Tous coupables !
Coupables de façons différentes mais tous impliqués dans cette débâcle. Au premier rang, bien sûr, Raymond Domenech. Le sélectionneur national vient -a priori- d'échouer pour la seconde fois consécutive lors d'un grand tournoi avec les Bleus. L'Euro 2008 avait déjà constitué un fiasco, 2010 a été du même acabit. Quel est le plan de jeu de l'équipe de France ? En quoi la sélection a-t-elle progressée depuis la finale du Mondial 2006 ? Comment trouver un système de jeu propre à faire s'épanouir les joueurs les plus talentueux de cette équipe ? La liste des 23 était-elle la bonne ? Autant de questions auxquelles l'ancien coach des Espoirs n'a pas su répondre.
Au deuxième rang, la Fédération Française de Football (FFF). Son président Jean-Pierre Escalettes avait soutenu son "Raymond chéri" contre vents et marées en juillet 2008 lorsque de nombreux observateurs réclamaient déjà la tête du sélectionneur honni alors que les Français avaient pris la 15e place (sur 16). Il avait en quelques sortes lié son sort à celui de Domenech en refusant de le sacrifier au profit de Didier Deschamps. Il doit aujourd'hui rendre des comptes et démissionner. Quant aux joueurs, il faut arrêter de les épargner. A quelques exceptions près Malouda, Diaby, Toulalan, Lloris, ils sont passés à côté de la compétition. C'est bien dommage car la Coupe du monde ne revient que tous les quatre ans.
Les "leaders" en tête: choisi par Domenech pour être le dépositaire du jeu, Franck Ribéry a failli dans sa tâche. Le Munichois n'a été que l'ombre de lui-même. Intrépide, joyeux et ne rechignant pas à l'effort en Allemagne, se multipliant aux quatre coins du terrain pour mettre Zidane et Cie dans les meilleures conditions, "Francky" avait épaté son monde. Cette fois, le Boulonnais a voulu se comporter en patron et il a déposé le bilan. Voulant trop en faire, cherchant souvent le dribble inutile au détriment de l'efficacité, Ribéry a sombré. Autre échec cuisant: Nicolas Anelka. Personnel, n'en faisant qu'à sa tête, préférant naviguer sur le côté droit ou dans l'entrejeu plutôt que d'effectuer les appels en profondeur nécessaires au bon fonctionnement de l'attaque, le joueur de Chelsea a profondément déçu. D'autant que sa volonté de ne pas évoluer aux côtés de Yohann Gourcuff a éclaté aux grands jours, de façon incompréhensible.
Le cas Sydney Govou est encore plus grave. Apathique, visiblement pas en jambes, le Lyonnais a erré comme une âme en peine durant ce Mondial. D'autres joueurs se sont montrés consternants mais les citer tous prendrait trop de temps. Ils ne doivent pourtant pas se cacher derrière les pseudo-stars. Certes, "au royaume des aveugles, les borgnes sont rois", mais quand même. En attendant les joutes européennes qui vont arrivés très vite (les éliminatoires de l'Euro 2012 débutent dès septembre), l'heure est venue de dresser le bilan et d'en tirer les conclusions, n'en déplaise à Raymond Domenech. Il doit être lucide et sans concession. Une condition sine qua none pour repartir du bon pied. Et oublier que l'équipe de France n'est plus une grande équipe.
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