Tsonga, Gasquet, Monfils, Simon: début de la fin ou retour de flamme ?
Richard Gasquet, Gaël Monfils, Gilles Simon et Jo-Wilfried Tsonga ne rejoindront jamais René Lacoste, Jean Borotra et Henri Cochet dans l’histoire du tennis tricolore. Ils en sont même loin. Les vrais Mousquetaires avaient accaparé les titres du Grand Chelem dans les années 20 et 30 (18 en tout) et remporté la Coupe Davis à six reprises avec leur compère Toto Brugnon, le moins doué de la bande.
Pas nés à la bonne époque
Confrontés à la plus grande concurrence de l’histoire du tennis, Tsonga, Gasquet et Monfils, auxquels il faut ajouter Gilles Simon, le moins performant des quatre au plus haut niveau, n’ont pas été heureux. Mais ils n’ont pas su se transcender assez pour aller chercher un Majeur, la récompense suprême. Jo-Wilfried Tsonga n’est pas passé loin en 2008 à Melbourne (finale en quatre sets contre Novak Djokovic après des succès sur Andy Murray ou Rafael Nadal à seulement 22 ans) mais il n’a pas réussi à franchir le cap malgré cinq demi-finales perdues devant Federer, Djokovic, Murray, Ferrer et Wawrinka).
Richard Gasquet (31 ans le 18 juin) a disputé trois grandes demi-finales mais il est tombé sur plus fort à chaque fois (Federer et Djokovic à Wimbledon, Nadal à l’US Open). Gaël Monfils est tombé face au Suisse et au Serbe lors de ses deux demies à Paris et New York. Quant à Gilles Simon, il n’a jamais atteint le dernier carré d’un Majeur, se contentant de deux quarts (un à Melbourne contre Nadal, l’autre à Wimbledon face à Federer).
Des hauts et des bas
Malgré un talent indéniable, le quatuor majeur du tennis hexagonal n’a jamais pu contrecarrer les desseins du Big Four contrairement à un Stan Wawrinka (trois fois), un Juan Martin Del Potro ou même un Marin Cilic, pas forcément plus talentueux que nos Frenchies.
Même à Roland-Garros, les meilleurs représentants français ont soufflé le chaud ou le froid, alternant performances marquantes et échecs cinglants. Personne n’a oublié la victoire de Tsonga contre Federer en 2013 (année compliquée pour le Maestro) ni celles de Monfils face à David Ferrer en 2011, 8-6 au dernier set, ou Thomas Berdych en 2013, toujours au bout du suspense.
Problème, ces exploits se comptent sur les doigts d’une main tandis que les défaites rageantes s’avèrent plus nombreuses (Monfils contre Fognini en 2010 ou Murray en 2014, Gasquet devant Murray en 2010 ou Wawrinka en 2013, Tsonga face à Djokovic en 2012, Simon contre Federer en 2013 pour ne citer que les plus épiques).
Le temps passe
Et les années fastes de la bande des quatre semblent touchées à leurs fins. Simon (32 ans) n’a pas dépassé le 3e tour en Grand Chelem depuis 16 mois. Le Niçois recule dans la hiérarchie (32e cette semaine à l’ATP) et il n’a rien réussi de mirobolant depuis longtemps. La glissade au classement vaut également pour Gasquet mais elle tient en partie à son opération de l’appendicite début mars. Finaliste à Montpellier et demi-finaliste à Marseille en février, Richie a plongé au printemps, ne retrouvant même pas ses repères sur terre (25e mondial). Quart de finaliste l’an dernier Porte d’Auteuil, il aura du mal à rééditer ce beau parcours.
Autre convalescent, Gaël Monfils : le Parisien (30 ans, 16e) place Roland au-dessus de tout mais il aura du mal à aller au-delà de la deuxième semaine. Né pour évoluer sur la surface ocre (trois quarts et une demie à Paris), Monfils rame pour retrouver son niveau de 2016. Battu au premier tour à Munich et Madrid, forfait à Monte-Carlo et Rome, il aborde son tournoi fétiche en plein doute un an après avoir déclaré forfait pour une infection virale.
Jo-Wilfried Tsonga, qui reste sur un échec prématuré en 2016 (3e tour contre Gulbis), demeure le plus constant des joueurs français, tant en carrière qu’en 2017. Le Manceau (32 ans) a atteint les quarts à Melbourne et s’est imposé à Rotterdam et Marseille avant de rentrer dans le rang. Il dispute cette semaine le tournoi de Lyon et espère engranger quelques victoires pour la confiance. C’est lui qui parait le mieux placé des quatre pour viser haut (un quart ?) à Paris. Mais il est aujourd’hui très improbable d’imaginer Gasquet, Monfils ou Simon faire mieux début juin. Et pour trouver un successeur à Yannick Noah, mieux vaut miser sur Lucas Pouille ou les moins de 20 ans.
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