Wimbledon 2024 : de sa lésion au ménisque à la finale de Wimbledon, comment Novak Djokovic a réalisé un retour express au sommet
Il avait posé le genou à terre il y a un peu plus d'un mois en huitièmes de finale de Roland-Garros, victime d'une lésion au ménisque droit à la suite d'une énième glissade. Si le Serbe Novak Djokovic avait finalement remporté son combat face à Francisco Cerundolo, il avait ensuite dû déclarer forfait pour la suite du tournoi avant d'être opéré dans la foulée au genou.
Le point de départ d'un contre-la-montre, afin de participer à Wimbledon, dont seul le Serbe a le secret. L'ex-numéro un mondial, qui tentera de remporter son 25e titre du Grand Chelem en carrière en finale, dimanche 14 juillet, face à Carlos Alcaraz, a déjà gagné son pari.
Le mouvement comme clé
Pour cela, le recordman de victoires en Majeurs n'a pas échappé à la case chirurgie, avec une arthroscopie et une durée d'indisponibilité estimée entre trois et six semaines sur le papier. "La marche est possible à partir de 24 heures après l'opération et s'il n'y a pas eu de perte articulaire ou musculaire, on retrouve très vite le fonctionnement du genou, explique le médecin du sport Roger Rua. Et comme la douleur a disparu, le miracle peut avoir lieu."
Si le chirurgien du Serbe, Antoine Gerometta avait estimé, dans l'Equipe quelques jours après son opération, qu'il paraissait "peu envisageable" que Novak Djokovic soit à 100% à Wimbledon, le miracle a bien eu lieu. Il faut cependant chercher en amont pour comprendre. Le numéro 2 mondial a continué de rester en mouvement malgré la douleur. "Quand vous éprouvez des douleurs méniscales, les muscles fondent, l'articulation s'appauvrit par rapport à ses capacités et le but c'est de conserver ce travail avant et après l'opération pour que l'arthroscopie ne soit qu'un épisode de passage", explique le médecin Roger Rua.
"On a comme objectif de conserver le mouvement, même quand ça fait mal. Son articulation doit dépasser ce stade pour ne pas tout bloquer. Il doit agir contre sa propre douleur pour continuer à bouger et ainsi gagner au niveau de la récupération."
Roger Rua, médecin du sportà franceinfo: sport
Rapidement pris en charge par le kiné Jean-Georges Cellier, qui ne l'a quitté qu'après les huitièmes de finale à Wimbledon, le Serbe a suivi un programme de rééducation express s'appuyant sur des exemples de réussite passés comme Taylor Fritz ou encore Lindsey Vonn. "Ils m'ont donné espoir dans le fait que si la récupération était bien menée, et si le genou répondait bien, ce qui est toujours imprévisible, alors j'avais une bonne chance de jouer Wimbledon", expliquait-il avant le tournoi.
Au chevet du joueur de 37 ans, Jean-Georges Cellier propose une approche "globale", selon Paul Quetin, coordinateur physique à la Fédération française de tennis, qui connaît personnellement le kiné français. Un travail de concert entre le préparateur physique et le coach du Serbe a permis un retour à la compétition progressif sans craindre une rechute.
Équipé d'une genouillère grise durant la quinzaine, l'ex-numéro un mondial n'a jamais semblé diminué par son genou, enchaînant les glissades et s'offrant même face à Holger Rune un grand écart du plus bel effet. Une réussite propre avant tout à la personnalité de Novak Djokovic. "Revenir aussi vite, c'est remarquable, mais on ne peut pas dire que ça soit exceptionnel. Ce qui est exceptionnel, c'est sa capacité à vaincre la douleur dans toutes ses dimensions pour être performant au plus haut niveau et dans la durée", analyse Paul Quetin. Il ne reste désormais plus qu'une marche à franchir pour le Serbe, peut-être pas la plus aisée.
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