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Raymond Poulidor : "Je dois tout au vélo. Le jour où je ne serai plus sur le Tour de France, ça sera la fin de Poulidor"

L'éternel second du Tour de France, Raymond Poulidor, est l'invité du Monde d'Elodie. Il confie son amour du sport et revient sur sa popularité inébranlable chez les Français. 

Article rédigé par franceinfo - Elodie Suigo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Le cycliste préféré des Français, Raymond Poulidor, lors du 104e Tour de France le 7 juillet 2017  (LIONEL BONAVENTURE / AFP)

Le Monde d'Elodie avec Raymond Poulidor

"Je dois tout au vélo. Le jour où je ne serai plus sur le Tour de France, ça sera la fin de Poulidor", estime l'un des cyclistes préférés des Français. Raymond Poulidor est invité sur franceinfo dans Le Monde d'Elodie, à l'occasion de la sortie de la bande-dessinée autobiographique Raymond publiée aux Éditions Mareuil. 

La BD retrace la vie du cycliste davantage abonné aux podiums qu'aux victoires. Il a participé à sa réalisation avec l'auteur Jean-François Legrand et le dessinateur Christophe Girard. L'occasion pour lui d'évoquer des épisodes de sa vie que ne connaissent pas encore ses plus grands fans. Comme le fait qu'à ses sept-huit ans, il a cru mourir. "Je suis tombé d'un cerisier, on avait fait venir le prêtre", raconte-t-il.  

Un sportif venu de la campagne

Fils de paysans dans le Limousin, le célèbre coureur a commencé le vélo sur celui de sa mère, sans prétention. C'est en allant "aux fêtes et au village" qu'il a découvert "être doué pour ce sport", narre Raymond Poulidor. Ses origines peuvent expliquer, selon lui, le fait qu'il n'ait "jamais été gagneur ou ambitieux". "Quand je suis devenu professionnel, je sortais de ma campagne", analyse-t-il.

Professionnel en 1960, il est champion de France en 1961. S'il n'a jamais porté le maillot jaune, il détient le record de podiums de Tour de France. Il entre ainsi dans la légende comme "éternel second" de la compétition et de Jacques Anquetil avec qui il va notamment disputer la mémorable étape du Puy-de-Dôme en 1964 au coude à coude.

Le phénomène "Poupou"

À l'époque, la rivalité entre les deux hommes est forte. Si Anquetil remporte les titres, Poulidor connaît la popularité. "Lorsque nous étions adversaires, je le détestais, mais c'était réciproque", témoigne-t-il. Mais à la fin de la carrière d'Anquetil, les deux sont devenus complices. "Il est devenu l'un de mes plus grands supporters", confie celui que l'on surnomme "Poupou". 

Son humilité a aussi conquis le coeur du public. "J'ai été vedette tout de suite", reconnaît Raymond Poulidor. Un succès soudain qui l'a certainement un peu entravé dans sa conquête de trophées. "Cela ne m'a pas obligé à me surpasser", avoue-t-il. "Je terminais deuxième/troisième, mais c'était toujours moi le plus fort, moi qui avais gagné" dans le coeur de ses supporters, décrypte-t-il. "Alors je ne me suis pas battu. Pourquoi vouliez-vous que je me batte ?"

À 82 ans, sa popularité, ou devrait-on dire, sa "poupoularité" est toujours intacte. Même chez les plus jeunes qui le connaissent par leurs grands-père, raconte-t-il. "Ils me présentent gentiment de la façon suivante : 'C'est  vous Poulidor ? Celui qui finit toujours deuxième ?'", s'amuse Raymond Poulidor. "Est-ce que j'ai eu finalement la chance de ne pas gagner le Tour de France ?", plaisante-t-il tout sourire. "J'aurais bien sûr aimé l'emporter, poursuit-il. Mais si je l'avais fait une voire deux fois, je ne sais pas si on parlerait encore de moi", conclut-il. 

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