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Roland-Garros : Rafael Nadal ne laisse aucune chance à Federer et file en finale

Rafael Nadal était trop fort. L'Espagnol n'a laissé que des miettes à Roger Federer au cours d'une demi-finale de Roland-Garros très perturbée par les conditions venteuses. En trois sets (6-3, 6-4, 6-2), Nadal se qualifie ainsi pour sa 12e finale à Paris, record absolu.
Article rédigé par Guillaume Poisson
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
  (THOMAS SAMSON / AFP)

De match légendaire, il n'y en a eu que sur le papier. Les Federer-Nadal, particulièrement sur terre, accouchent souvent de petites souris. Ce fut le cas ce vendredi, pour leur 39e rencontre. Roger Federer n'a jamais trouvé la solution tactique pour contrer la puissance et la couverture de terrain de Rafael Nadal. Il a parfois fait illusion en gênant beaucoup l'Espagnol sur ses jeux de service lors des deux premiers sets, notamment en maîtrisant un peu mieux les grosses rafales de vent qui ont balayé le central.

Mais même quand il a pris la main, il l'a perdue dans la foulée, incapable de contenir le lift du Majorquin sur la durée. Lors du dernier set, il a complètement explosé, laissant Nadal s'envoler vers sa 13e finale et le public du Chatrier frustré de n'avoir jamais pu s'enflammer. 

Le vent souverain 

Ils étaient prévenus. Ils s'y sont sans doute préparés. Mais Roger Federer et Rafael Nadal ont certainement été étonnés par la force et l'imprévisibilité des rafales qui ont secoué le Philippe-Chatrier ce vendredi. Le terrain a été régulièrement émaillé de morceaux de papier. Plusieurs chapeaux de spectateurs ont fini dans l'ocre, récupérés par des ramasseurs en panique. Le jeu a bien entendu été influencé. Particulièrement dans le premier set, les deux joueurs ont eu du mal à régler leurs appuis, à s'ajuster aux trajectoires aléatoires des balles. Federer a semblé moins gêné. Mais il s'est très vite fait breaker : 3-0 au bout de 15 minutes de jeu. Si le Suisse a, dans un premier temps, refait son retard, il n'a jamais été souverain sur ses mises en jeu. Incapable de capitaliser sur ses premières balles (50% de réussite au bout de six jeux) il a laissé l'Espagnol reprendre le contrôle du point dès le deuxième ou troisième coup de raquette.

Il restait pourtant sur cinq victoires contre Nadal avec, à chaque fois, un plan de jeu clair : acculer Nadal derrière sa ligne de fond de court en deux, trois coups de raquette. Mais c'était à chaque fois sur surface rapide. Là, sur terre battue et en cinq sets, il n'a pas du tout réussi à réitérer sa performance tactique. Comme lors de leurs précédentes confrontations, le Suisse a été incapable de piloter l'échange sans finir par exploser. Le lift de Nadal, même sur une terre humide et donc plus lente, a anéanti le revers de Federer.

Petit à petit, Federer s'est éteint

Le tournant a sans doute eu lieu dans à la fin du deuxième set. Ou plutôt, c'est là qu'il aurait pu avoir lieu pour Federer. A 4-3, service Nadal, il s'est procuré plusieurs balles de break en sortant des coups géniaux, devant un public qui pouvait, pour la première fois du match, s'enflammer. On sentait que la rencontre, ou du moins le set, pouvait alors tourner en sa faveur. Mais la Nadal a alors sorti l'artillerie lourde. Après deux superbes accélérations de Federer en revers et en coup droit, il a frappé un passing de coup droit venu de nulle part. 4-4.

Le jeu suivant, Federer se faisait breaker et quelques minutes plus tard, regagnait sa chaise mené deux sets à zéro. Le troisième set a vu les dynamiques se confirmer de manière irrémédiable : alors que Federer s'effondrait, Nadal, profitant de conditions bien moins venteuses qu'au début, marchait sur l'eau. 

Revoir un Federer-Nadal à Roland-Garros a, quelque soit le scénario du match, une saveur unique. Les deux joueurs les plus titrés de l'histoire en Grand Chelem ne suscitent jamais d'indifférence quand ils se rencontrent, qui plus est en de pareils théâtres. Mais cette demi-finale sera assurément à ranger parmi leurs plus décevants duels. 

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