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Trophée des Légendes : le public a ses chouchous

McEnroe, Wilander, Navratilova… La 19e édition du Trophée des Légendes est bien garnie. Mais le tournoi des anciennes gloires du tennis offre des prestations inégales. Alors que certains matches attirent et amusent le public, d’autres sont boudés sur les courts de Roland-Garros.
Article rédigé par franceinfo
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Yannick Noah, l'ancien capitaine de l'équipe de France de Coupe Davis

« Allez Cédric, tu peux le faire ! ». Dès son entrée sur le court numéro 1, Yannick Noah fait rire le public en taquinant son partenaire Cédric Pioline. Et les spectateurs affluent pour admirer le spectacle. « Je viens pour voir Noah ! C’est mon chouchou parmi les légendes, il est toujours aussi simple » précise Nathalie, venue avec sa sœur. Et le chanteur comble ses admirateurs. Après quelques minutes de jeu, il entame une petite danse sur le terrain, qui régale le public.

« L’ambiance est sympa, tout le monde rigole », analyse Jordan, qui passe son temps à applaudir. « C’est ça l’esprit des légendes, on vient là pour passer un bon moment ». Et Noah continue de faire le show. Au changement de côté, il dévalise la glacière mise à disposition des joueurs pour distribuer des bouteilles d’eau aux spectateurs, qui crient son nom de tous les côtés. Pendant les points, il joue avec la balle, la relance de la tête, du fessier…

Henri Leconte le boute-en-train


Son coéquipier Cédric Pioline, pris dans l’ambiance, y va aussi de ses plaisanteries. Alors que l’arbitre descend de sa chaise, le joueur prend sa place et le laisse sur le terrain, l’obligeant à jouer aux côtés de Yannick Noah. L’arbitre joue le jeu. Après un point totalement raté par l’arbitre, l’ancien finaliste de l’US Open descend de sa chaise en demandant à l’homme de reprendre sa place. « C’est bon en fait, c’est la catastrophe, je reprends ma place » s’exaspère-t-il. Une plaisanterie qui entraîne une ovation du public pour l’arbitre. Le show des deux joueurs, qui ont remporté la rencontre en deux sets, a presque mis dans l’ombre leurs adversaires du jour, pourtant deux grands noms du tennis : Mats Wilander et Mikael Pernfors.

Juste avant ce match, c’est un autre ancien joueur qui s’est distingué. Henri Leconte a passé sa partie à tenter de faire réagir le public. En plein match, il a nettoyé les lignes du terrain à l’aide d’un balai, afin d’amuser la galerie. Adepte du langage cru qui peut agacer certains, l’ancien finaliste de Roland-Garros a su amuser les spectateurs. Mais beaucoup d’entre eux ont suivi ce match par défaut. « Je suis sur le court 1 parce qu’on m’a rejeté du Philippe-Chatrier, moi je voulais voir Djokovic », nous avoue un spectateur âgé d’une quinzaine d’années qui ne connaît pas la majorité des joueurs présents sur le terrain.

Les femmes moins soutenues

Un argument qui a aussi été avancé sur le court 2, où se disputait un double féminin. « On est ici parce qu’on n’a pas les moyens de se payer une place pour le court Central », nous confie un spectateur d’une soixantaine d’années accompagné de son fils. Il est vrai qu’à 14h il n’y avait pas foule sur le court 2. À peine 50 personnes, composées essentiellement d’étrangers et de personnes âgées, ont pris la peine de venir soutenir les filles. Et ça se ressent sur le terrain. Une ambiance tendue s’en dégage. Les femmes sont dans leur match, concentrées comme lors d’un match professionnel. Kim Clijsters, enceinte, n’a pas perdu ses coups. Quelques beaux points font réagir le public, mais pas plus. Seule une réaction de la Française Nathalie Tauziat, qui s’écrie « mais comment c’est possible de rater ça ? » après un point facile manqué, fait rire le public, insensible jusqu’ici. Et le temps, frais et pluvieux, n’arrange rien à l’ambiance.

La finale des femmes se tiendra samedi 4 juin, et celles des tableaux masculins – moins de 45 ans et plus de 45 ans – se tiendra dimanche 5 juin. En espérant que le public sera bien au rendez-vous, quel que soit le temps.

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