Les visages sont tirés et transpirants une fois passée la ligned'arrivée. À peine le pied posé à terre, les coureurss'engouffrent dans les bus climatisés de leur équipe et prennent unbidon d'eau. "Le Tour de France, c'est l'été, c'est lachaleur et les cyclistes aiment la chaleur" , affirme Jean-RenéBernaudeau, le directeur sportif de l'équipe Europcar, alors qu'ilfélicite au fur et à mesure ses cyclistes exténués.Une vision que les coureurs ne partagent pas forcément, eux quiont pédalé pendant quatre heures sous un soleil de plomb et destempératures écrasantes : plus de 30° à l'ombre, et 40° ausoleil. "J'ai l'impression d'avoir passé la journée dans unsèche-linge" , souffle Jonathan Hivert de l'équipe Sojasun.Car pédaler sous une telle chaleur est particulièrement éprouvantpour les organismes."Le risque, c'est celui de la déshydratation et celapeut vite être grave" , souligne Jean-Jacques Menuet, le médecinde l'équipe Sojasun. "S'il est déshydraté, sa températurecorporelle va monter, il va transpirer encore plus abondamment et vaavoir un gros coup de moins bien" , détaille le médecin quipoursuit : "Mais s'il est déshydraté, c'est souventdéjà trop tard".1 % de poids de perdu = 10 % de performance en moinsSans arriver jusqu'à ces extrêmes, le simple fait de transpireret de perdre du poids en eau a une conséquence directe surl'attitude du coureur. "1 % de poids de perdu, c'est 10 % deperformance en moins. Un gars qui fait 60 kilos, s'il perd 600 ml, cequi n'est rien du tout, il perd 10 % de sa force musculaire" ,explique Jean-Jacques Menuet.Il n'y a donc pas de secrets pour les cyclistes, il faut boiretoujours et encore. Cela peut monter jusqu'à 10-15 litres par étape.Et lorsqu'il fait très chaud, les équipes préparent des bidonsspéciaux avec de l'eau additionnée de sels minéraux. "L'eaupure dans ce cas là sert juste à se rafraîchir le visage" ,détaille le docteur.Le rôle des porteurs d'eauEt par ces chaleurs, le rôle des porteurs d'eau devientvéritablement essentiel. Les porteurs d'eau, ce sont ces coureursqui descendent chercher des bidons dans les voitures pour lesremonter à leurs coéquipiers. "On s'arrange pour y allerchacun notre tour quand le peloton va un peu moins vite" , explique Anthony DelaplaceL'ambiance de course vendredi entre Montpellier et Albi risqued'être similaire. On attend de nouveau des températures trèsélevées. Et cette fois ci, les coureurs auront 205 kilomètres à parcourir.Difficulté supplémentaire, le vent ne sera pas présent pourrafraîchir, un peu, les sportifs.