Tevez et Boca Juniors champions d'Argentine
Dimanche contre Tigre, Boca s'est imposé (1-0) grâce à un but de l'ancien joueur de Nice et Lyon Fabian Monzon (42), lors de la 29e et avant-dernière journée du championnat. Avec six points d'avance sur San Lorenzo, le club du pape François, et huit longueurs sur Rosario Central, Boca Juniors ne peut plus être rejoint. Lors de la dernière journée, Boca se déplacera à Rosario pour l'honneur pour y affronter Central dans un match sans enjeu. Le club du quartier populaire de La Boca, à Buenos Aires, souffrait depuis un an en voyant le grand rival River Plate aligner titre national, Copa Sudamericana, Copa Libertadores et Supercoupe d'Amérique du sud. Il fallait un titre aux supporteurs de Boca pour ne pas perdre la face dans les rues de la capitale argentine face à ceux de River. Après avoir vu évoluer dans ses rangs Diego Maradona, Martin Palermo, Juan Roman Riquelme, Carlos Tevez était attendu comme le Messie.
Boca se rapproche de River
Et il a tenu son rang. A 31 ans, Tevez aurait pu continuer à la Juventus de Turin, avec qui il a joué et perdu la dernière finale de la Ligue des champions contre le FC Barcelone. Il a préféré écourter son engagement avec le club italien pour retourner dans son club formateur, encore au sommet de son art. "J'ai envie de rendre à Boca ce que ce club m'a donné", avait déclaré l'international argentin en arrivant à Boca en juillet, dix ans après son départ. Même sur la scène sud-américaine, Boca a été victime de River Plate, éliminé par son ennemi historique lors de la Copa Sudamericana-2014 et de la Copa Libertadores-2015. Avec ce titre de champion, Boca se rapproche de la marque de River, 1er avec 33 championnats nationaux. Cette année, le Championnat d'Argentine était disputé par 30 clubs, alors que jusqu'ici les clubs disputaient un tournoi d'ouverture sur 19 matches, puis un tournoi de clôture, également su 19 matches. Quand les rumeurs d'un retour de Tevez ont commencé à fleurir dans la presse argentine en mai/juin, ils étaient peu nombreux à y croire. Lors de sa présentation deux mois plus tard, le stade vétuste de la Bombonera était en effervescence. En quittant la Juve, l'attaquant a perdu des millions d'euros de revenus mais entendre la Bombonera résonner au son "Tevez, Tevez" valait tout l'or du monde pour celui qui est surnommé en Argentine "le joueur du peuple".
Un des siens comme chef d'Etat?
Il est aussi surnommé l'"Apache", car il vient d'un quartier défavorisé de Buenos Aires nommé Fuerte Apache ("Fort Apache"). Carlos Tevez est aimé en Argentine pour sa spontanéité et car la célébrité ne lui est pas monté à la tête. Et parce que les Argentins aiment les histoires de gamins de quartiers pauvres qui connaissent la gloire grâce au football, comme Maradona. Boca a connu son heure de gloire avec Tevez, sous la houlette de Carlos Bianchi, en gagnant en 2003 le championnat, la Copa Libertadores et la Coupe intercontinentale contre l'AC Milan et la Copa Sudamericana l'année suivante. Boca Juniors n'a pas pu le retenir quand les dirigeants des Corinthians ont mis 15 millions de dollars pour le joueur de 20 ans. Tevez a ensuite découvert l'Europe à West Ham, avant de rebondir à Manchester United, puis à Manchester City et enfin à Turin. Outre Tevez, Boca Juniors s'appuie sur un autre international argentin, le milieu Fernando Gago (ex-Real Madrid) et des joueurs solides mais pas d'étoiles montantes, car les meilleurs jeunes sont recrutés de plus en plus tôt par les clubs européens. Le titre de champion tombe à point nommé pour le président Daniel Angelici, en campagne électorale pour sa réélection à la tête du club. Boca pourrait même avoir un des siens comme chef de l'Etat. Le président des années dorées de Boca, Mauricio Macri (1995-2007), disputera le 22 novembre le second tour de la présidentielle.
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