Roland-Garros 2021 : le désert français, la clameur de la foule, le retour avorté de Roger Federer... Ce qu'on a aimé et moins aimé lors de la première semaine
Du zéro pointé des Français au retour de l'ambiance, focus sur les faits marquants de la première semaine de cette édition de Roland-Garros.
La première semaine de Roland-Garros 2021 restera comme la plus décevante de l'histoire du tennis français porte d'Auteuil, mais pas que. Devant des gradins plus garnis qu'en 2020, Roger Federer a fait son grand retour, un match fou a réveillé la quinzaine et les têtes de série sont tombées comme des mouches chez les dames.
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On a aimé...
1Le bruit des gradins
Après une édition 2020 reportée en plein automne et avec une jauge maximum de 1000 spectateurs par jour, Roland-Garros a retrouvé le chemin de la normalité. Seulement décalé d’une semaine, le tournoi a pu accueillir jusqu’à 5388 spectateurs par jour lors de cette première semaine, après des qualifications jouées à huis clos. Malgré des tribunes clairsemées, surtout dans les grandes enceintes du Philippe-Chatrier et du Suzanne-Lenglen, l’ambiance était au rendez-vous.
Benoît Paire et Gaël Monfils ont particulièrement apprécié être poussés par la foule. C’est surtout sur les courts annexes que la clameur a été la plus palpable. Des “Parry est magique” ont été entendus sur le court n°7 pour soutenir la Française Diane Parry lors de sa remontée inachevée au 1er tour. Les gradins se sont aussi enflammés lors de la bataille entre Alejandro Davidovich Fokina et Casper Ruud, vendredi 4 juin.
2L’ardent combat entre Ruud et Davidovich Fokina
S’il y a un seul match à retenir de la première semaine, c’est bien celui qui a vu la victoire de l’Espagnol Alejandro Davidovich Fokina face à l’outsider Casper Ruud. Cinq sets et 4h35 de lutte acharnée ont été nécessaires pour départager les deux spécialistes de la terre battue. Ils se sont répondu set après set jusqu’à un dernier jeu interminable et 14 minutes irrespirables qui ont mené l’Espagnol à la victoire sur sa cinquième balle de match.
3L'incertitude du tableau dames
Il ne faisait pas bon être une tête de série chez les dames lors de cette première semaine. Sofia Kenin (n°5) et Iga Swiatek (n°9) sont les deux dernières représentantes du Top 10 mondial à conserver leurs chances de sacre - et les deux seules à avoir déjà gagné un tournoi en Grand Chelem. Simona Halep avait renoncé à faire le déplacement. Naomi Osaka et Ashleigh Barty ont abandonné dès le 2e tour. L'outsider Aryna Sabalenka est elle passée à la trappe au tour d'après. Et son expérience en Grand Chelem n'aura pas suffi à Serena Williams pour passer les huitièmes.
4Le grand retour de Roger Federer...
N'ayant participé qu'à une seule des cinq dernières éditions porte d'Auteuil, Roger Federer était un met devenu rare à Roland-Garros. 723 jours après sa demi-finale perdue contre Rafael Nadal en 2019, le Suisse n'a pas eu grand chose à faire pour recueillir l'ensemble des suffrages des tribunes. Les "je t'aime Roger" ont plu lors de chacun de ses deux premiers matches. Bien qu'il se rapproche de la barre des 40 ans, Federer a montré qu'il n'avait rien perdu de son élégance et de son efficacité.
On a moins aimé...
1... sa sortie en catimini
Alors qu'il avait réussi à valider son billet pour les huitièmes de finale après un match serré contre l'Allemand Dominik Koepfer, Roger Federer a annoncé son forfait pour la suite du tournoi. "Après deux opérations du genou en plus d'un an de réhabilitation, c'est important que j'écoute mon corps pour m'assurer de ne pas trop pousser", s'est-il justifié, trois semaines avant Wimbledon où il pourra nourrir des ambitions plus grandes, sur des terres moins hostiles à son jeu. Le choc tant espéré en quarts de finale avec Novak Djokovic n'aura donc pas lieu.
2Le zéro pointé des Français
Cette première semaine restera malheureusement comme la pire du tennis français à Roland-Garros sous l'ère Open (depuis 1968). Aucun des 28 joueurs tricolores en lice dans les deux tableaux de simple n'a réussi à franchir le 2e tour. Cinq jours auront suffi à éteindre les espoirs déjà minces des supporters français. Du jamais vu.
3La tournure des événements autour de Naomi Osaka
Le début de cette quinzaine aura inévitablement été entaché par l'imbroglio autour de la n°2 mondiale Naomi Osaka. Après avoir décidé de ne pas se présenter en conférence de presse pour préserver sa santé mentale, la Japonaise a vexé une partie des médias internationaux et reçu une amende de 15 000 dollars pour non respect de ses obligations médiatiques.
Alors qu'elle avait réussi à se hisser au 2e tour, Osaka a annoncé son forfait le 31 mai, regrettant la tournure des événements. Si cet acte fort aura certes permis de mieux poser la question du bien-être psychologique des athlètes, l'histoire retiendra qu'une sanction aura été la réponse à l'expression de la vulnérabilité d'une des têtes d'affiche du tennis mondial.
4L'atmosphère lunaire des night sessions
C'était la grande nouveauté porte d'Auteuil. Le court Philippe-Chatrier a accueilli sept sessions nocturnes, à chaque fois avec des gradins vides et une tribune de presse largement clairsemée (une dizaine de journalistes par soir environ). Et pourtant, il est arrivé que des nuisances sonores gênent les joueurs. Lors du match entre Tennys Sandgren et Novak Djokovic, l'arbitre de chaise a dû prendre la parole à deux reprises pour demander à certaines personnes de faire moins de bruit alors qu'elles discutaient en faisant dos au match.
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