Tsonga connaît ses limites
Après chaque match perdu contre un joueur classé dans le Top 10 mondial, c'est toujours la même rengaine. La même question sur ses capacités. Et les mêmes doutes. Depuis sa victoire contre Roger Federer en quart de finale de Roland-Garros 2013, Jo-Wilfried Tsonga se heurte au gratin du tennis masculin. Une limite que le Français n'arrive plus à passer et qui inquiète. A 29 ans, les portes d'une victoire en Grand Chelem se referment tout doucement. A la différence de Stanislas Wawrinka, 29 ans également et vainqueur en Australie en janvier dernier, Tsonga aurait-il laissé passer sa chance ? Même s'il s'en défend, le Manceau fait un blocage dès que le niveau s'élève. Autant il assure sa mission contre les plus faibles (aucun set perdu lors des trois premiers tours, ndlr), autant il coince dès qu'il faut changer de braquet. Le changement d'entraîneur n'a d'ailleurs rien changé à l'affaire. Le duo Escudé-Ascione cherche encore le ressort psychologique qui brisera cette série noire. Adepte de la méthode Coué, Tsonga refuse lui de s'arrêter à ces déceptions. "Après le match, beaucoup de choses nous passent par la tête. Il faut continuer, assure-t-il. Je n'ai pas le choix que de continuer à m'accrocher. Je sais que le tennis est fait de moments qui sourient, de moments souvent très durs. J'espère que je vais continuer à avoir des moments plus heureux que celui-là."
Le pot de fer contre le pot de rillettes
Au pied d'une montagne comme Novak Djokovic, le doute est interdit. Tsonga avait pourtant de solides références contre le Serbe, et malgré ses neuf défaites de rang, il restait une petite ouverture. En 2012, le Français, plein de panache, avait bien eu quatre balles de match au 4e set de son quart de finale. Confiant, voire insouciant, il était rentré dans le lard de Djokovic. Dimanche, c'était le pot de fer contre le pot de rillettes. Ecrasé, étouffé, il est passé à côté du match. "On ne parle même plus de tactique. Jo n'a rien réussi à mettre en place, que ce soit tennistiquement ou physiquement", a remarqué son coach Nicolas Escudé. En panne de service, de coup droit, de plan B. "Il était vraiment beaucoup plus fort que moi, avoue-t-il. Je n'ai même pas eu une seule seconde où j'ai eu une opportunité d'être au score. J'étais breaké à chaque fois en début de set, puis double-breaké ensuite à chaque fois pratiquement." Djokovic est certainement arrivé trop tôt dans le tournoi mais Tsonga n'a pas réussi à se sublimer. C'est peut-être la plus grosse différence avec le "Jo" des années passées. On ne lui a pas vu l'envie de marcher sur son adversaire, de lui faire mal.
Le gazon salvateur ?
14e mondial, le Sarthois n'en finit plus de descendre au classement. Ce sera encore le cas lundi prochain. il se retrouve désormais dans la peau d'un outsider et ne sera bientôt plus protégé par son classement. Sa seule issue est de faire le dos rond et se rassurer sur des tournois moins important. "Je ne vais pas tout remettre en cause parce que j'ai perdu ce match contre Novak étant donné que j'ai perdu les derniers (matches contre lui, ndlr). Il faut continuer. Il y a du mieux dans ce que je fais ces dernières semaines. Je vais continuer là-dessus, on verra où cela me mènera." Après Roland-Garros, Tsonga va retrouver une surface qui lui convient bien : le gazon. "Toutes les semaines, on remet les compteurs à zéro. Il y a un Grand Chelem qui arrive très vite, Wimbledon. Et en plus on change de surface, alors il va vite se remettre", a indiqué Escudé. "Ce n'est pas la claque d'hier qui fait que c'est un joueur qui ne vaut plus rien. Et que le travail fait n'a pas été fait correctement. Loin de là." A part une demi-finale au Queen's, le Manceau n'a pas grand chose à défendre (défaite au 2e tour à Wimbledon contre Gulbis, ndlr). Sans réelle pression, sa saison sur herbe sera un excellent test. Soit il se relance pour une fin de carrière en apothéose. Soit il se condamne à ne plus jouer que les seconds rôles.
VIDEO : Tsonga revient sur sa défaite contre Djokovic
VIDEO : La défaite de Tsonga contre Djokovic
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