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"C'est comme un parachutiste qui saute et qui doit se faire confiance" : Yann Eliès raconte ce que les skippers ressentent avant le départ du Vendée Globe

Les 33 bateaux engagés dans ce tour du monde sans assistance et sans escale vont partir des Sables d'Olonne ce dimanche.

Article rédigé par franceinfo, Jérôme Val
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Yann Elues en octobre 2019.  (FRED TANNEAU / AFP)

C’est le grand jour pour les 33 concurrents du Vendée Globe. Ils vont quitter le port des Sables d'Olonne à 13h02 pour un tour du monde en solitaire et sans escales qui devrait durer au moins 70 jours. Ces dernières heures à terre sont toujours très particulières sur le plan des émotions, même s'il n'y aura pas de public cette année pour cause de confinement. "Ce n'est jamais évident de quitter la terre", a confié Yann Eliès qui a participé à deux Vendée Globe dans sa carrière. 

franceinfo : comment se passe le réveil avant le départ d'un Vendée Globe ? 

Yann Eliès : C'est un peu un réveil difficile parce que c'est le matin des derniers contacts humains avec tes proches, avec ton équipe, tu sens qu'il va falloir s'arracher au contact de la terre. Peut-être que certains arrivent à avoir un réveil plus joyeux, mais moi, je pense quand même que ça reste un réveil assez douloureux parce que c'est le jour du départ, il faut y aller. On va partir pour 70 jours, quitter ses proches et beaucoup de choses. On va se mettre en danger et quitter sa zone de confort pour faire le tour du monde. Ce n'est jamais évident de quitter la terre.

Les émotions, ce jour du départ, elles vont crescendo. Ça devient difficilement gérable ?

Dans le contexte sanitaire d'aujourd'hui, c'est un peu plus simple, c'est un peu moins de pression, mais effectivement, ça commence au réveil, où on dit au revoir à ses enfants et à sa femme. Ce sont des moments toujours un peu empreint d'émotions. Et puis, il va y avoir cet enchaînement où on va quitter ses proches et son équipe jusqu'à quatre minutes avant le départ, généralement c'est le dernier moment où on va serrer dans ses bras le dernier humain pour les 70 prochains jours, donc oui ça monte crescendo. Et puis, avant ce grand saut dans le vide au top départ, on est seul à bord avec un tour du monde à faire. L'entreprise est énorme, le défi était énorme et on est face à ce défi tout seul.

Est-ce qu'il y a un petit moment de panique où on se dit 'mais qu'est-ce que je fais là' ? 

Oui, moi, ça m'a traversé. Je me dis, 'ça y est, tu ne peux plus reculer'. C'est un peu comme le saut dans le vide pour un parachutiste qui saute et qui doit se faire confiance. Mais c'est aussi ce pourquoi on s'est préparé pendant trois, quatre ans, on s'est conditionné pour cette course, donc, il n'y a pas plus d'appréhension à avoir que ça. Il faut juste maintenant dérouler et profiter.

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