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Bartoli, l'émotion du père

Même s'il a essayé de le cacher, Walter Bartoli était sans doute le plus ému de tous samedi sur le Central de Wimbledon où il a vu sa fille Marion concrétiser "22 années de travail en commun".
Article rédigé par franceinfo: sport avec AFP
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
 

Sauf nouveau mais désormais improbable revirement, Walter n'est plus  l'entraîneur de sa fille depuis Roland-Garros. Mais samedi c'était tout comme,  tellement il a associé la réussite de sa fille à leur parcours en commun depuis  qu'il a initié Marion au tennis lorsqu'elle n'avait que six ans. "Ca fait 22 ans qu'on travaille avec Marion pour qu'elle réalise son rêve.  Pour nous c'est l'aboutissement de tellement d'heures d'entraînement. Vous  imaginez combien d'heures d'entraînement ça fait 22 ans?", a-t-il lancé, encore  sous le choc, après la victoire 6-1, 6-4 de sa fille sur Sabine Lisicki.

"Dans quelque temps je vais m'effondrer, je suis au bord de lâcher, tout  simplement", a ajouté, chancelant, l'ancien médecin qui avait débarqué "en  touriste" vendredi à Londres, sur demande de sa fille. "Elle a voulu que je vienne, j'étais enchanté de venir. Ce matin on a pris  le petit-déjeuner ensemble et cet après-midi j'ai pris beaucoup de plaisir à  faire le touriste. J'ai pris plein de photos, il ne manquait que les lunettes  de soleil et les sandales", a-t-il raconté. Stoïque pendant la remise de la Coupe, il venait pourtant de vivre l'un des  moments les plus intenses de sa vie lorsque sa fille est venue l'embrasser dans  les gradins après la balle de match.

"Une femme de 28 ans qui a envie de s'épanouir"

"Pendant les trois secondes qu'a duré notre accolade, on s'est tout dit,  tout ce qu'on a vécu", a confié Walter, revenant sur les doutes qui ont jalonné  la carrière de sa fille: "dans les années 2000-2001, elle a failli arrêter  trois fois. J'ai dû la persuader pendant deux jours à chaque fois qu'elle  pouvait y arriver". Walter est également revenu sur les débuts de la jeune championne, dans le  petit club de Retournac en Haute-Loire: "elle voulait aller manger des gâteaux mais je lui disais que si elle voulait gagner Wimbledon, il fallait faire deux  points de plus. Tant qu'elle ne les gagnait pas, il n'y avait pas de gâteaux." Il assure avoir accepté le fait que Marion veuille s'émanciper au début de cette année: "Elle ne contestait pas ma façon de travailler avec elle mais c'est une femme de 28 ans qui a envie de s'épanouir et de mener sa vie. C'est  totalement légitime et normal. Elle a fait les bons choix, comme d'habitude. Je  pense avoir joué mon rôle de père et de coach. Quand je la vois rayonnante, je  pense que quelque part je peux être heureux pour elle et pour ce qu'on a fait  ensemble."

"Elle a trouvé la bonne alchimie, a-t-il ajouté. Elle a trouvé un équilibre  avec Thomas (Drouet) qui nous a bien aidés. Le staff de l'équipe de France a  apporté la touche finale. Chacun a apporté sa petite pièce à l'édifice, sinon  on n'y serait peut-être jamais arrivés. Mais on a quand-même bossé pendant 22  ans." "J'espère qu'elle va continuer à aller loin et s'épanouir dans sa vie de  femme, a-t-il conclu. C'est ce qui me préoccupe le plus en tant que père. C'est  bien d'avoir des résultats sportifs mais moi en tant que papa je me fais aussi  des soucis sur sa vie personnelle. Elle est heureuse."

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