Open d'Australie : la Fédération australienne de tennis se retrouve au cœur d'une polémique après l'annulation du visa de Novak Djokovic
Le numéro 1 mondial est placé depuis mercredi dans un centre de rétention destiné aux personnes en situation irrégulière, à Melbourne.
Alors qu’une nouvelle audience est prévue lundi 10 janvier en Australie pour statuer sur le sort de Novak Djokovic, le numéro 1 mondial et ses représentants pourraient plaider le fait d’avoir été mal informés par Tennis Australia (la Fédération australienne de tennis), les organisateurs de l’Open d’Australie. Des documents, que se sont procurés les médias locaux [en anglais], prouvent que la fédération australienne n’a pas informé les joueurs et joueuses non-vacciné(e)s qu’ils pourraient entrer sur le territoire à condition de respecter une quatorzaine en arrivant à Melbourne.
Le coeur de l’imbroglio remonte au 7 décembre dernier. Ce jour-là, Tennis Australia envoie une note d’information sur la marche à suivre pour obtenir une exemption médicale pour participer à l’Open d’Australie. L’organisation explique le processus destiné aux non-vaccinés, en listant les raisons permettant d’être exempté. Parmi elles, différentes maladies ou contre-indications, mais aussi "une récente infection au Covid-19, confirmée par un test PCR, après le 31 juillet 2021". Ce que le gouvernement australien réfute.
Deux courriers du ministère de la Santé adressés à Craig Tiley
Pourtant, Tennis Australia avait été informé plusieurs jours plus tôt par les autorités, et à deux reprises, qu’une infection antérieure sans schéma vaccinal complet ne suffirait pas aux joueurs étrangers pour entrer sur le sol australien. Le 18 novembre, Lisa Schofield, première secrétaire adjointe du ministère de la Santé, avait adressé une lettre à Craig Tiley, le patron du tournoi. Elle y écrivait que "les personnes qui ont déjà eu le COVID-19 et n'ont pas reçu de dose de vaccin ne sont pas considérées comme pleinement vaccinées" et que ces personnes ne sont donc "pas autorisées à entrer [en Australie] sans quarantaine, qu'elles aient ou non reçu des exemptions de vaccination à l'étranger".
Quelques jours plus tard, le 29 novembre, Greg Hunt, le ministre de la Santé écrit à son tour à Craig Tiley pour lui signifier, comme Lisa Schofield, que les personnes qui ne répondent pas aux critères d’une vaccination complète, telle que définie par les autorités locales, "ne seront pas autorisées à une entrée sans quarantaine, même si elles ont reçu une exemption de vaccination à l’étranger".
Sans schéma vaccinal complet et en débarquant sur le sol australien le 5 janvier, le numéro 1 mondial n’aurait pas pu être mis en quarantaine à son arrivée et espérer jouer le tournoi du Grand Chelem, qui débute le 17 janvier. Car les quarantaines durent 14 jours en Australie. Mais en était-il informé ?
D'après les informations du gouvernement australien, Novak Djokovic aurait pu arriver plus tôt sur le territoire, respecter une quatorzaine en demandant le visa adequat, et disputer le tournoi. Les organisateurs de l'Open d'Australie se sont-ils trompés, ou ont-ils sciemment négligé les courriers des autorités sanitaires ? Tennis Australia et les autorités gouvernementales ne cessent de se renvoyer la balle depuis que le Serbe s'est vu refuser l'entrée sur le territoire. Le feuilleton risque de durer, alors que le tournoi débute le 17 janvier. Avec ou sans son nonuple vainqueur ? Le verdict devrait tomber le 10 janvier.
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