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Tsonga, tensions et inconstance, les raisons d'une défaite

Vaincu (6-1, 3-6, 6-3, 6-2) par Stan Wawrinka dans le premier match de la finale de la Coupe Davis, Jo-Wilfried Tsonga n'a joué à son niveau que l'espace d'un set. Trop stressé, trop inconstant, le Manceau est tombé sur un Suisse impérial, notamment en revers.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
Jo-Wilfried Tsonga

Un set pour voir enfin le premier ace. Un set pour voir enfin Jo-Wilfried Tsonga imposer sa puissance. Mais un set, cela a été aussi le temps de l'embellie. Dans ce stade Pierre-Mauroy de Lille, le N.1 français n'a jamais pu jouer à son niveau. "C'est un match avec énormément de tension, et de grosses prises de risque", analyse Patrice Dominguez, consultant France Télévisions. "Le problème, c'est que Jo a connu beaucoup plus d'inconstance dans ces frappes. Il n'est que rarement parvenu à jouer sur sa puissance de façon linéaire, sur la durée." Du côté suisse, Wawrinka avouait après le match avoir été "très tendu hier et ce matin. Je n'étais pas beau à voir. Mais j'accepte d'être tendu. J'ai maintenant l'expérience et je sais que Jo, malgré ce qu'il dit, est aussi nerveux que moi voire plus nerveux."

Si l'affrontement promettait d'être intense, tant physiquement que mentalement, la rencontre s'est finalement résumée à une nette domination de Stan Wawrinka. "Cette surface n'est pas très rapide. Du coup, les balles sont freinées suffisamment pour permettre à Wawrinka de développer toute son amplitude pour frapper les balles à pleine puissance. Et comme il est meilleur du fond du court", avance Patrice Dominguez. "En plus, Jo n'est pas parvenu à jouer suffisamment haut pour le gêner. Et lorsqu'il prend les balles à hauteur de hanche, il est encore plus dangereux."

Une domination en retours

Le Suisse était attendu dans des échanges longs. Il a passé la première manche à agresser son adversaire, soumis à un feu nourri. Et le Français n'est pas parvenu à prendre le contrôle des échanges et du match, malgré cette belle réaction dans le deuxième set. Le N.2 helvète était attendu avec son gros revers, et il était au rendez-vous. Son coup fort lui a rapporté énormément de points, et l'a parfois sauvé lors d'échanges mal embarqués. "Son jeu habituel est de m'agresser. Mais il n'a pas eu le temps de le faire. Quand je joue mon meilleur tennis, c'est plus difficile", analysait Wawrinka après le match. "Je le pousse, je le bouscule, je lui rentre dedans."

Deux statistiques illustrent parfaitement cette suprématie helvète: le pourcentage de points en retours. Dans la première manche, Stan a gagné 58% de points en retours, contre 29 pour son adversaire. Dans le deuxième set, changement de rôles (36% pour Tsonga, 30% pour Wawrinka). Dans le troisième, Wawrinka est repassé devant (40% contre 27). Et c'est donc très logiquement que le N.4 mondial s'est imposé, pour le plus grand bonheur des nombreux supporteurs suisses, présents en masse et qui ont mené une belle "bataille" avec leurs homologues français. Dans les tribunes, c'était match nul. Mais sur le court, la Suisse a bien pris l'avantage avant le deuxième match entre Gaël Monfils et Roger Federer.

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