Repêché de dernière minute et qualifié : Alexandre Müller, la journée de folie
Il est près de 14 h à Melbourne, à peine 4 h du matin en France. Alexandre Müller est libéré. Libéré de sa chambre d'hôtel qu'il ne connaît que trop bien. Libéré des longues heures d'attente interminables pour savoir si sa venue en Australie a eu du sens. Sa patience a été récompensée et Müller en a profité. Le joueur de 24 ans s'est qualifié pour le deuxième tour de l'Open d'Australie en dominant Juan Ignacio Landero (4-6, 6-3, 6-0, 6-3), un match qu'il ne devait pourtant pas jouer.
Le 210e joueur mondial a bénéficié du forfait de dernière minute d'un autre Argentin, Federico Delbonis, pour entrer dans le tableau principal à Melbourne. Le Pisciacais, lucky loser, avait buté au troisième tour des qualifications disputées à Doha contre le Russe Aslan Karatsev. Mais plutôt bien placé sur la liste pour suppléer des absents en fin de semaine dernière, il avait tenté sa chance et s'était rendu en Australie dans l'espoir que les ennuis des uns feraient son bonheur. Richard Gasquet touché au pied, il était en début de matinée à une place peu envieuse, à caresser l'espoir d'un repêchage sans savoir si un nom allait se retirer du tableau. "Je savais juste qu'il y avait pas mal de joueurs qui avaient le ''potentiel'' de se retirer. Mais personne ne le faisait. Je commençais à ne plus trop y croire., a-t-il expliqué dans des propos rapportés par L'Equipe. J'ai appris la nouvelle deux heures avant mon match J'étais très content ! Quand j'ai vu qui je jouais, je savais qu'il y avait une belle opportunité de passer le tour. Je suis heureux de l'avoir saisie. J'avais quand même fait le travail ce matin, si jamais. Et j'étais au restaurant quand quelqu'un de l'ATP m'a envoyé le message pour que je me prépare."
De la moquette de son hôtel au court en dur
L'aventure australe d'Alexandre Müller se résume principalement comme un éloge de la patience. Arrivé de Doha, il a eu le droit, comme les autres joueurs présents dans l'avion en provenance du Qatar, à une longue quarantaine : 15 jours cloitré dans sa chambre, après le test positif d'un passager. Autant de temps passé sans pouvoir se préparer à un tournoi… dont il ne savait pas s'il allait pouvoir le disputer. "Je n'ai pas beaucoup joué au tennis ces derniers temps. À la reprise, j'avais des bobos un peu partout" racontait-il le 2 février dernier à L'Equipe. Entre les 11,90 mètres de dur de Melbourne et le mètre de moquette souple de son hôtel, il y a un grand pas, que Müller a dû réaliser à la hâte.
La semaine passée déjà, le jeune Français avait montré de belles choses face à Nick Kyrgios lors du tournoi de préparation au Majeur australien. Battu dans le tie-break du troisième set, Müller était sorti frustré et un peu rouillé entre des mains endolories et des jambes en plomb. "Dès le premier jour de la reprise, je m'étais fait une grosse ampoule à la main, a-t-il raconté après sa victoire ce lundi. Contre Kyrgios avec un gros strap, c'est passé, je n'avais pas trop mal. Après, on a essayé de me la percer. Ma peau a mal réagi. J'avais un gros bleu sous l'ampoule. Du coup, je pense que je n'ai même pas joué une heure et demie depuis mon match contre Kyrgios."
Contre Landero lundi 8 février, après un échauffement express, le Français n'a pas eu le temps de tergiverser. Il lui a fallu un set pour ajuster la mire, avant de trouver le rythme pour faire déjouer son adversaire. Remarquable de contrôle dans les moments chauds (9/11 sur ses balles de break), Müller a joué totalement relâché. Il a ensuite profité des nombreuses erreurs d'un adversaire qui a totalement perdu le fil de la rencontre – 47 fautes directes – et a fini par passer ses nerfs sur sa raquette.
Alexandre Müller connaît cette frustration, lui qui avait quitté Roland-Garros en larmes en 2017, passé tout proche d'un exploit pour sa première en Grand Chelem avant de s'effondrer en cinq sets contre le Brésilien Thiago Monteiro. Cette fois, sur le court numéro 6, c'est un grand bonheur qui l'attendait. Lui qui ne s'était plus qualifié dans le grand tableau d'un Majeur depuis Roland-Garros 2019 passe pour la première fois un tour de Grand Chelem, à 24 ans. Il affrontera au tour suivant un client très sérieux et un nouvel Argentin, Diego Schwartzman. La confirmation de ses progrès entrevus il y a deux ans (près de 140 places gagnées au classement ATP) mais freinés par le coronavirus dernièrement. Et déjà la belle histoire de ce début de quinzaine.
À regarder
-
"C'est un honneur incroyable..." On a rencontré Maxence, pro du parkour et l'un des personnages mystères de la cérémonie d'ouverture de Paris 2024
-
La cantatrice Axelle Saint-Cirel entonne la Marseillaise pour clore la parade des athlètes
-
Les joueurs de l'équipe de rugby à 7 dansent leur choré au pied de l'Arc de Triomphe
-
Teddy Riner est ovationné par la foule lors de la Parade des Champions
-
La "Parade des champions" est officiellement lancée depuis les Champs-Élysées
-
Paris 2024 : revivez les 4 cérémonies en 4 minutes
-
Qui est GЯEG qui a performé à la cérémonie de clôture des Jeux paralympiques ?
-
Paris 2024 : Revivez les plus beaux moments de la cérémonie de clôture des Jeux paralympiques
-
Jean-Michel Jarre enflamme le Stade de France
-
Jeux paralympiques : les exploits et des sourires en or pour les athlètes français
-
Il est temps de dire au revoir à la flamme
-
Huit danseurs de breaking valides et handicapés font le show
-
Les porte-drapeaux français pour la cérémonie de clôture des Jeux paralympiques
-
"La Marseillaise" interprétée par le trompettiste André Feydy
-
Santa ouvre la cérémonie de clôture des Jeux paralympiques
-
Paris 2024 : historique, l'équipe de France de cécifoot championne paralympique
-
Prothèses, fauteuils roulants : comment s'équipent les athlètes pendant les Jeux paralympiques ?
-
Ces Jeunes archers du Nord découvrent le para tir à l'arc et ses champions
-
Paris 2024 : "Durant ces Jeux, on a montré que l'on pouvait faire rimer les notions de handicap et de performance..." Le bilan tout sourire de Marie-Amélie Le Fur, patronne du comité paralympique
-
Paris 2024 : il réconforte les athlètes, sensibilise les officiels au handicap... Marc ne fait pas que conduire en tant que chauffeur volontaire sur les Jeux
-
À 23 ans, il va mixer pour la cérémonie de clôture des Jeux paralympiques !
-
La para-escalade fera son entrée aux Jeux de 2028 : une innovation française permet aux personnes en fauteuil de grimper comme tout le monde
-
Paris 2024 : Aurélie Aubert, chouchou du public et nouvelle star du sport para
-
Qui est Frédéric Villeroux, légende du cécifoot ?
-
Immersion avec des collégiens invités aux Jeux paralympiques
-
Paris 2024 : l'équipe de France de cécifoot est en finale paralympique
-
Paris 2024 : nouveau doublé français en para cyclisme
-
Qui est Axel Bourlon, champion de para haltérophilie ?
-
Paris 2024 : qui est Gabriel Dos Santos Araujo, star de la para natation ?
-
Paris 2024 : des tablettes et des casques VR pour les personnes malvoyantes
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.