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Bartoli: "Un jour parfait"

A peine remise de ses émotions, Marion Bartoli, lauréate de l'édition 2013 de Wimbledon, est revenue sur sa première victoire en finale d'un Grand Chelem. Encore sur son petit nuage en conférence de presse, l'Auvergnate a qualifiée ce jour de "parfait".
Article rédigé par franceinfo
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Comment résumeriez vous cette finale?
- "C'était un jour parfait. Il faisait soleil. C'était beau. Le court  central était plein. J'ai gagné en deux sets, je n'en ai pas perdu un de toute  la quinzaine. Même dans mes plus beaux rêves je n'aurais pas songé à un moment  aussi parfait."

Que représente cette victoire ?
- "Je la voulais tellement. Gagner un tournoi du Grand Chelem, c'était le  grand objectif de ma carrière. On avait beau me dire +Oui, tu peux toujours  rêver+, j'ai continué à travailler et c'est arrivé. Quand on commence à jouer,  à six ans, et surtout quand on devient professionnel, on rêve tous les jours de  gagner un Grand Chelem. On souffre, on pleure, on a des mauvais moments. Je  n'arrive pas à décrire ce que j'ai ressenti lorsque j'ai vu la craie voler sur  mon dernier ace. Il va falloir que je revois la vidéo pour me rendre compte."

Ce succès va-t-il changer votre vie?
- "En tout cas, elle ne me changera pas comme personne. Je resterai la même, très humble, terre à terre et décontractée. Bien sûr, championne de  Wimbledon, ça sonne bien. Mais je suis quelqu'un de très simple. Je peux faire  la Une de Paris Match et faire la queue au supermarché comme tout le monde. Je  garde les pieds sur terre. Ca vient de l'éducation que j'ai reçue. Pour  l'avenir, il est important que je reste la même, une fille qui aime s'amuser et  qui ne se prend pas pour une star."

Pensez-vous que votre expérience de 2007 vous a aidée?
- "Après coup, on peut peut-être le penser. Mais j'ai surtout joué mon  meilleur match de la quinzaine. J'ai bien bougé, j'ai bien retourné. C'était un  match incroyable. Je suis arrivée à gérer la situation parce que je l'ai  dédramatisée. J'ai essayé de prendre la finale comme un match normal. Avant le  match, j'ai continué la même routine, je suis restée décontractée, j'ai  continué à rire."

Comment vous décririez-vous sur le terrain?
- "Sur le court, je suis dure. J'ai joué avec une ampoule grosse comme une  pièce de 25 cents pendant tout le deuxième set, mais je n'ai rien montré et je  n'ai pas appelé le médecin. Ca me vient de mon enfance, quand je devais  m'entraîner de dix heures du soir à minuit et retourner à l'école le lendemain. Ces moments-là m'ont rendu forte. Je m'en suis souvenue aujourd'hui et ça m'a  portée. J'ai toujours été différente. Etre pareil que les autres, c'est  ennuyeux. J'aime ne pas faire la même chose que tout le monde."

Combien d'autres tournois du Grand Chelem pensez-vous pouvoir gagner?
- "Je n'en ai aucune idée. Un, c'est déjà bien pour moi. Je serai toujours  très fière d'avoir été championne de Wimbledon, même si je n'en gagne pas  d'autres. Bien sûr je vais essayer, mais je vais d'abord profiter de celui-là.  Il va me falloir quelques jours pour réaliser."

Avez-vous le sentiment de prendre une revanche sur ceux qui vous ont  critiquée?
- "Non, pas du tout, c'est juste du plaisir à l'état pur. Ca va être ma  façon de gérer ma carrière dans l'avenir: prendre du plaisir. J'adore rigoler,  je ne me prends pas au sérieux, je pratique l'autodérision. Je n'ai pas  l'impression de prendre une revanche sur ceux qui disaient que je n'y  arriverais pas."

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