Simon vide son sac avant l'Autriche
La finale de Coupe Davis perdue à Belgrade voici trois mois a laissé des traces. Les hésitations dans la composition de l'équipe et la défaite subie après avoir mené la rencontre (2-1) n'ont pas été sans conséquence. A quelques jours du 1er tour de l'édition 2011, sur la terre-battue autrichienne, Gilles Simon a publiquement crevé l'abcès qui le rongeait depuis longtemps. Toujours sans le moindre succès dans cette épreuve, l'ancien 6e mondial a mis des mots sur son incapacité à jouer à son niveau dans cette compétition: "L'an dernier, quand j'ai fait le bilan après la finale, ça n'allait pas, mais pas du tout. Je me sentais mal dans l'équipe telle qu'elle fonctionnait. Au lieu d'être un plaisir, être en équipe de France était devenu un poids. C'est aussi de ma faute. J'ai trop laissé les choses s'installer. Quand je suis arrivé dans le groupe, j'étais dans un état d'esprit très simple: "On est en équipe, je me plie aux règles communes, je m'assois sur mes petites habitudes, c'est normal". Quand tu vois que t'es le seul à faire ça, ça ne peut plus marcher. Donc, si c'est pour continuer comme ça, je ne joue plus", a-t-il déclaré dans L'Equipe. La cascade de blessures et de forfaits (Monfils, Tsonga, Gasquet) l'a contraint à revenir sur sa décision de ne plus jouer en équipe de France, mais le Niçois ne veut pas repartir sur de mauvaises bases. "En Coupe Davis, si je vais sur le terrain, je donnerai tout. C'est le minimum. Ensuite, j'ai eu une discussion pendant l'Open d'Australie avec Guy (Forget). J'ai mis les choses à plat avec lui. Je sais que je suis têtu mais du moment qu'il m'a donné les réponses que j'attendais, je n'ai pas de raison de ne plus vouloir y aller".
Si les libertés octroyées aux uns et aux autres, les titularisations de Michaël Llodra lors des quarts de finale, des demi-finales et de la finale semblent lui rester en travers de la gorge, Gilles Simon évoque surtout dans cet entretien les mésententes et le manque d'harmonie avec le capitaine de l'équipe de France: "Qu'il ne me parle pas de mon jeu quand il est sur la chaise et moi sur le terrain. Ou alors, qu'il passe plus de temps à regarder comment je gagne mes matches. Guy a une vision d'action, et moi je joue plus en réaction. Guy était un attaquant. Je respecte ça, mais ça ne colle pas du tout à ma façon de jouer. Quand j'ai battu Nadal en 2008, Guy ne voyait que mes deux ou trois montées au filet sur la fin. Mais non. dans ce match, j'avais galopé partout. Guy retient surtout les points gagnants mais pas les fautes que je fais faire à l'autre". On comprend donc un peu mieux le début de polémique qui était né entre Thierry Tulasne, l'entraîneur de Simon, et le reste du groupe France après l'aventure de Belgrade, les uns estimant qu'il avait remis en cause les choix et l'autorité de Forget. Ce discours offensif, à quelques jours de cette rencontre difficile en Autriche contre notamment Jurgen Melzer, va-t-il le fragiliser et fragiliser l'équipe par la même occasion ? Avant d'avoir pris connaissance de ces propos, Guy Forget se voulait optimiste: "Quand Gilles a quelque chose qui le turlupine, il s'exprime et j'aime bien cela. Il a pu avoir le sentiment qu'on ne lui faisait pas confiance ou que je ne comprenais pas tout de son jeu du fait de son style. C'était le sens de notre discussion à Melbourne. (...) Mais on n'est pas à des années-lumière non plus !" La lecture du journal le fera-t-il changer d'avis ? L'ambiance entre Gilles Simon et Michaël Llodra sera-t-elle pesante en Autriche, alors que le premier a remis en cause la titularisation du deuxième contre l'Argentine en demie et dans le cinquième match à Belgrade contre Troicki ? De toute façon, la France n'a pas beaucoup de choix: la terre-battue, une sélection amoindrie par les absences, Guy Forget n'a pas tous les atouts dans sa manche pour faire tomber chez lui Jurgen Melzer, demi-finaliste lors du dernier Roland-Garros. Entre Gilles Simon, Michael Llodra, Julien Benneteau et Jérémy Chardy, les trois points de la victoire ne sont pas gagnés d'avance.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.