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Simon fait vaciller Nadal à Rome

Rafael Nadal (N.1) s'est qualifié pour les 8e de finale du Masters 1000 de Rome en battant Gilles Simon 7-6 (7/1), 6-7 (4/7), 6-2. Vainqueur du Masters 1000 de Madrid dimanche après l'abandon de Nishikori, l'Espagnol ne s'est pas pour autant rassuré, affichant encore un niveau de jeu et une longueur de balles très éloignés de ses standards habituels. En revanche, le Français a réalisé un énorme match, plein d'agressivité et d'intentions, qui a frôlé un exploit mais s'incline après 3h18 de combat. Nadal jouera Youzhny au prochain tour.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
 

Cela faisait longtemps que Gilles Simon n'avait pas délivré de tels coups incisifs et tranchants. Et cela fait maintenant longtemps que Rafael Nadal peine à retrouver le jeu qui l'a fait maître de la terre-battue. Les deux phénomènes conjugués expliquent ce match acharné et serré. 

Simon offensif et entreprenant​

Le N.1 mondial a repris son tennis là où il l'avait laissé, à Madrid. Et ce n'est pas une bonne nouvelle pour lui. Toujours empêtré dans son lift sans longueur, souvent en retard dans ses déplacements, il ne parvient plus à repousser ses adversaires, à les gêner, à leur faire mal avec ses coups. Depuis Barcelone, Nadal affiche les mêmes manques, les mêmes carences. Il ne semble pas trouver la solution sur la durée, même s'il y a eu du mieux à Madrid, notamment lors de sa victoire sur Berdych. 

Face à ce joueur qui n'est plus le métronome, le patron du jeu, Gilles Simon a pris sa chance. Loin de l'attentisme dont il fait souvent preuve et qui le conduit généralement à des déceptions, le 30e mondial a pu placer son jeu de contre, y ajoutant une volonté offensive omniprésente. Pourtant, il perdait son service lors du neuvième jeu du premier set (5-4), mais il rendait la pareille aussitôt à son adversaire (5-5) au terme d'un long échange où l'Espagnol ne prenait pas d'initiative. A son tour, Nadal refaisait le break (6-5), pour encore une fois céder le sien sur une faute de coup droit (6-6). Le jeu décisif lui était totalement favorable, prenant un mini-break pour mener 3-1 et l'emporter (7/1). 

Retour catastrophique sur la balle de match au 2e

Après 1h11 de combat, la balance semblait pencher en faveur du Majorquin. Cela se vérifiait après un très long deuxième jeu, qui lui offrait un break. A (3-0), tous les compteurs paraissaient remis à l'heure. Ce n'était qu'une illusion. Simon repartait à l'abordage, et à (3-1), il se procurait sa première balle de break de cette seconde manche, qu'il transformait en retournant superbement. L'Ibère, pris de vitesse, envoyait son coup droit à 2m des lignes, signe de son manque de sensation et d'ajustements. De nouveau, le match était extrêmement serré. A 4-4, le Français se procurait trois balles de break consécutives, mais Nadal s'en sortait (5-4). A 6-5 en sa faveur, l'Espagnol se procurait une balle de match sur service adverse, mais son retour de coup droit finissait sa course en bas du filet. Le tournant de la rencontre. Sur sa deuxième occasion, Simon conservait son engagement en venant au filet.

En cette "night-session", le revers de Simon faisait des dégâts, et c'est sur l'un d'eux, croisé, qu'il prenait le service de Nadal pour mener (1-0), puis (2-0) dans le jeu décisif. A (2-2), Simon sortait un extraordinaire passing-shot de revers, ayant anticipé du bon côté l'attaque de Nadal à mi-court (3-2). Puis, il expédiait un coup droit qui effleurait la ligne (4-2), avant de voir revenir son adversaire de (5-2) à (5-4). La pression ne paralysait pas son bras, puisqu'il prenait encore le point à son compte pour finir par deux coups droits énormes le long de la ligne pour s'emparer de ce set (7/4). Les deux hommes étaient alors sur le court depuis 2h25. 

Au bout du marathon

Comme au 2e set, le premier jeu de service de Gilles Simon était acharné. Pour avoir laissé s'échapper trois occasions de le prendre, il le perdait sur la première balle de break (1-0). Mais comme au deuxième, "Gilou" refaisait son retard sur un jeu blanc (2-2), mais sur la troisième balle de break, il cédait encore son engagement (3-2). Une balle de débreak était effacée par un ace. Et Rafael Nadal, difficilement, reprenait son avancée (4-2), et s'emparait de nouveau du service adverse (5-2). Il pouvait alors conclure, après 3h18, et laisser exploser son bonheur. Dans ce match le plus long de la saison disputé en trois sets, les deux hommes ont parcouru au total 8.8km. Rafael Nadal s'est fait peur, mais a prouvé que si son jeu n'est pas au beau fixe, sa "grinta" y est toujours. "Il a très bien joué. J'ai beaucoup souffert", reconnaissait le N.1 mondial. "Mais je termine sur un super 3e set. Ce set va compter." Cet énorme bras de fer lui servira-t-il déclic ? Ce sera peut-être le cas pour Gilles Simon, auteur d'une excellente performance ponctuée par 50 points gagnants contre 32 à l'Espagnol. 

Résult​ats du 2e tour

Rafael Nadal (ESP/N.1) bat Gilles Simon (FRA) 7-6 (7/1), 6-7 (4/7), 6-2
Mikhail Youzhny (RUS/N.14) bat Andrey Golubev (KAZ) 7-5, 4-1 (abandon)
Jurgen Melzer (AUT) bat Marin Cilic (CRO) 6-2, 6-7 (5/7), 6-3
Andy Murray (GBR/N.7) bat Marcel Granollers (ESP) 6-2, 7-5
Tommy Haas (GER/N.15) bat Igor Sijsling (NED) 7-6 (8/6), 6-1
Grigor Dimitrov (BUL/N.12) bat Ivo Karlovic (CRO) 7-6 (7/3), 6-4
Tomas Berdych (CZE/N.6) bat Dmitry Tursunov (RUS) 6-4, 6-3
Jo-Wilfried Tsonga (FRA/N.11) bat Kevin Anderson (RSA) 7-6 (16/14), 7-6  (7/5)
Ivan Dodig (CRO) bat Lukás Rosol (CZE) 6-1, 6-2
Jérémy Chardy (FRA) bat Roger Federer (SUI/N.4) 1-6, 6-3, 7-6 (8/6)
Ernests Gulbis (LAT) bat Stéphane Robert (FRA) 6-7 (1/7), 6-4, 6-3

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