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Football : "Les Lyonnais n'ont rien à craindre", paroles de Çarşı, les fans anarchistes du Besiktas

Lyon joue jeudi à Istanbul face au Besiktas son quart de finale retour d'Europa Ligue. Les Çarşı, les supporters locaux, leur promettent une rencontre sans incidents, contrairement au match aller.

Article rédigé par Franck Mathevon, franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Alexandre Lacazette, ici à l'aéroport d'Istanbul le merctredi 19 avril, et ses coéquipiers lyonnais n'ont rien à craindre pour leur sécurité, assurent les fans du Besiktas d'Istanbul, avant la rencontre européenne de jeudi. (BERK OZKAN / ANADOLU AGENCY)

Lyon joue jeudi 20 avril à Istanbul face au Besiktas son quart de finale retour d'Europa Ligue. Vainqueur 2 à 1 à l'aller lors d'une rencontre perturbée, les Lyonnais doivent s'attendre à un match bouillant et bruyant, dans un stade où les Çarşı, les supporters locaux, donnent de la voix comme nulle part ailleurs. Ils promettent de l'ambiance, sans les incidents du 13 avril dernier.  

"Çarşı est contre tout"

Dans les stades, le groupe de supporters le plus célèbre du Besiktas appelé Çarşı a la réputation de voler la vedette à son équipe stambouliote. Ce sont de fervents supporters réputés parmi les plus bruyants au monde. Leur appellation signifie marché en turc, en référence au quartier piéton et commerçant au cœur de Besiktas, un arrondissement d’Istanbul. Des figures du groupe donnent rendez-vous dans un café couvert où ils accueillent le visiteur avec du thé et des marrons chauds. Cheveux blancs, visage fin, Ayhan Younar n’a ni l'apparence, ni le discours du fan ultra. "Notre slogan, c’est Çarşı est contre tout", rappelle-t-il.

On est le seul groupe de supporters au monde à revendiquer une identité anarchiste.

Ayhan Younar, supporter du Besiktas

Les fans du Besiktas se disent contre la violence, le racisme. Ils se présentent aussi comme écolos, soucieux d’égalité sociale, mais en Europe, certains supporters ont dévoyé la philosophie du groupe. Souvent, ils provoquent l’adversaire. C'est ce qui se serait passé jeudi dernier à Lyon, aux yeux d'Ayhan Younar. "Les Turcs de France et d’Europe sont particulièrement fougueux et fanatiques. En Turquie, les supporters sont plus professionnels", explique le supporter, qui avance également l'argument de l'isolement. "Les Turcs de France par exemple ont des problèmes d’intégration. Les 90 minutes de match leur donnent l’occasion d’exprimer cette colère", avance Ayhan Younar. Il regrette qu'en conséquence, la réputation des supporters du Besiktas soit entachée, alors qu'elle est, ici,"irréprochable".

Des baklavas et des applaudissements au menu

Les Çarşı assurent qu’ils ont appelé au calme et évité le pire à Lyon. Selon leur version, la sécurité du stade a été débordée, la semaine dernière. Le scénario ne se reproduira pas à Istanbul, promettent les fans du Besiktas. D’après Bakou, surnommé ainsi parce qu’il est venu d’Azerbaïdjan s’installer à Istanbul par amour du club, l’hospitalité n’est pas un vain mot en Turquie. Il affirme que les joueurs n’ont aucune raison d’avoir peur. Un comité d'accueil était même prévu ces jours-ci, avec des gâteaux, "des baklavas s’ils aiment ça et des applaudissements, quoi qu’il en soit", dit-il en multipliant les signes positifs. Les supporters du Besiktas déplorent aussi les violences dont ont été victimes les Lyonnais à Bastia, le week-end dernier. En Turquie, promettent-ils, les Lyonnais n’ont rien à craindre. 

Football : "Les Lyonnais n'ont rien à craindre", paroles de Çarşı, les fans anarchistes du Besiktas - un reportage à Istanbul de Franck Mathevon

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