LorsqueCristopher Froome, l'actuel maillot jaune de ce 100e Tour de France, s'élancerade Bourg-d'Oisans en début d'après-midi, il portera sur son dosplus de 90 ans d'histoire. Depuis 1919, le leader de l'épreuveest reconnu au sein du peloton, applaudi par le public, respecté parses pairs, gratifié financièrement. En 2013, le porteur touche 350euros par jour. Le vainqueur de l'épreuve empoche de son côté450.000 euros. (En 1919 il a touché 3.000 francs).Maisen 1919, il n'est pas question d'argent. L'arrivée du maillotjaune au sein du peloton se fait presque hasard, c'est en tout casce qu'affirment la plupart des exégètes du Tour. En ce mois dejuillet, la star d'alors s'appelle Henri Pelissier. Lerécent champion de France abandonne pourtant lors de la quatrièmeétape. C'est son dauphin, le jeune Eugène Christophe qui prendalors la tête du classement général. Il est inconnu du grandpublic. Henri Desgranges, directeur du Tour décide donc del'affubler de ce maillot reconnaissable entre tous.Auxcouleurs des pages de l'AutoPourquoijaune ? Là aussi les avis divergent. Pour certains, il s'agit derendre hommage aux couleurs des pages du journal l'Auto, créateurde l'épreuve. Pour d'autres, c'est sur l'idée d'AlphonseBaugé, qui a rejoint l'organisation. Ancien coureur professionnel,le jaune était sa couleur.Néanmoins,une autre version circule. Le Belge Philippe Thys, vainqueur en 1913,1914 et 1920 affirme au contraire qu'il a été le premier arevêtir ce maillot jaune. Selon lui, dès 1913, Henri Desgranges lelui a donné pour que le public arrive à le reconnaître. Quoiqu'ilen soit, ce sont en tout plus de 2.000 maillots qui ont étéattribué à plus de 250 coureurs différents. Le recordman desporteurs s'appelle Eddy Merckx. le cannibale l'a porté très exactement 96fois sur les épaules.