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Wimbledon: Djokovic, le vert lui va si bien

Après une année compliquée depuis son triomphe à Roland-Garros 2016, Novak Djokovic semble avoir retrouvé ces dernières semaines un niveau de jeu plus conforme à son talent. Triple vainqueur à Wimbledon (2011, 2014-15), l’ancien numéro 1 mondial se sait capable de grandes choses sur gazon pour peu qu’il soit dans de bonnes dispositions. Après une première partie de saison franchement médiocre pour un joueur de sa trempe, le Serbe profite de cette mise au vert et croit en ses chances de conquérir un 13e Majeur malgré le statut de favori de Roger Federer qu’il pourrait retrouver vendredi pour une demi-finale explosive.
Article rédigé par Grégory Jouin
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 4min
Début de tournoi tranquille pour Novak Djokovic (GLYN KIRK / AFP)

Intraitable entre l’été 2014 et le printemps 2016 –six victoires en Grand Chelem, une finale et une demi-finale sur huit Majeurs disputés-, Novak Djokovic a subi une grosse décompression depuis un an et sa défaite au troisième tour à Wimbledon face à l’impavide Sam Querrey, tombeur de Jo-Wilfried Tsonga samedi.

Annus horribilis

Présent (au moins) en demi-finales à Londres depuis 2010, le Serbe avait glané trois des cinq éditions disputées entre 2011 et 2015, ses deux meilleures saisons sur le circuit. Mieux, "Nole" avait triomphé du tenant du titre Rafael Nadal la première fois et de Roger Federer lors des finales 2014 –au terme d’un duel somptueux- et 2015. Le nouveau patron du Centre Court, après Sampras et Federer, c’était lui !

Las, un échec contre Stan Wawrinka en finale de l’US Open, la perte in extremis de sa couronne fin 2016 au profit de son bourreau du Masters Andy Murray, une sortie prématurée contre le sans-grade Denis Istomin à Melbourne et sa renonciation à se battre –crime de lèse-majesté pour ce guerrier- en quarts de finale de Roland-Garros après la perte d’un premier set incroyable contre un Dominic Thiem qu’il avait corrigé l’année dernière à Paris, ont fait plonger Djokovic tant mentalement qu’au classement (seulement 4e, ce qui ne lui était plus arrivé depuis 2009).

Les victoires amènent la confiance

Heureusement pour lui, le Belgradois s’est ressourcé sur l’herbe britannique, d’abord en gagnant son seul tournoi de préparation la semaine précédent Wimbledon à Eastbourne avec un parcours immaculé (aucun set concédé) et notamment des victoires sur le jeune espoir Daniil Medvedev et Gaël Monfils : le 68e titre en carrière en 98 finales. Ensuite en se montrant convaincant face à Klizan, Pavlasek et Gulbis lors de la première semaine dans le Temple.

Certes Djokovic reste à distance respectable de son niveau stratosphérique de 2015, mais il retrouve petit à petit l’envie de se battre sur chaque point et la passion pour le tennis qui avaient fui cet insatiable tyran contraint durant des années de courir après deux ogres qui accaparaient davantage les projecteurs.

Parcours abordable jusqu'à Federer

Après s’être séparé de son conseiller charismatique Boris Becker, qui lui aura insufflé l’envie quasi permanente de développer son jeu vers l’avant et sa volée, son point supposé faible, Novak Djokovic a également remercié juste avant Roland-Garros son entraîneur historique Marian Vajda, son préparateur physique et son physiothérapeute, histoire de tourner la page des années fastes pour se reconstruire totalement auprès notamment de Pepe Imaz, son ami depuis l’automne 2016, avec qui il travaille sur ses émotions sans qu’on sache vraiment quantifier l’apport de cet ancien joueur qui a créé une académie pour enseigner son sport grâce à "l’Amour et la Paix".

Opposé ce lundi en huitièmes de finale à Adrian Mannarino, dont le gazon est la meilleure surface, Djokovic partira favori vu ses antécédents sur la surface. Il le serait de nouveau en quarts quel que soit son adversaire (Berdych ou Thiem). Mais il se présenterait en outsider pour la première fois depuis longtemps contre Federer contre lequel il a pourtant remporté six des huit derniers duels et leurs quatre dernières confrontations en Grand Chelem. Un peu comme en 2012 lorsque le Maestro suisse l’avait dominé en demies dans son jardin fétiche.

Pour reconquérir Wimbledon, Djokovic sait qu’il devra hausser le niveau de jeu affiché depuis un mois. Le Salve en est conscient. Il développe par moments un très beau tennis, efficace et destructeur pour ses rivaux. Mais son inconstance –moins prononcée qu’il y a six mois- le dessert encore sur quelques jeux. Et une victoire sur gazon se joue parfois à quelques points. Même s’il n’a pas perdu le moindre set en trois matches, Djokovic n’a pas encore recouvré la plénitude de ses moyens. Un succès dimanche dans le Temple constituerait une indéniable surprise. Et le début d’une résurrection aussi soudaine qu’inattendue.

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