Boris Herrmann aux avant-postes sur le Vendée Globe : "Je suis fatigué, il faut vraiment que j’arrive"
Le navigateur Boris Herrmann, premier Allemand à disputer le Vendée Globe, fait partie des prétendants à la victoire finale. Les premiers concurrents sont attendus avant la fin du mois de janvier aux Sables-d'Olonne.
Les premiers skippers du Vendée Globe devraient arriver dans moins d’une semaine aux Sables-d’Olonne et jeudi 21 janvier la lutte est toujours aussi serrée à l’avant de la flotte. Il y a un concurrent dont on n’a pas beaucoup parlé depuis le départ, il y a plus de deux mois, mais qui pourrait rafler la mise : Boris Herrmann, premier Allemand à s’aligner sur la course et qui est devenu au fil des semaines un sérieux prétendant à la victoire.
Il fait désormais clairement partie des potentiels vainqueurs de ce tour du monde en solitaire à la voile. Jamais leader dans cette course mais toujours aux avant-postes. À 39 ans, il a déjà trois tours du monde à son actif mais il ne se voit pas encore dans la peau d’un futur vainqueur du Vendée Globe. "Je ne me considère pas encore comme un favori, détaille à franceinfo le skipper né dans le Land de Basse-Saxe.
"La route est longue. Je ne me mets pas la pression de me définir comme un favori. Ma pression principale, c’est de ne pas casser le bateau, c’est toujours la même histoire."
Boris Herrmannà franceinfo
Son bateau a été mis à l’eau en 2016 lors du précédent Vendée Globe, une course dont il rêve depuis plus de vingt ans. C’est en lisant le livre de Pete Goos, qui avait sauvé l’un des concurrents lors de l’édition 1996-1997, que sa vocation est née. Adolescent, il se jure d’être au départ du mythique tour du monde. Et pourtant, à quelques jours de toucher terre, il est impatient d’en finir. "Je suis fatigué, il faut vraiment que j’arrive, raconte-t-il , agrippé à la main courante de son bateau balloté par les creux. "Le Vendée Globe, ce n’est pas pour se faire plaisir. C’est la même chose pour un montagnard qui grimpe sur une montagne. Si c’est à l’extrême et dangereux, ce n’est pas paisible !"
Greta Thunberg sur son bateau en 2019
Boris Herrmann navigue sur un bateau intact nous promet-il, un monocoque équipé de grands foils aux couleurs du Yacht Club de Monaco (avec également le nom de Seaexplorer). C’est sa rencontre en 2015 avec Pierre Casiraghi, le fils de la princesse Caroline, qui lui a permis de se lancer. Les deux hommes se lient d’amitié, naviguent ensemble et partagent le même combat en faveur de l’écologie. C’est sur ce bateau qu’a aussi embarqué en 2019 Greta Thunberg, partie de l’Europe vers New-York pour prononcer son discours devant l’assemblée générale de l’ONU.
Boris Herrmann dispose d’un avantage sur ses concurrents : il bénéficie d’une bonification de six heures pour avoir participé dans la nuit du 30 novembre au 1er décembre au sauvetage de Kevin Escoffier. Un avantage qu’il compte bien mettre à profit dans cette ultime ligne droite même si, imagine-t-il, "tout le monde va aller à bloc pour ces derniers jours et je pense que l’on veut arriver physiquement le premier sur la ligne."
Une victoire de Boris Herrmann dans cette neuvième édition ferait de l'Allemand le premier étranger à remporter la prestigieuse course. Et quand on lui demande ce que le Vendée Globe a changé en lui, voici sa réponse : "j’aime bien être en mer mais le Vendée Globe change quelque chose. C’est souvent que je souffre. Le bateau est tellement exigeant et plus dur." Il conclut, sans se départir de son sourire et de son humour pince-sans-rire : "Ce que j’ai appris, c’est que pour moi, le Vendée Globe, c’est dur."
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