Route du Rhum : décision judiciaire le 21 juillet pour le litige entre François Gabart et la classe Ultim
Le tribunal judiciaire de Paris a défini une date, jeudi, pour rendre son verdict dans cette affaire qui anime et divise le monde de la voile.
Il y a du nouveau dans l'affaire François Gabart. La décision judiciaire dans le litige opposant le navigateur François Gabart et le groupe Kresk, propriétaire du bateau SVR-Lazartigue, à la classe Ultim dont ils dépendent pour participer à la Route du Rhum, sera rendue le 21 juillet. C'est ce qu'a décidé le tribunal à l'issue d'une audience en référé, jeudi 23 juin, à Paris. La décision portera sur la forme, à savoir un contrat passé entre Gabart-Kresk et la classe Ultim à propos du conflit à résoudre, que les premiers dénoncent et non pas sur le fond, c'est-à-dire sur la conformité ou non du maxi-trimaran volant.
A la clé, une participation à la Route du Rhum, au départ de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine). Gabart ne pourra en prendre le départ, le 6 novembre prochain, s'il n'obtient pas un certificat de jauge ou une dérogation délivrée uniquement par la classe Ultim. Cette dernière s'y refuse en mettant en avant une infraction à une règle de sécurité internationale.
Le différend, qui court depuis septembre dernier, concerne la règle 3.11 de la Fédération internationale de voile (World Sailing) qui prévoit que les winches (postes de manoeuvres) ne doivent pas être situés sous le pont d'un bateau (pour éviter tout danger). Or, la définition de ce qu'est un "pont" est soumise à interprétation.
Sécurité et équité
"Nous demandons à réparer cette injustice que nous subissons maintenant depuis plus de six mois. Cette situation est anormale et elle ne devrait pas exister", a déclaré Didier Tabary, qui dirige le groupe Kresk, à la sortie du tribunal. "On nous force à nous battre et nous nous battons mais l'idée est d'être présent sur la ligne de départ à Saint-Malo en novembre pour pouvoir faire rêver tous les passionnés de la course au large."
"C'est d'autant plus surprenant comme situation que, encore une fois, tous les rapports d'expertise ont déclaré la conformité du bateau. Si ce bateau semble trop rapide à certains, ce n'est pas une raison pour en arriver là"
Didier Tabary, directeur du groupe Kreskà l'AFP
Le dirigeant du groupe Kresk a réclamé 19 millions d'euros de dédommagements à la classe Ultim. Cette dernière a, de son côté, réitéré son souhait de voir Gabart "sur la ligne de départ". "Cette procédure nous affecte depuis le départ et la question de la conformité ne se pose plus. Nous souhaitons plus que tout trouver une issue favorable. Et nous restons, comme depuis le début, ouverts à discussion afin de permettre à François Gabart de prendre le départ de la Route du Rhum", a indiqué Samuel Tual, vice-président de la classe Ultim, qui avait demandé à Gabart d'apporter des modifications à son bateau.
En revanche, pour Tual, pas question de faire du favoritisme. "Il ne peut en revanche passer outre des règles qu'il a lui même contribué à construire en tant que membre fondateur du Collectif Ultim, a-t-il précisé. Il les connaît parfaitement mais tente aujourd'hui de s'en affranchir au mépris de la sécurité des tiers, de l'équité sportive et l'avis de la principale autorité de référence le World Sailing." Une chose est sûre : cette affaire laissera des traces dans l'univers de la voile.
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