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Monte-Carlo : Ferrer met Nadal à terre

Un Rafael Nadal (N.1) méconnaissable s’est incliné contre David Ferrer (N.6) dès les quarts de finale du Masters 1000 de Monte-Carlo (7-6(7-1), 6-4) en plus de 2h de jeu. Le Majorquin, octuple lauréat du tournoi, a évolué très loin de son meilleur niveau de jeu. Très inquiétant à un peu plus d’un mois de Roland-Garros.
Article rédigé par Grégory Jouin
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
 

Rafael Nadal n’est définitivement plus le prince de Monaco. Après un début de saison mitigé (blessure en finale de l'Open d'Australie, victoire dans la douleur à Rio, élimination rapide par Dolgopolov à Indian Wells et finale nettement perdue contre Djokovic à Miami), Nadal abordait le printemps avec l'esprit léger de celui qui sait que ses chances sont décuplées sur sa surface favorite.

Trône vacillant

Las, cet échec prématuré dans l'un de ses fiefs (même si Djokovic l'avait battu l'an passé) vient mettre en péril plus tôt que prévu son premier rang mondial dans la hiérarchie. L’Espagnol, déjà franchement moyen -malgré le score- lors de ses deux premières rencontres face au Russe Gabashvili (58e mondial) et à l’Italien Seppi (35e à l’ATP), a craqué contre David Ferrer en quarts de finale du premier grand rendez-vous terrien de la saison. Breaké d’entrée, incapable de servir correctement et auteur de davantage de fautes directes que de coups gagnants –une rareté chez lui, le numéro 1 mondial a logiquement subi la loi de son compatriote, accrocheur et constant sans être génial.

Ferrer solide

Le premier set a été très long (1h26) et c’est Ferrer qui s’en est sorti en remportant le jeu décisif (7-1) en profitant notamment des nombreuses fautes de son rival, sous les yeux ahuris des spectateurs. Ferrer s’est ensuite détaché au cours du second acte pour mener 5-2, service à suivre, au prix de quelques coups droits explosifs. Orgueilleux, Nadal a donné un dernier coup de collier pour s’emparer de l’engagement adverse mais Ferrer a réussi a serrer le jeu pour conclure sans coup férir (6-4). Avec un total de 44 fautes directes (!) sur cette partie, il était écrit que le Taureau de Manacor ne pouvait pas gagner.

"Je suis juste content", a déclaré David Ferrer, héros discret au bonheur contenu. "Je sais pourquoi j'ai gagné aujourd'hui et je suis prêt pour demain. Il a eu des possibilités qu'il n'a pas saisies. A 5-2, j'ai été un peu tendu. J'ai été très agressif. Oui c'est une demi-finale. Toutes les demi-finales sont compliquées à jouer", a-t-il ajouté sans se soucier de la forme étincelante de son prochain adversaire, Stan Wawrinka (N.3), tombeur en deux manches de Milos Raonic (N.8).

10 ans après !

L’ultime succès de David Ferrer sur Rafael Nadal datait de 2004 lorsque le finaliste de Roland-Garros s’était imposé en quarts de finale à Stuttgart (6-3, 6-7, 7-5). Avant le match d’aujourd’hui, Nadal menait 21-5 dans les confrontations avec Ferrer dont 17-1 sur la terre ocre avec seulement quatre manches échappées en tout !

Mais Nadal n’est jamais vraiment rentré dans son match, se battant avec lui-même autant qu’avec Ferrer. Privé de son arme favorite, son coup droit, l’homme aux 13 levées du Grand Chelem était redevenu le défenseur acharné et besogneux de ses débuts en carrière, quand il était encore teenager et qu’il était contraint d’évoluer en défense pour tout ramener et résister à ses adversaires. Loin, très loin, de son statut de meilleur joueur de l’histoire sur terre battue. Reste à savoir si derrière cette médiocre prestation se pose un problème physique…

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