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Pour Serena Williams, l’abandon n’est pas une option

Roland-Garros 2015 n’aura pas été de tout repos pour Serena Williams. Souvent bousculée, franchement inquiétante en demi-finale, la numéro un mondiale termine le tournoi grippée… mais bien présente au rendez-vous. Car l’Américaine n’est pas du genre à baisser les bras et demeure, malgré son état de santé, la grande favorite de la finale qui l’oppose à Lucie Safarova (à 15h sur France 2 et francetvsport.fr).
Article rédigé par franceinfo
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Annoncée fiévreuse avant sa demi-finale contre Timea Bacsinszky, Serena Williams n’a été qu’une pâle copie de la numéro un mondiale pendant une heure. Lente, incapable de reprendre sa respiration, titubante par moment, elle semblait rejoindre son banc avec une souffrance teintée de soulagement tant l’effort semblait l’accabler. Puis la machine s’est mise en marche.

"J'ai eu peur pour elle"

Tout n’était pas parfait, mais ce qui n’était qu’une ombre pendant le premier set (4-6) s’est mué en ouragan (6-3, 6-0). Certains ont hurlé au bluff. Pas Justine Henin. "Je comprends le débat sur la dimension théâtrale de son attitude, mais je suis persuadée qu’elle est vraiment malade, nous confie l’ancienne reine de la Porte d’Auteuil. Dans le premier set, c’était très impressionnant. J’ai trouvé ça inquiétant, presque dangereux. J’ai cru qu’elle allait abandonner. Elle était dans un tel état… J’ai eu peur pour elle".

L’Américaine aussi, a eu peur. "Je ne sais pas trop comment j’ai pu terminer ce match", a-t-elle expliqué dans un communiqué, trop mal en point pour assurer sa présence en conférence de presse. Un chahut de plus dans une longue quinzaine marquée par les frayeurs. C’est bien simple : hormis au premier tour et contre Sara Errani, en quarts, Williams n’a jamais été vraiment convaincante. Elle a perdu le premier set lors de ses trois autres affrontements, contre Anna-Lena Friedsam (N.105),  Victoria Azarenka (N.27) et Sloane Stephens (N.40). "J’ai commencé à me sentir mal lors du troisième tour et des huitièmes de finale, et c’est devenu vraiment horrible lors de la demie contre Timea", poursuit-elle. "On pourra dire qu’elle en a fait trop mais en fin de compte, il y a deux certitudes, sourit Henin. Elle n’était pas bien, et elle est quand même en finale".

Pour se rapprocher de Graf

Avant même d’arriver à Paris, Williams n’était pourtant déjà pas dans de bonnes conditions. Elle souffrait au coude et n’avait que peu de repères après son forfait en huitièmes de finale à Rome. Mais sa force de caractère faisant la différence, la voilà à une victoire de devenir la cinquième joueuse de l’histoire (la première depuis Jennifer Capriati en 2001) à faire le doublé Open d’Australie – Roland-Garros. Steffi Graf, forte de 22 titres majeurs et membre de cette caste très resserrée, pense la cadette des sœurs Williams, 19 titres du Grand Chelem à son actif, capable de "faire beaucoup mieux qu’elle".

Vendredi, toujours malade, la numéro un mondiale ne s’est même pas entraînée et avouait avoir fait un malaise après sa demie. "Je ne pouvais plus bouger". Nouveau bluff à 24 heures de la finale ? "Serena n’est pas quelqu’un qui se cherche des excuses, soutient Justine Henin. Elle n’a pas besoin de faire semblant pour être au-dessus de ses adversaires". Pour l’ancienne joueuse, "même dans cet état-là, elle reste la grandissime favorite. Elle a des ressources que beaucoup de gens n’ont pas, tout simplement".

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