Louis Burton à l'épreuve du Vendée Globe
S’il passe la nuit sans encombre, Louis Burton aura déjà fait mieux que lors de sa première participation au Vendée Globe. Trois jours après le départ, le benjamin de la flotte avait croisé la route d’un chalutier au large de Lisbonne, provoquant son abandon. Une mésaventure qui lui était déjà arrivée en 2010 sur la Route du Rhum. « On a installé des détecteurs de radar, c’est plus performant que notre ancien détecteur qui était plus ou moins fiable selon la météo », assurait-il avant de s’envoler dimanche pour ce Tour du monde en solitaire et sans escale. Cette déveine derrière lui, le skipper de Bureau Vallée fait son retour sur le Vendée Globe avec l’espoir de le finir. « Le Vendée Globe, c’est le défi ultime si on a la chance de pouvoir y participer. Après il y a toujours un objectif de résultat. Cette année c’est plus un coup pour voir et apprendre avec l’idée de revenir pour jouer les premiers rôles. »
Burton parle à son bateau
Grâce à un partenariat fidèle avec Bureau Vallée, Burton a de la visibilité sur plusieurs années. Une vraie chance alors que beaucoup de navigateurs peinent à boucler les budgets course après course. La fidélité accompagne aussi son matériel. Le bateau n’est plus tout jeune mais Burton a l’avantage de très bien le connaître. « 5 ans avec ce support-là, c’est un avantage au niveau des automatismes, confirme-t-il. Au fil des courses on a travaillé la performance et le poids. On a également travaillé sur la fiabilité et la sécurité. » Comme tous les skippers, le Malouin d’adoption noue une relation particulière avec son bateau. « Oui je parle à mon bateau. Au bout de quelques temps en solitaire, quand un coup dur arrive. Mais quand ça va bien je sais aussi le féliciter. » Ce qui ne manquera pas d’arriver sur le Vendée Globe, défi ultime des marins.
Le cigare plutôt que le déguisement de triton
« Une longue phase en solitaire comme celle-là est une épreuve. S’il y a une peur, c’est celle de l’inconnu avec le grand sud, avance-t-il l’imaginaire en pleine ébullition. L’autre nouveauté vient de la solitude pendant plus de vingt jours. C’est une donnée que je ne connais pas. Est-ce que je vais me sentir bien ? Les mers du sud, avec toute l’histoire du Vendée Globe, ça peut être effrayant. Mais ça donne aussi envie de découvrir. » A bord, Louis Burton a embarqué 90 jours de nourritures et quelques friandises. Des bonbons et des cigares que le skipper a prévu de fumer à chaque passage de cap. A l’aise dans la communication, Burton veut faire partager son aventure avec ses fans et ses partenaires. Mais il ne fera pas de la « com » pour le buzz. « Je ne scénarise pas, explique-t-il. Oui j’ai des petites surprises mais rien d’extravagant. Pas de déguisement de triton ni robot avec qui discuter. Cette course est déjà assez riche et l’idée est plutôt d’essayer de capter les bons moments. » Et d’aller au bout pour vivre le maximum d’émotions.
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