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Forget, dernier maillon de la "génération Noah" ?

Après 14 années de capitanat en Coupe Davis, Guy Forget a disputé son dernier match sur la chaise de l'équipe de France à Monte-Carlo. Un moment fort en émotion pour lui comme pour ses joueurs. Désormais, l'heure de la succession est venue. Leconte, Santoro, Boetsch, Raoux, Pioline ou Delaitre, qui ont tous joué sous Yannick Noah, n'étant pas les favoris, le futur capitaine devrait casser cette filiation directe. Clément, Grosjean et Escudé sont les favoris.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4 min
 

Yannick Noah, dernier jour masculin à avoir gagné un tournoi du Grand Chelem, premier à avoir mené l'équipe de France à la victoire en Coupe Davis depuis les Mousquetaires. Avec son palmarès de joueur, mais plus encore son approche mentale en tant que capitaine, il aura marqué le tennis français. Guy Forget, son ancien complice sur le circuit, avait assuré sa succession en 1999 sur la chaise. Quatorze années après, il cède la main, pour prendre les commandes du Masters 1000 de Bercy et s'investir également à Roland-Garros. Annoncée avant le début de saison, cette passation de pouvoir a pris forme lors de l'élimination contre les Etats-Unis en quarts de finale.

Une victoire, 3 défaites en finale

A Monte-Carlo, Guy Forget a vécu ses dernières heures de capitaine, ratant l'objectif qu'il s'était fixé de conquérir un nouveau saladier d'Argent, qui aurait été son 2e en tant que capitaine, pour faire aussi bien que Yannick Noah. Les Américains en ont décidé autrement. Les larmes aux yeux, les sanglots dans la voix, il a fermé cette très longue parenthèse. Deux générations de joueurs, trois finales perdues, une gagnée, des cas parfois compliqués à gérer (Pioline, Gasquet), des victoires et des défaites, des choix parfois critiqués (le choix de Llodra en finale à Belgrade aux dépens de Simon dans le 5e simple par exemple), mais un crédit qui n'a que rarement été entamé. Même les querelles à la tête de la Fédération française n'ont pas eu raison de lui.

Patrice Hagelauer: "Il faut évidemment que ce soit quelqu'un qui ait la confiance des joueurs. L'avis de Guy sera important aussi. La 'Fédé' ne va pas imposer quelqu'un."

"Aujourd'hui j'ai compris pourquoi Guy est resté aussi longtemps capitaine de cette équipe. Quand il parlait (...) Les gars étaient prêts à mourir sur le terrain. Il va laisser un grand vide", a souligné Nicolas Mahut qui a découvert l'équipe de France cette semaine dans le rôle du sparring-partner. "Guy vivait pour la Coupe Davis. Il avait ça dans le sang et il est arrivé à me le transmettre", a ajouté Jo-Wilfried Tsonga.

"Cela n'a pourtant pas été simple de succéder à Yannick Noah", a rappelé le Directeur technique national Patrice Hagelauer en évoquant l'arrivée aux manettes de Forget en 1999 à la suite de son copain avec lequel il avait gagné la Coupe Davis en tant que joueur, en 1991 et 1996. "Yannick était un monstre. Je me suis dit qu'il fallait que je sois à la hauteur", a souligné le capitaine. "Il a porté de manière très belle l'image du tennis français. Il est admiré partout", dit Hagelauer au sujet de Forget qui a imprimé une marque, faite d'élégance et de courtoisie, pas loin de faire l'unanimité.

Clément en favori

Et maintenant ? Henri Leconte n'a jamais caché son envie de prendre le poste, ce qui maintiendrait cette filiation directe avec Yannick Noah. Mais il ne semble pas tenir la corde dans le camp des joueurs, traditionnels décideurs en la matière. Idem pour Cédric Pioline et d'autres anciens joueurs qui ont tous officié sous la houlette de "Yann", comme Fabrice Santoro, Arnaud Boetsch... Il semblerait donc qu'on s'achemine vers un capitaine n'ayant jamais évolué avec le dernier vainqueur français de Roland-Garros. Arnaud Clément semble tenir la corde, son attachement pour cette épreuve, son entente avec les actuels cadres de l'équipe et son sens du devoir collectif, plaidant évidemment pour lui. Mais Sébastien Grosjean (qui s'occupe actuellement de Richard gasquet) et Nicolas Escudé ( qui fait sa dure expérience de capitaine en Fed Cup) sont également cités. Présents à Monte-Carlo, Clément comme Escudé ont confirmé leur intérêt: "Je ne cache pas que ça m'excite énormément", a souligne Clément, joueur toujours en activité. "Je peux apporter mon expérience, mon envie et tout l'amour que je peux avoir pour la Coupe Davis ", a déclaré de son côté Escudé.

Au-dessus de cette mêlée, Jean Gachassin, président de la FFT, et Patrice Hagelauer, Directeur technique national, doivent trouver la personne idéale. "Tout ce que je peux dire c'est qu'on a besoin de quelqu'un qui ait le même esprit que Guy (Forget) et qui soit crédible", a déclaré le président de la FFT, qui a souligné: "Le poids des joueurs est important mais il n'y a pas qu'eux qui décident".

Et son DTN ne plaide pas pour l'impatience: "On n'est pas pressés, la prochaine Coupe Davis c'est dans presque un an. On prendra le temps pour discuter avec les joueurs dans les mois qui viennent, à Roland-Garros, à Wimbledon et aux JO. On ne va pas se précipiter, ce n'est pas un vendeur de cacahouètes qu'on remplace mais le capitaine de l'équipe de France. Ce sera probablement vers le mois de septembre que le nom sortira, pas avant". Avec aux manettes Patrice Hagelauer, ancien entraîneur de Yannick Noah et de l'équipe de France, il est certain que la filiation ne sera pas rompue.

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