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Raonic fait tomber Federer à Bercy

Pour la première fois de sa carrière, Milos Raonic a battu Roger Federer, en quarts de finale du BNP Paribas Masters de Bercy. Le Canadien s'est imposé 7-6 (7/5), 7-5 en 1h33 contre le N.2 mondial qui restait sur six victoires en autant de duels contre lui. Le Suisse, qui avait aligné 14 matches sans défaite depuis l'US Open, voit la place de N.1 mondial s'éloigner pour la fin de l'année, surtout si Novak Djokovic bat Andy Murray dans un autre quart. Pour sa part, le 10e mondial peut encore espérer participer à son premier Masters à Londres.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
 

Une véritable machine. Milos Raonic a réalisé une énorme performance pour mettre fin à une série noire de six défaites de rang face à Roger Federer. Une première balle passée à une vitesse moyenne de 218km/h dans toute la rencontre, 21 aces au total, un ace à l'extérieur à 228km/h sur sa troisième balle de premier set dans le jeu décisif, 45 points gagnants, le Canadien a compilé les statistiques avantageuses, mais aussi les coups performants. En plus de son talent, il a ajouté une concentration extrême. Un peu à l'image de ce qu'il avait réalisé à Roland-Garros cette année notamment contre Gilles Simon (victoire 7-5 au 5e set), Raonic n'a montré aucune émotion. Il n'a jamais semblé en sur-régime, n'a jamais paru rattrapé par l'événement. 

Pourtant, Roger Federer avait de sacrés arguments. Bien sûr, il disposait d'abord de cet avantage énorme de n'avoir jamais perdu contre le Canadien en six matches. Mieux encore, sur ces six duels précédents, il n'avait perdu un set qu'à trois reprises, lors de leurs trois premières confrontations (en 20012). Depuis, il n'avait plus rien cédé, dominant même ce joueur par deux fois cette saison à Wimbledon (6-4, 6-4, 6-4) et Cincinnati (6-2, 6-3). Et en plus de tout cela, l'ancien N.1 mondial était engagé dans une série de 14 matches sans défaite, avec les tournois de Shanghaï et Bâle en poche. Aucune défaite depuis son revers en demi-finale de l'US Open contre Marin Cilic, cela fabrique un capital confiance énorme. Et la possibilité de s'emparer une nouvelle fois de la place de N.1 mondial en fin de saison ajoutait un peu plus de motivation.

Un ace à 228km/h sur la balle de set

Mais Milos Raonic a tout simplement été monstrueux aujourd'hui. Dans un match express (1h33), dans lequel les deux hommes maîtrisaient leur engagement, la première manche se décidait au jeu décisif. Raonic prenait le dessus en menant (4-1), puis (6-3), ce qui lui permettait de tenter deux gros coups, en-dehors des limites. Car avec un tel service, il savait qu'il avait, de toute façon, une belle chance de conclure. Et sur la "mauvaise diagonale" pour un droitier, il sortait un ace, extérieur-ligne à 228km/h. Roger Federer pouvait demander un "challenge", la balle était bien décisive. Depuis le tournoi sur gazon de Halle en 2012, c'était la première fois que Milos Raonic prenait un set à cet adversaire. 

Un break "venu de nulle part"

Et dans la deuxième manche, le bras de fer se poursuivait. Les spectateurs espéraient un retournement de situation à 5-4 pour Federer, lorsqu'il se procurait sa première et seule balle de break. En vain. L'ace était fatal. Et au jeu suivant, c'est lui qui s'emparait du service du N.2 mondial, sur sa première balle de break, pour conclure ensuite sur un bon coup droit d'attaque. Voilà la différence entre les deux joueurs: chacun a eu une balle de break, mais un seul l'a transformée. "Quand j'ai eu une chance, il était là", constatait le Suisse. "Je ne sais pas à quel point  il peut mieux jouer ou mieux servir. J'ai fait de mon mieux. Je n'ai pas fait  un mauvais match. Ce break est venu de nulle part, juste un retour, une balle  qui touche le filet, et un passing. C'est dur de perdre comme ça, mais il faut  le féliciter pour la manière dont il a servi et pour ses passings."

Et avec 21 aces contre 8, 45 coups gagnants contre 25, et malgré 25 fautes directes contre 13, Milos Raonic a mérité de s'ouvrir, pour la première fois de sa carrière, les portes des demi-finales à Bercy. "En considérant tout le  contexte autour de ce match, je pense que c'est la plus grande victoire de ma  carrière. Avec tout ce qu'il y avait en jeu cette semaine. Mais il faut rester  humble, parce que je dois viser encore plus loin et trouver un moyen de gagner.  J'avais du mal ces dernières semaines. Et sans la motivation pour réussir ici,  je ne pense pas que j'aurais pu trouver les bonnes réponses", analysait le Canadien après sa victoire. Ce n'est que la 4e fois dans sa carrière qu'il se hisse dans le dernier carré d'un Masters 1000. Et il peut toujours rêver devenir le premier Canadien à disputer le Masters (si Nishikori domine Ferrer dans le dernier quart du jour, ou s'il remporte le tournoi). A contrario, Federer ne verra pas les demi-finales ici pour la première fois depuis 2009 (il était absent en 2012).

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