Non-vacciné contre le Covid-19, le tennisman Pierre-Hugues Herbert explique se sentir "un peu seul"
Le joueur de tennis français, qui ne s'est pas rendu à l'Open d'Australie contrairement au numéro 1 mondial Novak Djokovic, dit craindre ce samedi sur franceinfo que continuer sa carrière "risque d'être compliqué" s'il n'est pas vacciné.
"On se sent un peu seul", a déclaré à franceinfo ce samedi 8 janvier le tennisman français Pierre-Hugues Herbert, non-vacciné contre le Covid-19 comme le numéro 1 mondial Novak Djokovic. Mais contrairement au Serbe, l'Alsacien n'a pas souhaité se rendre à l'Open d'Australie, qui se tient jusqu'au 30 janvier à Melbourne. Pierre-Hugues Herbert est en ce moment en Suisse, chez lui, avec sa femme et son fils.
franceinfo : Quel regard portez-vous sur ce qu'il s'est passé pour Novak Djokovic ?
Pierre-Hugues Herbert : C'est une saga. Tout prend des proportions démesurées depuis deux ans, on a demandé énormémement de choses aux Australiens. C'est une situation qui est extrêmement particulière. Pour les Australiens, c'est difficile d'accepter qu'un non-vacciné puisse entrer dans le pays, quand eux ont été quasiment enfermés sur leur île pendant deux ans. C'est pour ça que je n'ai jamais envisagé d'y aller. Je trouvais qu'il y avait un trop gros décalage. À côté de ça, on marche sur la tête, parce que le numéro 1 mondial de tennis ne peut pas jouer le Grand Chelem en Australie, où il a gagné neuf fois. Il est enfermé dans une chambre d'hôtel depuis trois jours, on l'a bloqué à la douane pendant sept heures, il a été traité comme un fugitif alors qu'il n'est pas censé être un hors-la-loi. Il n'est pas arrivé sans rien, il avait une demande d'exemption qui avait été validée.
Aviez-vous parlé de la vaccination avec lui avant son départ ?
J'étais allé le voir en tant que joueur et je lui avais posé deux, trois questions pour savoir s'il en savait plus. À la fin de l'année, on était encore 30 à 40% à ne pas être vaccinés. Mais avec l'Open d'Australie qui approchait et l'obligation vaccinale, on a parlé de 5% des joueurs du Top 100 qui n'avaient pas sauté le pas de la vaccination pour aller en Australie. Donc, effectivement, on se sent un peu seul.
Vous n'êtes pas antivax. Avez-vous l'intention de vous faire vacciner prochainement ?
Très rapidement, quand on décide de ne pas se faire vacciner, on vous colle une étiquette d'antivax, de complotiste. Ce n'est pas mon cas. Quand il y a eu toutes les décisions qui ont été prises par le gouvernement, j'ai bien compris que c'était pour protéger la population. Le vaccin, je trouve que cela doit rester un choix personnel et un choix qui doit être respecté par tout un chacun. Je ne suis pas un antivax, je n'ai juste personnellement pas franchi le pas de la vaccination, et j'aimerais qu'on respecte ça.
Vous sentez-vous coupable ?
On essaie de me faire sentir coupable, mais personnellement je ne me sens pas comme tel. J'ai été contrôlé positif au Covid-19 en milieu de semaine. Je le vis bien, j'ai eu des symptômes pour l'instant mineurs. Je suis chez moi avec ma femme et mon enfant. Donc le tableau aurait pu être plus négatif.
Comment voyez-vous la suite de votre carrière ?
Je ne sais pas de quoi est fait mon avenir, mais ce qui est certain, c'est qu'il n'est pas brillant. Vu l'évolution des choses dans tous les pays, les décisions gouvernementales, cela parait compliqué pour moi de continuer à être un joueur de tennis si je ne suis pas vacciné. Pourtant, j'aimerais continuer à me battre pour essayer de l'être. Dans un futur très proche, je vais peut-être pouvoir jouer. Mais sur le long terme, cela risque d'être compliqué.
Allez-vous arrêter le tennis ?
Je ne l'espère pas, mais c'est une possibilité. Je ferai tout pour que ça ne soit pas le résultat final, mais c'est une possibilité.
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