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Masters Paris-Bercy : pourquoi le tournoi est-il si ouvert aux surprises ?

Karen Khachanov, Jack Sock ou Filip Krajinovic ont créé la surprise en atteignant la finale du tournoi de Bercy, dont l'édition 2021 démarre lundi.

Article rédigé par franceinfo: sport - Elio Bono
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Karen Khachanov, vainqueur surprise de l'édition 2018 contre Novak Djokovic. (ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP)

Quel est le point commun entre John Isner, Jack Sock, Filip Krajinovic, Karen Khachanov et Denis Shapovalov ? Depuis 2016, tous ont atteint la finale du Masters 1000 de Paris-Bercy sans même figurer dans le top 15 au classement ATP avant le tournoi. Bien plus qu'une simple coïncidence, cette ouverture du tableau est propre au tournoi parisien, dont l'édition 2021 démarre lundi 1er novembre.

Positionné sur la fin de l'année civile, Bercy est le dernier Masters 1000 au programme sur une saison. Chronologiquement, le rendez-vous vient après les quatre tournois du Grand Chelem et les huit autres Masters 1000 (Indian Wells, Miami, Monte-Carlo, Madrid, Toronto, New York, Rome et Shanghaï), au bout d'une saison éprouvante.

Un calendrier et une surface en question

Vainqueur du tournoi de Bercy en 2001 et désormais consultant pour France Télévisions, Sébastien Grosjean a connu ces fins de saisons. "On part fin décembre pour préparer l'Open d'Australie, et on se retrouve toujours sur le terrain mi-novembre. C'est la difficulté du circuit, les saisons sont très longues", se remémore le Français.

Pas étonnant de voir alors les cadors déserter la case parisienne au fil des ans. Rafael Nadal n'a jamais remporté le tournoi francilien. Et n'y a joué qu'une seule finale, en 2007. "À Bercy, j'ai connu beaucoup de problèmes, j'ai dû me retirer du tournoi un certain nombre de fois [deux forfaits en 2017 et 2019]. En indoor, j'ai besoin d'être frais, d'être en pleine possession de mes moyens : c'est probablement la surface sur laquelle j'ai besoin de jouer le mieux pour avoir de la réussite", déclarait le Majorquin l'an passé avant de sortir en demi-finales du tournoi face à Alexander Zverev.  

"Il a gagné trois Grands Chelems et fait les Jeux olympiques. Les cadors sont ceux qui jouent le plus, et Djokovic a énormément puisé émotionnellement et physiquement."

Sébastien Grosjean, vainqueur du Masters 1000 de Bercy en 2001

franceinfo: sport

En 2019 à Paris, c'est Denis Shapovalov qui avait profité de la blessure de "Rafa" pour se hisser en finale du tournoi. Et il n'est pas le seul. Dominic Thiem et Roger Federer, toujours pas rétablis, sont absents à Bercy cette année.

Si le calendrier n'aide pas à la présence des meilleurs joueurs du circuit, la surface n'est pas non plus la plus appréciée de tous. En 2011, le Suisse le plus célèbre du tennis mondial pointait déjà la résine parisienne."Il y a toujours eu un problème de surface ici", lâchait-il l'année de sa seule victoire à Bercy. Trop lente ou trop rapide, la surface du tournoi a toujours fait débat. Quand Michaël Llodra est aux portes d'une finale franco-française en 2010, les reproches fusent contre le tournoi, critiquant l'avantage donné aux serveurs.

Le temps de récupération entre Bercy et le Masters est aussi un poids lourd à porter pour le tournoi francilien. Une semaine entre les deux tournois ne suffit souvent pas. Matteo Berrettini peut en témoigner. Forfait de dernière minute cette semaine, il sera bien présent aux Masters. "Je souffre de douleurs au cou depuis quelques jours et j'ai décidé de me retirer du tournoi de Paris. Je veux être sûr d’être à 100% pour les Finales ATP de Turin", a-t-il écrit sur son compte Instagram samedi après avoir été retiré du tableau francilien. 

Bercy, une porte d'entrée pour le Masters

Peu aguicheuse au premier abord, cette absence de stars peut conduire à une rude bataille. Car au-delà du prestige de remporter un tournoi important, ce Masters 1000 de Bercy représente l'ultime opportunité de se qualifier pour le tournoi des Masters. Celui-ci réunit les huit meilleurs joueurs de l'année à la mi-novembre. "C'est le dernier événement, il y a toujours des places qui se jouent à Bercy pour aller aux Masters", confirme Sébastien Grosjean.

Le Marseillais en sait quelque chose : sa victoire à Bercy en 2001 lui a permis d'arracher un billet pour les Masters, alors disputés à Sydney. Sur un nuage, Grosjean y avait brillé en atteignant la finale. Cette année, six joueurs – Djokovic, Medvedev, Tsitsipas, Zverev, Rublev et Berrettini – sont déjà qualifiés.

Il reste donc deux places à prendre, qui seront attribuées aux 8e et 10e du classement ATP (Nadal, 5e, et Thiem, 9e, sont forfaits). Des outsiders comme Ruud, Hurkacz, Sinner ou Auger-Aliassime ont ainsi tout intérêt à briller dans la salle du XIIe arrondissement parisien pour prendre le dernier wagon pour Turin, où se déroulera le tournoi du 14 au 21 novembre.

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