Bernard Thévenet : "Ce n'est qu'à un kilomètre des Champs-Elysées que j'ai pris conscience que j'allais gagner le Tour de France"
Bernard Thévenet, vainqueur du Tour de France en 1975 et en 1977, est l'invité du Monde d'Élodie. Il confie l'émotion que ça a été de vaincre le redoutable coureur Eddy Merckx.
"Ce n'est qu'à un kilomètre des Champs-Elysées que j'ai pris conscience que j'allais gagner le Tour de France", raconte Bernard Thévenet, vainqueur une première fois du Tour de France en 1975, sur franceinfo dans Le Monde d'Elodie, alors que l'édition 2018 bat son plein.
Gagner le Tour de France et surtout vaincre Eddy Merckx, qui a cinq Tours de France à son actif et qui est surnommé le Cannibale. Il est, pour Bernard Thévenet, "le plus grand coureur de tous (...) capable de briller sur tous les terrains". L'année 1975 signe donc sa consécration. Le Bourguignon finit, d'abord, deuxième derrière Eddy Merckx sur Liège-Bastogne-Liège.
Puis, il finit par le battre une première fois lors du Critérium du Dauphiné libéré. "Nous nous sommes rendus compte qu'il n'était finalement pas un martien et que c'était un terrien comme les autres, qui pouvait avoir ses moments de défaillance", confie le coureur français. Là, le cycliste belge lui faisait "un peu moins peur qu'avant".
L'épique étape du Tour Nice-Pra Loup
Puis arrivent le Tour de France 1975 et son étape Nice-Pra Loup. Une étape très longue de 217,5 kilomètres avec "six cols à passer". "Le dernier kilomètre m'a paru très, très long. Il n'en finissait pas. J'ai énormément souffert", se souvient l'excellent grimpeur français. Mais le maillot jaune au bout l'a fait tenir.
Bernard Thévenet reste dans l'histoire du cyclisme comme "le tombeur" d'Eddy Merckx. "C'était un grand bonheur pour moi", déclare celui qui se dit fier d'être à tout jamais "sur la liste des vainqueurs du Tour de France". Un exploit qu'il réitéra une deuxième fois en 1977.
Il prendra sa retraite sportive après avoir perdu face à celui qu'il considère comme le deuxième meilleur cycliste de tous les temps, Bernard Hinault, qui remporte le Tour en 1978. "J'ai fait la moitié de ma carrière face à Merckx et l'autre contre Hinault. Je ne suis pas né à la bonne époque", rigole-t-il.
Un rêve d'enfant de faire partie du peloton du Tour
Le cycliste a toujours fait du vélo. Au départ c'était juste pour aller à l'école. Il n'avait que sept ans et faisait déjà "10 kilomètres par jour". C'est à ses 13 ans qu'il a vu passer pour la première fois le Tour de France dans son village. "J'ai vu arrivé ce peloton avec plein de couleurs (...) et qui brillait de partout", raconte l'ancien sportif.
"Les gens les applaudissaient et les admiraient. Je me disais que ça devait être formidable d'être dedans", poursuit Bernard Thévenet. Mais pendant longtemps, ses parents ont cru qu'il s'agissait uniquement d'un loisir. "Ma mère se faisait du souci. Elle avait peur des chutes", précise-t-il. "Jusqu'à mes vingt ans, ils ne pensaient pas que je puisse un jour gagner ma vie avec le cyclisme", concède celui qui devient professionnel à ses 22 ans.
Chose extrêmement rare, il dispute la même année son premier Tour de France. Deux des coureurs, qui devaient initialement participer, tombent malades. Il est donc appelé à la dernière minute par le directeur sportif Gaston Plaud. "J'ai à l'époque été sélectionné sur critère géographique plus que sur critère sportif", s'amuse Bernard Thévenet.
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