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Bouchard, l'autre soleil du Canada

A un mois de fêter ses 20 ans, Eugénie Bouchard est devenue la première Canadienne depuis 30 ans à se qualifier pour les demi-finales d'un tournoi du Grand Chelem. Passée de la 142e à la 31e place mondiale en un an, elle affronte la Chinoise Na Li en demi-finales de l'Open d'Australie. Et elle devient le pendant dans le tennis canadien de Milos Raonic, 11e au classement ATP.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
La Canadienne Eugénie Bouchard

Elle a un sourire rafraîchissant et franc. Comme son jeu. Chez Eugénie Bouchard, pas de calcul, pas de faux-semblant, le naturel est de mise. Après sa qualification pour les demi-finales, sur la Rod Laver Arena, elle a rougi avant de lâcher le nom de Justin Bieber comme la personne avec laquelle elle voudrait avoir un rendez-vous. A 19 ans, face à des milliers de personnes et des millions de téléspectateurs, ce n'est pas aisé, mais la Canadienne l'a fait avec naturel, dans un anglais parfait, qu'elle manie encore mieux que le Français, où l'accent anglais se fait entendre pour cette native de Montréal. 

Elle trouve tout aussi naturel de se retrouver en demi-finale à Melbourne, pour le 4e tournoi du Grand Chelem de sa carrière. "C'est quelque chose que je fais depuis que j'ai cinq ans (jouer au tennis, Ndlr), pour  lequel j'ai travaillé ma vie durant et sacrifié beaucoup de choses. Donc ce  n'est pas exactement une surprise. Je m'attends toujours à bien faire", jugeait-elle après sa victoire sur Ana Ivanovic, en quarts de finale. Après un 2e tour à Roland-Garros, un 3e à Wimbledon, un 2e à l'US Open, voici une demi-finale pour une jeune fille qui a débuté le tableau final de Melbourne avec le statut de tête de série N.30.

147e mondiale en janvier 2013, promise au Top 20 en janvier 2014

Il faut dire qu'elle n'a pas perdu de temps, passant de la 147e place mondiale début 2013 à la 32e dix mois après. L'envolée ne s'est pas faite seulement en Grand Chelem: un 8e de finale à Acapulco, un quart à Charleston, une demie à Strasbourg et chez elle à Québec, un quart à Tokyo et une finale à Osaka, elle n'a cessé de monter en régime tout au long de l'année 2013. Elle avait pourtant commencé en s'arrêtant dès le 2e tour des qualifications de Melbourne.  Elle avait alors 18 ans, sortait d'une saison en juniors où elle avait glané les deux titres (simple et double) à Wimbledon, et où elle était venue se frotter parfois au circuit principal senior.

En interview sur le court ou sur un plateau de télévision pour présenter la météo, Eugénie Bouchard n'est jamais hors sujet. "S'il y a plus  d'attention autour de moi, eh bien c'est une bonne chose", dit-elle simplement face à la nouvelle pression médiatique. Au pays du hockey roi, elle contribue, avec Milos Raonic chez les hommes, à faire émerger le tennis avec ces deux talents précoces. La puissance et la pureté de ses frappes ont fait exploser tout le monde depuis le début de la quinzaine à Melbourne. Quatrième mondiale, Na Li, qui l'avait battue (6-4, 6-4) à Montreal voici deux ans, peut-elle lui barrer le chemin de la finale ? Jamais rattrapée par l'enjeu jusque-là, Eugénie Bouchard ne semble pas susceptible de l'être pour une demi-finale de Grand Chelem. C'est donc sur le terrain, et pas dans le vestiaire, que la rencontre devrait se jouer. D'autant que la Canadienne est promise à une intégration très rapide dans le Top 20.

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