Vahid Halilhodzic remplacé par Nishino à la tête du Japon
La Fédération japonaise de football (JFA) annoncé ce matin en conférence de presse le limogeage de sélectionneur du Japon Vahid Halilhodzic, avant d'annoncer dans la foulée l'arrivée à la tête de la sélection nationale du Japonais Akira Ninisho (63 ans), actuel directeur technique de la JFA et ancien entraîneur de clubs de J-League ainsi que de l'équipe olympique à Atlanta en 1996.
Nommé en mars 2015, Halilhodzic avait mené l'an dernier les "Samouraïs bleus" vers la qualification pour leur sixième Coupe du monde d'affilée, mais les derniers résultats, en matches de préparation, ont été décevants (nul 1-1 contre le Mali, défaite 1-2 face à l'Ukraine). "Coach Vahid" avait alors été étrillé par les médias : "Pas de progrès, pas d'espoirs, nombreuses inquiétudes pour la Coupe du Monde", titrait Sports Nippon.
Depuis son arrivée au Japon, son mandat n'a pas été de tout repos, émaillé de conflits avec la Fédération. Certains cadres auraient préféré un management au style moins conflictuel, préconisant la mise en place d'un sélectionneur japonais.
"Manque d'unité"
Lundi, le quotidien Nikkan Sports a fait état "d'un sentiment grandissant de crise face aux performances de l'équipe qui n'a pas montré de signes de progrès à moins de 70 jours de la Coupe du monde", organisée du 14 juin au 15 juillet en Russie. Un autre journal sportif a évoqué "un manque d'unité" entre lui et les joueurs.
Deux autres noms avaient circulé dans la presse : Hajime Moriyasu, 49 ans, entraîneur de l'équipe japonaise des moins de 21 ans, et Makoto Teguramori, 50 ans, qui avait été nommé en 2016 assistant de Vahid Halilhodzic pour améliorer les relations avec les joueurs. Ces derniers n'ont jamais semblé convaincus par la méthode d'un sélectionneur souvent décrit comme autoritaire, lui qui avait conduit en 2014 l'Algérie à une qualification historique en huitième de finale du Mondial.
"Beaucoup de personnes m'ont critiqué malgré le fait que le Japon était en tête de son groupe. Si ça n'avait pas été le cas j'aurais évidemment accepté (ces critiques), mais beaucoup étaient des critiques gratuites", avait regretté début septembre l'ex-entraîneur du Paris SG (2003-2005). "A ceux qui m'ont attaqué, je leur dis : dommage, mais je vais juste continuer mon travail", avait-il lancé après avoir la veille laissé entendre qu'il pensait quitter son poste "pour des raisons personnelles".
Mondial difficile en perspective
Dans un entretien à l'AFP en novembre 2016, il avait admis "bousculer peut-être certaines choses". "Je dis des choses que tout le monde ne peut pas apprécier. Mais si tu fais l'unanimité, c'est pas bien", s'était-il défendu. Il jugeait les joueurs "trop respectueux". "J'aimerais bien de temps en temps qu'ils soient plus agressifs, plus malins, plus vicieux", disait-il.
Début avril, le sélectionneur espérait encore conduire le Japon à "faire quelque chose de remarquable" en Russie. "J'oublierai jamais l'accueil qu'on a eu après la Coupe du monde à Alger. (...) J'espère qu'on va refaire la même chose avec le Japon", confiait-il dans l'émission Téléfoot, l'After. Vahid Halilhodzic avait connu pareille mésaventure en 2010 alors qu'il était sélectionneur de la Côte d'Ivoire : il avait été débarqué sans ménagement, à quelques mois du Mondial en Afrique du Sud, après une Coupe d'Afrique des nations ratée la même année.
Le Japon a hérité d'un groupe difficile au Mondial 2018 : face à la Colombie, au Sénégal et à la Pologne, il lui faudra accomplir un exploit pour se hisser en huitièmes de finale, performance qu'il a réussie à deux reprises dans son histoire, en 2002 et 2010.
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