Ils ont couru l'équivalent de quatre marathons. A la montagne. En tous, ce sont plus de 170 kilomètres et environ 10 000 mètres de dénivelé à avaler, pour les 2 300 athlètes qui ont pris le départ de l'Ultra-trail du Mont-Blanc, vendredi 31 août. Au programme : un tracé vertigineux qui sillonne entre la France, l'Italie et la Suisse. Et c'est un Français, Xavier Thévenard, qui a remporté l'épreuve, en un peu moins de 21 heures.Ces courses de l'extrême attirent de plus en plus de participants et intéressent de près médecins et scientifiques. Sur la ligne de départ, pour les athlètes, plaisir et souffrance font partie de l'expérience. Après des mois, voire des années d’entraînement, beaucoup vont rester en course pendant plus de 30 à 40 heures. Monter et descendre, de jour comme de nuit. Une récupération difficile et longueÀ la lueur de leur lampe frontale, en pleine nuit, les obstacles se multiplient : maux de ventre, alimentation chaotique, froid, manque de sommeil... Les corps sont poussés à leur extrême limite. Le cerveau lui aussi est soumis à de lourdes épreuves. Samuel Vergès, chercheur à l'Inserm à Grenoble, mène une étude sur les coureurs et leur récupération. Il a observé jusqu'à "60% de perte de force" chez les athlètes. "Certes, le muscle en lui-même fatigue, mais il y a aussi une grosse partie de cette perte de force qui vient du cerveau et des nerfs en amont."Il faudrait deux mois aux participants pour récupérer entièrement après ces 171 kilomètres de course. Le vainqueur explique sur franceinfo que sa récupération dépend de sa condition physique d'avant-course mais que "parfois, en cinq jours, c'est bon". Le scientifique, lui, s'interroge sur les effets à long terme d'une telle épreuve : "Est-ce qu'on récupère toujours aussi bien ? Est-ce qu'on n'a pas un état de fatigue chronique ou des altérations qui peuvent perdurer (...) du fait de la répétition de ces efforts extrêmes ?"