Un Big Mac à Big Apple
Entre John McEnroe et New York, cest une grande histoire damour. Vainqueur à quatre reprises de lUS Open (1979, 1980, 1981, 1984), celui qui a grandi dans le quartier du Queens ne pouvait que sépanouir sur le ciment de la ville qui ne dort jamais. Dabord par son jeu bien sûr, où ses services-volées trouvaient sur cette surface rapide un parfait terrain dexpression. De même, son coup dil légendaire et ses coups de pattes de félin saccoutumaient parfaitement aux conditions de jeu new-yorkaises. Mais John McEnroe était surtout en phase avec une ville que beaucoup voyaient à son image : tumultueuse, bruyante, nerveuse, voire grossière. Cest dailleurs là l'un dun paradoxe de lAméricain, capable de simposer dans le traditionalisme et le silence quasi religieux de Wimbledon puis de réitérer lexploit quelques semaines plus tard dans lenfer de Big Apple.
Sa plus belle victoire : contre Jimmy Connors, demi-finale 1980 : 6-4, 5-7, 0-6, 6-3, 7-6
Tout comme McEnroe, Jimmy Connors se nourrissait de lénergie bouillonnante de Flushing Meadows. Leur affrontement en 1980 fut tout simplement dantesque. Entre les deux Américains qui veulent être prophètes en leur pays (Connors a déjà gagné en 1978, McEnroe lannée suivante), la bataille fait rage pendant cinq sets. Bataille tennistique entre lattaque à outrance de Big Mac et les coups à plat et en cadence de Jimbo, mais aussi bataille psychologique, les deux joueurs nayant jamais caché leur antipathie lun envers lautre. Mené deux manches à une et 3-1 dans le 4e set, McEnroe parvient à aligner cinq jeux daffilée pour égaliser à deux sets partout (6-3). Dans la foulée, ce dernier parvient à breaker Connors dentrée de dernière manche mais reperd aussitôt son avantage. De rage, il en balance sa raquette. Classique... Il se ressaisit vite pour servir pour le match à 5-3 en sa faveur mais Connors, plus combatif que jamais, sort un jeu de retours incroyable pour refaire son retard. Les bras pompant lair comme des pistons, la rage chevillée au corps, Connors exulte. Lambiance est électrique. Mais là où son adversaire extériorise ses émotions, McEnroe, tout en hargne intériorisée, va survoler le tie-break quil remporte 7 points à 3, après quatre heures et quart dune lutte féroce. Finalement, dans la moiteur étouffante de New York, seule la poignée de mains entre les deux Américains est glaciale.
Ses autres matchs de référence :
Sa victoire contre Emilio Sanchez, 4e tour 1990 : 7-6, 4-6, 3-6, 6-4, 6-3
Pour beaucoup lun des plus beaux matchs de lhistoire de lUS Open. McEnroe, dont les plus belles années tennistiques sont derrière lui, tente un baroud dhonneur devant son public. Soutenu comme jamais par la foule de New York, le bad boy se transcende face à ce jeune Espagnol qui renvoie toutes les attaques de lAméricain. Cest justement cette opposition de styles extrême qui fait entrer ce match dans la légende. Après plus de quatre heures de jeu, John McEnroe simpose en cinq manches. Il poursuivra sa route jusquen demi-finale où il sera battu par un jeune plein de promesses, un certain Pete Sampras. La passation de pouvoir était en marche.
Sa défaite contre Ivan Lendl, demi-finale 1982 : 6-4, 6-4, 7-6
John McEnroe, qui reste sur trois succès de rang à New York, soient vingt-six victoires consécutives, va tomber de très haut en demi-finale face à Ivan Lendl. Le jeune Tchèque, impressionnant en passings et en retours de service, est le premier à trouver la faille dans la cuirasse américaine. Même si McEnroe tente de refuser linéluctable, il finit par rendre les armes après un tie-break où la puissance de Lendl, qui lemporte huit points à six, a fini par avoir raison du génie US.
Palmarès à Flushing Meadows : 4 victoires, 1 finale, 3 demi-finales
1978 : demi-finale contre J. Connors
1979 : victoire contre V. Gerulaitis
1980 : victoire contre B. Bjorg
1981 : victoire contre B. Borg
1982 : demi-finale contre I. Lendl
1983 : 1/8e de finale contre B. Scanlon
1984 : victoire contre I. Lendl
1985 : finale contre I. Lendl
1986 : 1er tour contre P. Annacone
1987 : quart de finale contre I. Lendl
1988 : 2e tour contre M. Woodford
1989 : 2e tour contre P. Haarhuis
1990 : demi-finale contre P. Sampras
1991 : 3e tour contre M. Chang
1992 : 1/8e de finale contre J. Courier
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.