Roland-Garros 2022 : Jo-Wilfried Tsonga, en larmes, met fin à sa carrière après une belle bataille contre le 8e mondial
Malgré une prestation pleine de panache, le Manceau a perdu le dernier match de sa longue carrière contre Casper Ruud, mardi, sur le court Philippe-Chatrier.
Une sortie avec les honneurs, mais aussi dans la souffrance et en larmes. Dix-huit ans après le début de sa carrière professionnelle, Jo-Wilfried Tsonga a perdu son dernier match sur le circuit contre Casper Ruud au premier tour de Roland-Garros (6-7 [6-8], 7-6 [7-4], 6-2, 7-6 [7-0]), mardi 24 mai. Le Manceau s'est offert un beau jubilé, devant un public survolté sur le court Philippe-Chatrier. Mieux, il a remporté le premier set et a longtemps fait douter le n°8 mondial. Mais Tsonga, limité physiquement et touché à l'épaule droite dans le 4e set, n'avait pas les armes pour tenir la distance contre le Norvégien, vainqueur au terme d'un match de 3h49.
Le paradoxe est immense. Voilà quelques années, une élimination au premier tour d'un tournoi du Grand Chelem constituait un cataclysme pour Jo-Wilfried Tsonga. On l'a pourtant vu sourire à pleines dents sur le court mardi. Certains craignaient que le Français ne gâche sa dernière en encaissant un revers humiliant contre un Ruud pas maladroit sur terre. Tsonga a, au contraire, longtemps résisté à un adversaire 14 ans plus jeune. Il peut même, à l'arrivée, nourrir des regrets tant le Norvégien semblait prenable.
Pas de sortie de Ruud
Au bout d'un premier set très sérieux, le Manceau n'a jamais flanché sur son service, allant jusqu'à l'emporter au tie-break. La deuxième manche a été un peu plus compliquée, alors que les premiers signes de fatigue sont apparus. Mais Tsonga, pourtant breaké, a trouvé les armes pour réparer l'affront et contraindre Ruud à un nouveau jeu décisif, cette fois glané par le Norvégien.
Ereinté après deux heures de combat féroce, il a par la suite manqué de lucidité, multipliant les fautes directes. Largement battu dans le troisième set (6-2), il a refait surface dans la dernière manche. Il est même parvenu à breaker à 5-5, moment où il s'est aussi blessé à l'épaule. En pleurs, il a tenu à finir son match. A bout de forces, le Manceau a même effectué l'un de ses derniers services à la cuillère.
Plus que son dernier tie-break disputé avec une épaule en vrac, la dernière image que l'on retiendra de sa riche carrière est celle d'une formidable communion avec le public. Dans un court Central particulièrement bien garni, Tsonga n'a cessé d'être encouragé. "Allez 'Jo !", "T'es chez toi !", a scandé la foule sur chaque mise en jeu du Français. L'intéressé a harangué plusieurs ses fans. Sa hargne, sa fougue au moindre point gagné nous a parfois ramenés en arrière, du temps où le Manceau avait le dernier carré porte d'Auteuil (deux demi-finales en 2013 et 2015).
De son côté, Casper Ruud a géré cette atmosphère "complètement nouvelle" pour lui. Sans briller de mille feux, il n'a manifesté que quelques signes d'agacement contre un Tsonga déchaîné. Victorieux à Genève et Buenos Aires sur l'ocre, demi-finaliste à Madrid, Ruud a su patienter, tout en pouvant s'estimer chanceux de ne pas avoir été entraîné dans un cinquième set. Son deuxième tour, sans doute plus tranquille que le premier, l'opposera au Finlandais Emil Ruusuvuori, 61e mondial.
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