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Wimbledon 2021 : Federer, Zverev, Medvedev... Qui peut priver Novak Djokovic d'un nouveau titre en Grand Chelem ?

Le plus célèbre des tournois sur gazon commence lundi à Londres. Novak Djokovic fait figure de grandissime favori contre une concurrence affaiblie, mais toujours aux aguets.

Article rédigé par franceinfo: sport - Hugo Lauzy
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 7min
Le Serbe Novak Djokovic a remporté la dernière édition de Wimbledon, le 14 juillet 2019, face au Suisse Roger Federer. (DANIEL LEAL-OLIVAS / AFP)

Troisième levée du Grand Chelem et troisième opportunité pour Novak Djokovic de remporter un Majeur cette année avec le début du célèbre tournoi sur gazon londonien de Wimbledon, lundi 28 juin. Le Serbe a déjà mis la main sur l'Open d'Australie, en février et, plus récemment, Roland-Garros, après deux batailles épiques contre Rafael Nadal en demi-finale et Stefanos Tsitsipas en finale.

À 34 ans, le numéro 1 mondial n'a jamais semblé aussi proche de réaliser un Grand Chelem calendaire sur l'année 2021, et cela passerait par deux victoires à Wimbledon et à l'US Open (30 août-12 septembre). Il détiendrait alors les quatre trophées en même temps, du jamais-vu sur le circuit masculin depuis Rod Laver en 1969. D'autant plus qu'il peut également rejoindre Roger Federer et Rafael Nadal avec 20 titres du Grand Chelem (il en compte 19).

Face au Serbe, au profil et au jeu complet sur toutes les surfaces, la concurrence - en l'absence de Rafael Nadal et Dominic Thiem forfaits - est aiguisée avec les jeunes loups (Tsitsipas, Medvedev, et Zverev) qui montrent de plus en plus les crocs. Si, pour l'instant, peu semblent capables de tenir la cadence imprimée par le "Djoker" cette saison, qui pourrait contrarier les plans de Novak Djokovic ?

Le patient "anglais" Roger Federer

Recordman du nombre de victoires à Wimbledon avec huit titres, le "géant" suisse reste sur un forfait après sa victoire au troisième tour de Roland-Garros, le 5 juin dernier, et une élimination au deuxième tour du tournoi de Halle, onze jours plus tard. Une rampe de lancement pas idéale pour le Suisse avant d'aborder sa meilleure chance de décrocher un nouveau titre du Grand Chelem. 

Désormais huitième joueur mondial, Roger Federer retrouve le gazon londonien deux ans après une immense frustration en finale contre Novak Djokovic. Il était passé à un souffle de la victoire après avoir obtenu deux balles de match au cinquième set. Un stade que l'ex-numéro 1 mondial devra à nouveau atteindre pour rencontrer Novak Djokovic, les deux joueurs n'étant pas dans la même partie de tableau.

Mais pour obtenir ce ticket de finaliste, il faudra que le Suisse enchaîne les matchs et surtout que son corps tienne après un an et demi de blessures à répétition. Federer, réel danger pour Djokovic ou vestige du passé ? Réponse à partir de mardi, avec l'entrée en lice de l'Helvète.

L'oeil du spécialiste, Julien Benneteau : "Sur gazon, un très grand Roger Federer peut contrarier Novak Djokovic, même si les incertitudes physiques sont nombreuses à son sujet. Mais avec ce qu'a fait Novak Djokovic depuis le début de saison, il reste le grandissime favori."

La "Next Gen" veut lui couper l'herbe sous le pied

Après Roger Federer, les candidats directs à la chute de Novak Djokovic se font plus discrets. Les membres de la "Next Gen", désormais bien installés dans le top 10 mondial, font figure d'épouvantails. Seul problème de taille, le gazon reste une surface sur laquelle aucun des quatre prétendants (Daniil Medvedev, Stefanos Tsitsipas, Alexander Zverev, Andrey Rublev) n'a de solides références en trois sets gagnants.

Daniil Medvedev, numéro 2 mondial, n'a jamais passé plus d'une semaine sur les courts anglais (deux troisièmes tours en 2018 et 2019). Mais le Russe arrive lancé avec sa victoire au tournoi de Majorque. Son tableau devrait être dégagé au moins jusqu'aux huitièmes de finale et un éventuel choc face au "Djoker" n'arrivera pas avant la finale.

Deux rangs plus bas dans le top 10, Stefanos Tsitsipas (4e) sort d'un Roland-Garros abouti avec une première finale majeure. Mais le Grec n'a pas disputé le moindre match sur gazon. Avec un huitième de finale pour meilleur résultat (en 2018), son parcours londonien risque d'être aussi imprévisible que le climat britannique. Son collègue allemand de la "Next Gen", Alexander Zverev, avec deux finales chez lui à Halle (2016, 2017), et un huitième de finale à Londres (2017), compte également un pedigree modeste sur herbe.

Le mieux armé des jeunes loups est peut-être le plus méconnu, en la personne du Russe Andrey Rublev (7e). Sa récente finale à Halle montre ses progrès sur herbe même s'il n'a jamais fait mieux qu'un deuxième tour à Wimbledon.

L'oeil de Julien Benneteau : "Djokovic a beaucoup plus d'expérience et est beaucoup plus fort que (Stefanos) Tsitsipas, encore plus sur gazon que sur terre battue. Un grand Medvedev peut également faire l'affaire (face au Serbe). Des styles de joueurs comme Rublev et Sinner dans la partie de tableau de Djokovic ne le gêneront pas. En quarts, un grand Shapovalov, gaucher qui est très agressif, peut éventuellement le faire douter." 

Berrettini, Auger-Aliassime, Karatsev ou Isner... Les grosses cotes

Plusieurs types de joueurs rêvent de placer le brin d'herbe qui fera dérailler la machine Novak Djokovic. Le profil du canonnier à "deux coups" avec service et coup droit long de ligne ou croisé dévastateur pourrait ainsi gêner le Serbe, même si la plupart de ces profils se trouvent dans la partie de tableau opposée. Dans le top 10, Matteo Berrettini (9e) peut répondre à ces critères.

Vainqueur de deux de ses cinq titres en carrière sur herbe, dont celui du Queen's le 20 juin, l'Italien avait croisé le "Djoker" à Roland-Garros pour une bataille acharnée perdue en quatre sets. Sa qualité de première balle, ses frappes puissantes en coups droits depuis le fond du court et sa capacité à s'appuyer sur l'énergie du public en font un adversaire potentiellement dangereux.

Dans la même veine, le Canadien Félix Auger-Aliassime (19e) semble reverdir ces deux dernières semaines. À 20 ans, il n'a encore jamais dépassé le stade des huitièmes de finale en Grand Chelem. Mais ses dernières performances, dont sa finale à Stuttgart, en font un des joueurs à suivre. Derrière lui, la révélation Aslan Karatsev (24e), les expérimentés John Isner (33e) et Marin Cilic (38e), voire même le fantasque australien Nick Kyrgios (61e), peuvent enfiler le costume du héros d'un jour.

L'oeil de Julien Benneteau : "Si de grands serveurs comme John Isner ou Kevin Anderson étaient en très grande forme, je dirais oui. Mais il faut que ces joueurs-là soient au top avec leurs styles de jeu pour gêner Novak Djokovic. En plus, il arrive toujours à trouver des solutions à ce genre de joueurs. Aujourd'hui, je ne les vois pas comme une menace, parce qu'ils ne sont pas assez en forme, ils reviennent de blessures et n'ont pas assez joué."

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