Tribunes en dur, court semi-enterré... Roland-Garros a déjà un nouveau visage
À quatre jours du coup d'envoi du tournoi de Roland Garros, franceinfo vous propose de faire un bilan de la première phase du chantier d'agrandissement du site à Paris.
Les qualifications ont commencé lundi 21 mai à Roland-Garros, dans le 16e arrondissement de Paris. Le premier tour du tournoi de tennis se tiendra dimanche.
Deux nouveaux courts
Cette année, le site de la Porte d'Auteuil offre un nouveau visage, même si le "nouveau" site ne sera prêt qu'en 2021, le projet d'agrandissement, lancé il y a 16 ans, ayant été retardé par une bataille juridique menée par des associations de défense de l'environnement et du patrimoine.
En 1928, la Fédération française de tennis (FFF) créait Roland Garros pour son équipe de "mousquetaires" chargés de défendre la Coupe Davis. 90 ans plus tard, pour l'édition 2018 des internationaux de France, les spectateurs auront droit à deux nouveaux courts et des tribunes en dur à la place des simples gradins avec des fauteuils en plastique. "C'est plus sympa. Les tournois de plage, on les voyait comme ça dans le temps", confirme un visiteur.
Ce qui attire la curiosité surtout : un tout nouveau court de 2 200 places, semi-enterré, avec des gradins dans les tons gris. Baptisé "court n°18", il se situe dans le secteur dit du "Fond des princes", sur l'emplacement de l’ancien gymnase de la ville de Paris, à l'extrême-ouest du site. "Ça donne une réalité sportive qu'on a peu l'habitude de côtoyer", se réjouit une spectatrice. "C'est une expérience assez unique !" Plus loin, une jeune femme espère déjà, grâce à ce nouveau court, pouvoir "prendre des photos et faire des selfies" au plus près des joueurs.
"Des matchs qui se finissaient à la mort"
Ce nouveau court doit devenir une référence pour le public et les joueurs, estime Gilles Jourdan, le responsable des travaux : "J'espère que, dans l'esprit des gens, ce nouveau petit court va remplacer l'ancien court n°2, où il y avait des matchs qui se finissaient à la mort, aux phares de bagnoles et où les têtes de série tombaient."
C'était un court très important. Il faut qu'on retrouve cette ambiance sur le court n°18.
Gilles Jourdan, responsable des travaux à Roland-Garrosà franceinfo
Le court de la discorde
"De l'autre côté, le court Simonne-Mathieu n'est pas terminé", poursuit Gilles Jourdan. "Il sera livré mi-juillet à peu près." Ce dernier accueillera 5 500 spectateurs. S'il porte le nom d'une sportive engagée, résistante et championne des années 1930, c'est aussi le court de la discorde dans la saga du chantier d'extension. Il va pousser au milieu des Serres d'Auteuil que tant de riverains ont voulu préserver. "Le tennis, c'est comme le foot. Je m'excuse, mais il y a le Parc des Princes à côté", déplore Chantal Duchene Dumas, une habitante du quartier. "On est absolument écrasé par ça. On est obligé de s'y plier."
"On a réussi à sauver deux hectares", soupire Agnès Popelin, membre du bureau et du conseil d'administration de l'association France Nature Environnement. Cette femme énergique aura livré le match le plus long de l'histoire de Roland-Garros : six années de procédure ! "Dans cette bataille, il n'y a aucun gagnant. Il n'y a que des perdants. Et qu'est-ce que ça a coûté ? Plus de 400 millions d'euros."
Pourquoi Roland-Garros, qui voulait s'agrandir, sera le tournoi le plus petit, le plus exigu, le plus étriqué des Grands Chelems en 2021 ?
Agnès Popelin, France Nature Environnement.à franceinfo
"Il n'aura qu'un toit et sera donc ringard par rapport à ses concurrents", assure encore Agnès Popelin. "Toujours ringard. Toujours en retard." Ce "toit", c'est la structure rétractable qui protégera à partir de 2020, le Central (court Philippe Chatrier) construit en 1928. Fini les bâches en plastique sur la terre battue et les parapluies dans le public les jours de pluie.
Pour les Jeux Olympiques de 2024 à Paris, l'écrin du Bois de Boulogne accueillera les épreuves de tennis, mais aussi les combats de boxe.
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