Roland-Garros 2012 : des records, des surprises et de l'ennui
Pas de match historique, un temps moisi et un résultat couru d’avance. Même si tout n’a pas été aussi gris que le ciel parisien un jour de finale, cette quinzaine ne restera pas dans les mémoires.
Après une balle de match jouée entre deux gouttes d’eau un lundi 11 juin au lieu de l'habituel dimanche de finale, c’est le moment de faire le bilan de cette quinzaine de Roland-Garros.
• Comme d’habitude, c’est Nadal qui gagne à la fin
Le tenant du titre a gagné, la numéro 2 mondiale également. Tout est dit. Lors de cette édition 2012, on n’a pas assisté à un bouleversement de la hiérarchie mondiale, et les duels au sommet qui auraient pu pimenter le spectacle n’ont pas eu lieu. L'image qui symbolise le mieux cette triste quinzaine, c'est la double faute de Novak Djokovic qui a donné la victoire à Rafael Nadal en finale. Le choc n'a pas vraiment eu lieu, tout comme celui entre Federer et Djokovic. Le match d’anthologie remporté par le Suisse sur le Serbe l’année dernière ne s’est pas reproduit. En demi-finale, Novak Djokovic a balayé le numéro 3 mondial, 6-4, 7-5, 6-3, sans grand suspense.
Coté féminin, pas de quoi s’extasier non plus. Spectateurs, commentateurs ou encore bookmakers, tous ont été surpris par une telle hécatombe de têtes de séries comme Serrena Williams, Caroline Wozniacki, Viktoria Azarenka ou encore Agnieszka Radwańska. Toutes sont rapidement passées à la trappe, mais cela a au moins permis de découvrir de nouveaux talents, comme la jeune italienne Sara Errani, finaliste malheureuse face à la Russe Sharapova.
Pour couronner le tout, c’est la pluie qui a fait son show, gâchant le dernier carré du tournoi. La finale a été interrompue deux fois avant d’être reportée au lundi, pour la deuxième fois seulement dans l’histoire de Roland-Garros après celle en 1973 opposant Ilie Nastase et Niki Pilic. Dans cette grisaille, on aurait au moins aimé débattre sur les tenues bariolées des joueurs et des joueuses. Mais là encore, impossible. La collection "quinzaine Roland-Garros 2012" a été fade, comparée aux années précédentes où Rafael Nadal nous avait habitué à des maillots aux couleurs pétantes.
• Les trois outsiders en qui on a voulu croire
Mais attention, pas question ici d'insinuer que l’on a dormi 15 jours dans les tribunes ou devant notre télévision. Il y a eu des temps forts, comme la performance du lucky-looser belge David Goffin (109e mondial). Repêché in extremis après le forfait du Français Gaël Monfils, il a fait le spectacle face à Roger Federer en 8e de finale, parvenant même à lui arracher un set (7-5, 5-7, 6-2, 6-4).
Le choc Tsonga-Djokovic aura également tenu toutes ses promesses avec un scénario digne d’un film d’action où le Français, largement dominé dans le premier set, relève la tête et obtient quatre balles de match. Problème : comme souvent, c'est le Français qui perd à la fin (6-1, 5-7, 5-7, 7-6, 6-1).
Virgine Razzano aura été le rayon de soleil du tennis féminin français, dont toutes les représentantes ont été éliminées avant les huitièmes de finale. Elle a fait vibrer le Central en éliminant la numéro 5 mondiale Serena Williams en plus de trois heures (4-6, 7-6, 6-3).
• Deux records tout de même...
Mais tout n’a pas été gris comme un ciel parisien un jour de finale. On a tout de même battu quelques records. Avec forcément celui de Nadal qui a remporté pour la 7e fois Roland-Garros, dépassant ainsi Björn Borg. Un autre record du Suédois a été battu puisque Roger Federer, pourtant en petite forme, totalise désormais 223 victoires en grand Chelem.
• ...et quelques moments étonnants
Lors de la finale dame, boulette : la voix off du tournoi annonce la victoire de Sara Errani au lieu de celle de Maria Sharapova. Et Sara Errani fait semblant d'y croire.
Enfin, nouvelle victoire... des sponsors dans le sport. A peine sa finale gagnée, Maria Sharapova a immédiatement réclamé à sa mère sa montre. Aucune urgence ou rendez-vous immanquable, mais la sportive doit faire figurer son sponsor sur les photos officielles.
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