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Pourquoi Rafael Nadal reste le favori de Roland-Garros

Arrivé à Paris sans la moindre victoire dans la tournée européenne sur terre battue pour la première fois depuis 2004, Rafael Nadal a retrouvé de belles couleurs lors de ses deux premiers tours à Roland-Garros. Dans "son" tournoi, qu'il a remporté neuf fois et où il n'a perdu qu'un seul match, le Majorquin, qui affronte aujourd'hui le Russe Kuznetsov sur le Lenglen, reste le mieux placé pour conserver sa couronne. Arnaud Boetsch, consultant France Télévisions, nous explique pourquoi.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
L'Espagnol Rafael Nadal dans son jardin de Roland-Garros (STEPHANE ALLAMAN / ST?PHANE ALLAMAN)

La saison sur terre

"Les autres tournois n'ont pas la même dimension. Les remporter, c'est bien, mais ce n'est pas la même chose que gagner ici. L'aboutissement de la saison sur terre, c'est ici, à Paris. Il n'a pas réussi à faire ce qu'il voulait dans les autres tournois, et il doit donc gérer ça, presque en tant que favori même si ​Novak Djokovic est meilleur sur le plan des résultats. Mais je ne suis pas sûr qu'il se focalise tant sur sa préparation. Je ne crois pas que ça soit si important que ça pour lui. Toutes ses forces vont vers cet objectif là, et même dans les semaines précédentes c'était le cas. Le fait de mal jouer en coup droit ou en revers avant, c'est vraiment secondaire. Ici, il trouvera les solutions à chaque défaut. C'est le lot de chaque joueur de trouver des solutions par rapport à l'adversaire, les conditions de jeu, le public, les erreurs d'arbitrage..."

La confiance

"C'est assez simple. Rafael Nadal arrive chez lui, dans un lieu où il a gagné tous ses matches sauf un. Assez naturellement, quand on revient sur un court où on a tout gagné, où on se sent à l'aise, on a une confiance bien supérieure. C'est ce qui lui arrive. Même s'il a gagné souvent à Monte-Carlo ou Rome, Roland-Garros, c'est autre chose. C'est un tournoi du Grand Chelem. Son niveau d'exigence est bien supérieur au reste des tournois. Il  se permet encore moins d'erreur. Il a encore plus envie d'être bon. C'est le patron ici. Il n'a pratiquement aucune image de lui perdant ici. Ca donne un surplus de confiance énorme. C'est son tournoi. Pour lui prendre, il faudra jouer."

Le contexte 

"Avec le recul qu'il y a sur le Chatrier, ce court est parfait pour lui. Il y a énormément de dégagements, de places derrière la ligne de fond. Il peut courir partout, il peut user davantage son adversaire. Et puis, ce sont des matches en cinq sets, où il a plus de temps. Dans les autres tournois précédents, c'est en trois sets et quand on en perd un, eh bien on est tout de suite en difficulté. Il a donc moins de stress. Et il a le temps de trouver des solutions. Du coup, sa technique en subit les bénéfices. Il n'avais pas de problème physique, et la technique, cela va avec l'environnement."

Le favori

"D'une certaine manière, il est encore favori. Novak Djokovic est un guerrier, il n'a plus de problème de souffle, il a tout gagné sur terre et a battu tout le monde. Normalement, c'est le favori, mais à Roland-Garros, ce n'est pas encore lui. Nadal a gagné neuf fois ici. Tous savent que le jouer ici, sur son terrain, c'est une autre histoire. Ce n'est plus le Mont-Blanc qu'il représente sur d'autres tournois, c'est l'Everest. Djokovic l'a battu sur terre, il sait comment faire. Il a la capacité de le faire ici. Mais..."

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