Cet article date de plus d'onze ans.

Djokovic dompte Federer à Bercy

Après 8 victoires consécutives à Bercy depuis son titre en 2011, Roger Federer (N.5) a mordu la poussière en demi-finale du Masters BNP Paribas Masters de Bercy. Malgré un superbe premier set, il n'a pas tenu la distance face à Novak Djokovic (N.2), vainqueur 4-6, 6-3, 6-2 en 2h01 de jeu. Le Serbe retrouve ainsi la finale du tournoi (il avait été sacré en 2009), et conserver un infime espoir de redevenir N.1 mondial.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 6min
Le Serbe Novak Djokovic en défense

Même 6e mondial, Roger Federer demeure le maître. De l'applaudimètre. Malgré la concurrence assez forte de Novak Djokovic. A l'entrée des deux joueurs, il n'y avait pas photo pour le public de Bercy. En revanche, sur le terrain, pour le premier affrontement des deux hommes en 2013, c'était plus équilibré. Mais après une saison bien terne (une seule victoire en tournoi et une seule demi-finale en Grand Chelem), il s'agissait déjà d'une petit victoire pour le Suisse. Débarrassé de ces problèmes physiques (au dos), remis en confiance par sa finale à Bâle la semaine dernière et par sa semaine parisienne, il a renoué avec son glorieux passé de joueur offensif. Face à l'un des tout meilleurs défenseurs du circuit.

Comme face à Juan Martin Del Potro, à 32 ans, il n'a pas branché le diesel. Pied au plancher, il a entamé la rencontre en se procurant une belle de break dès le premier jeu, enchaînant avec un jeu blanc, avant d'obtenir une deuxième balle de break. Et de la transformer après une amortie suivie d'une bonne volée de revers (2-1). Il faut dire que le Serbe n'est pas parti du bon pied. Trois doubles-fautes lors de ses deux premiers jeux de service (dont 2 sur le jeu où il concède son engagement), des grosses fautes en coup droit et en revers, le N.2 mondial n'était pas au mieux. Gêné par les amorties comme par les montées incessantes de son adversaire, il peinait à trouver son rythme, à trouver sa constance habituelle. A (5-4), l'Helvète servait pour le set, et c'est le moment qu'il choisissait pour montrer de la fébrilité. Avec deux grosses fautes, il se trouvait contraint de sauver deux balles de break. Sur la première, il prenait encore le filet d'assaut, avant que la deuxième ne soit gâchée par Novak Djokovic. Le Serbe ne désarmait pas pour autant, se procurant deux nouvelles occasions. Encore ratées. Et sur une énième faute, "Nole" perdait la première manche (6-4) après 46 minutes.

L'entame du 2e set, le tournant du match

Le début de la deuxième n'était pas meilleur pour lui. Un break d'entrée en sa défaveur, tous les voyants semblaient au vert pour Roger Federer. Mais la tendance s'inversait. Après deux fautes de revers, il cédait son avantage aussitôt (1-1). C'était le tournant du match, car la confiance changeait de camp, et la variation quittait peu à peu le jeu du Suisse, sans qu'il sache vraiment pourquoi: "J'ai peut-être raté plus de premières balles. J'ai mis moins de retours, et lui a retourné un peu mieux. Il a joué plus agressif, et les points sont devenus un peu les mêmes tout le temps", expliquait Federer après son match. Pour Djokovic, "la clé a été de rester dans le match. Il a été très efficace au filet. Moi j'ai essayé de réduire le nombre d'erreurs directes, d’être bien présent chaque fois que c'était nécessaire et je l'ai très bien fait dans le deuxième et troisième set. Au fur et à mesure que le match avançait, je sentais que j'avais plus d'occasions. Mon service s'améliorait, notamment vers la fin du deuxième set. J'ai réussi à obtenir plus de points gratuits sur mes premières balles. Cela a été une des clés aujourd'hui.

Et il était surtout, à son tour, pris dans la tourmente des grosses erreurs. Une double faute offrait au Serbe deux occasions de prendre son service au sixième jeu. Le Suisse les effaçait, mais retombait dans ses travers. Un coup droit d'attaque dans le filet, une volée très facile dans le filet, voilà comment l'ancien N.1 mondial lâchait de nouveau son engagement (4-2). Revigoré, le Serbe égalisait à une manche partout (6-3) après 1h25 de jeu.

Double break à 4-2 dans le 3e

Dans le troisième set, la tête de série N.5 devait s'y reprendre à trois fois prendre son jeu de service (1-0). Et il devait ensuite l'abandonner pour être mené (2-1) par son rival. Moins impérial qu'en début de match, Federer subissait de plus en plus le jeu adverse. Moins porté par sa première balle, il ne pouvait plus installer son jeu offensif. Et en fond de court, le physique et le rythme du Serbe faisaient la différence.

Au septième jeu, un point phénoménal était perdu par le Suisse après un coup entre les jambes mal maîtrisé. Il était de nouveau breaké, sur un coup droit venant finir sa course sur la ligne et juste sous ses yeux (5-2). Un dernier jeu blanc, un dernier coup droit dans le contre-pied, et Novak Djokovic pouvait savourer sa victoire après 2h01 de match. Pour le plus grand plaisir de Zlatan Ibrahimovic, installé en loge par Guy Forget, le directeur du tournoi, et qui semblait bien plus applaudir les points du Serbe que du Suisse. Le Parisien a d'ailleurs échangé quelques balles avec Djokovic après le match.

C'est la 14e victoire en 30 duels de Novak Djokovic contre Roger Federer, mais surtout sa 8e sur leurs 11 derniers affrontements depuis 2011. Un succès qui lui ouvre les portes de la finale de Bercy, qu'il n'a fréquentée qu'une fois, en 2009, pour une victoire. Et il y arrive en position de force, puisqu'il n'a plus connu la défaite lors de ses seize derniers matches. Mathématiquement, il conserve une infime chance d'empêcher Rafael Nadal de rester N.1 mondial à l'issue de la saison. Cela passe d'abord par une victoire à Bercy.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.