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France-Suisse, quatre raisons d’espérer

France-Suisse constitue l’affiche rêvée de la finale de la Coupe Davis 2014 (21-23 novembre). L’armada suisse a les faveurs des pronostics, mais aussi quelques failles à défaut de carences. Elles sont au nombre de quatre, et elles doivent permettre aux hommes d’Arnaud Clément d’espérer rapporter le Saladier d’argent au siège de la FFT.
Article rédigé par Grégory Jouin
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 4min
 

Le mental de Wawrinka

En Coupe Davis, Stan Wawrinka a parfois connu quelques soucis voire quelques couacs notables. Il a déjà perdu contre des joueurs franchement moyens comme le Batave Peter Wessels et s’est souvent incliné lors de parties serrées face à des joueurs de son calibre (Sjeng Schalken, Nicolas Almagro, Mardy Fish, Tomas Berdych). Cette année, il ne s’est imposé qu’au jeu décisif du quatrième set contre le jeune serbe Dusan Lajovic, au premier tour à Belgrade. Mais le Lausannois s’est surtout incliné d’emblée devant le Kazakh Andrey Golubev lors du quart de finale à la Palexpo de Genève. Une vraie contre-performance toujours capable de se reproduire alors qu’on pensait le nouveau venu dans le club des lauréats de Majeurs désormais à l’abri d’une telle déconvenue. Wawrinka n’est pas un maillon faible, mais il est clairement celui contre lequel les Bleus devront faire carton plein.

Le physique

Les deux stars suisses vont très probablement devoir enchaîner trois matches en trois jours, à moins de sacrifier le double pour mieux gagner trois points en simples. Pour peu que les rencontres soient très disputées, Federer et Wawrinka pourraient y laisser des plumes tandis que les Français peuvent faire tourner avec plusieurs options, sur les simples comme sur le double (Monfils, Gasquet, Simon ou Benneteau peuvent tous épauler Tsonga). Cette donnée serait encore plus prégnante si les Français choisissaient la terre battue comme surface puisque les matches devraient être plus longs. « Sans oublier que Federer et Wawrinka vont a priori laisser des plumes au Masters », a souligné Gilles Simon. Contrairement aux Français, hormis peut-être Tsonga qui a quand même du chemin à parcourir pour se qualifier.

La pression

La Suisse n’a jamais gagné la Coupe Davis. Les Suisses ont en revanche déjà disputé une finale, perdue par le tandem Rosset-Hlasek face à l’invincible armada américaine (Agassi, Courier, Sampras, McEnroe). Mais ni Federer ni Wawrinka n’ont goûté au parfum particulier d’une finale de Coupe Davis, ce qui est le cas de Gaël Monfils et Gilles Simon (Tsonga et Gasquet étaient blessés lors de la finale perdue à Belgrade en 2010). Le Bâlois n’était pas passé loin d’en jouer une en 2003, mais Lleyton Hewitt avait remonté un handicap de deux manches pour terrasser un Federer qui n’était pas encore le Maestro. Accaparé par ses magistrales conquêtes individuelles, l’homme aux 17 levées du Grand Chelem n’a pas toujours daigné s’intéresser à la Coupe Davis. Il a enfin décidé de s’y consacrer pleinement cette saison, conscient qu’il disposait d’un partenaire idéal pour rapporter enfin le trophée au pays. Mais même si la finale se tiendra en France, la pression risque d’être énorme pour nos voisins qui rêvent de voir la légende s’adjuger l’un des seuls titres absent de son immense palmarès. Le tranquille Roger sera-t-il gagné par la pression ?

Une éventuelle blessure

Si Roger Federer ou Stan Wawrinka venaient à se blesser d’ici à la finale (21-23 novembre au stade Pierre-Mauroy de Lille), ce qu’on ne souhaite évidemment pas, leurs remplaçants n’offrent pas les mêmes garanties, loin de là. Marco Chiudinelli (161e cette semaine, 52e en 2010) et Michael Lammer (450e, 150e en 2009) ne feraient pas le poids face aux meilleurs joueurs tricolores qui pourraient alors remporter trois points assez aisément (le double plus les deux simples joués contre le suppléant de Federer ou Wawrinka). Arnaud Clément, lui, n’a pas ce problème. Il peut choisir entre cinq joueurs pour composer son groupe. « On a un groupe plus étoffé qu’eux, mais ils ont deux joueurs meilleurs que nous », a résumé Tsonga qui sait que la tâche sera rude. Mais après tout, impossible n’est pas Français !

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