Le jour où le Tour a pris un parfum de scandale
Tour
de France 1904, deuxième édition de l'épreuve. Les coureurs
viennent de parcourir les plus de 400 kilomètres de la première
étape entre Montgeron et Lyon quand la course prend déjà un parfum
de scandale. L'un des concurrents, Pierre Chevalier, largué et
fatigué en cours d'étape arrive frais comme un gardon sur la ligne
d'arrivée. Il reconnaît qu'il a effectué une grande partie du
trajet en voiture.
À
l'époque, les étapes se courent par moment de jour comme de nuit,
les commissaires de courses n'existent pas encore. Il est donc
tentant pour les sportifs de grimper, comme Pierre Chevalier, dans
une automobile, de prendre quelques raccourcis ou encore de sauter
dans un train. C'est le cas du vainqueur de 1903, Maurice Garin qui
sera disqualifié plusieurs mois plus tard.
Ambiance
délétère
Ce
Tour de 1904 a manqué d'être le dernier. Car au delà de ces
affaires de tricheries, l'ambiance sur le bord des routes est
délétère. Les supporters se battent entre eux, le public laisse
passer son favori régional et bloque les autres. Des pierres sont
jetées sur les coureurs, des clous sont balancés sur la chaussée.
Et comme l'assistance est interdite à l'époque, certains terminent
avec des pneus à plat. Cette année là, le vainqueur du Tour n'est
homologué que plusieurs mois après, une fois les quatre premiers
déclassés...
Les
années suivantes se ressemblent. 1905, 1906. Les coups pleuvent
encore, les clous fleurissent sur les routes, les coureurs continuent
de prendre le bon wagon. Et si la tricherie flagrante diminue au fil
des ans, d'autres prennent le relais. Le Tour, époque après-guerre,
est désormais régulièrement secoué par les affaires de dopage.
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