Cet article date de plus de quatre ans.

"J'ai levé le pied" : isolés en plein océan Indien et encore choqués par le naufrage de Kevin Escoffier, les skippers du Vendée Globe jouent la prudence

Dans cet océan, connu pour ses tempêtes, les marins toujours en course sont particulièrement vigilants.

Article rédigé par Jérôme Val
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Maxime Sorel sur son bateau le 30 novembre 2020.  (© Maxime Sorel / VandB - Mayenne)

Les skippers du Vendée Globe affrontent en ce moment l'océan Indien et ce n'est pas une partie de plaisir. Cette mer, réputée pour ses dépressions australes et ses vagues rugueuses, a déjà provoqué de la casse chez les concurrents, comme Sébastien Simon qui a dû abandonner vendredi 4 décembre après une série d'avaries. L'un des favoris, Alex Thomson, a aussi renoncé, tout comme Kevin Escoffier qui a fait naufrage avant d'être sauvé par Jean Le Cam. Sa mésaventure sonne d'ailleurs comme un avertissement pour les marins toujours en course.

Le récit glaçant de Kevin Escoffier lorsque son bateau s'est ouvert en deux a refroidi les ardeurs de plusieurs skippers. "Je ne vous cache pas que j'ai quand même levé le pied, raconte le bizuth Maxime Sorel. Les mers sont grosses et on part vite sur des sur-vitesses assez impressionnantes et on va taper sur la vague de devant, c'est ça qui a fait que le bateau de Kevin Escoffier s'est disloqué. Je n'ai pas envie que ça m'arrive, on ira au charbon quand on pourra."

"Si tu pars à pleine balle, tu as l'impression que le bateau va se désintégrer"

Si certains choisissent de mettre le pied sur le frein, d'autres regardent aussi autour d'eux. Avec une flotte très étirée, Maxime Sorel se retrouve isolé dans ce désert océanique. "Je suis en queue de peloton donc c'est vrai que s'il m'arrive quelque chose, ça va être compliqué pour ceux de devant de faire demi-tour."

L'océan Indien n'a pas bonne réputation : c'est un jeu de saute-mouton sur des vagues scélérates. La casse n'est jamais loin, comme le raconte l'actuel leader Charlie Dalin. "On m'avait dit 'tu vas voir, l'Indien c'est la partie la plus dure du Vendée avec un enchaînement de tempêtes'. A priori, oui, c'est prévu comme ça, plaisante-t-il. Si tu pars à pleine balle, tu as l'impression que le bateau va se désintégrer". Et ce rythme infernal, les concurrents vont le subir au moins durant les deux prochaines semaines.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.