Cet article date de plus de sept ans.

Coupe Davis - Equipe de France, des mots et des gestes qui comptent

Yannick Noah a coutume de dire que la Coupe Davis, "c'est une histoire de potes". Pour sa troisième finale sur la chaise, le capitaine a certainement beaucoup oeuvré pour créer cet état d'esprit chez les Bleus. La victoire du double Herbert-Gasquet, sur les Belges Bemelmans-De Loore, a certainement pris naissance dans ce travail de fond. Car tout a de l'importance pour soulever le Saladier d'Argent.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
Yannick Noah congratule ses joueurs de double Pierre-Hugues Herbert et Richard Gasquet

"J'ai choisi la meilleure équipe possible. Pierre-Hugues est notre meilleur joueur de double." C'est par ces mots que Yannick Noah avait justifié, jeudi, les titularisations de Richard Gasquet et Pierre-Hugues Herbert en double. Une marque de confiance énorme pour les deux, et certainement plus encore pour le plus jeune, vu plutôt comme le compère de Nicolas Mahut en double. Sans oublier non plus le Biterrois, qui n'a pas toujours endossé le rôle de leader que son talent pouvait lui faire espérer.

"On a senti sa confiance", avouait Gasquet après le match. "Ce n'était la paire de double la plus évidente, loin de là. On n'aurait pas imaginé ça dimanche dernier. Mais si on n'avait jamais joué ensemble en compétition, on savait qu'on pouvait bien jouer tous les deux." Herbert ajoutait: "On avait du poids sur les épaules. Ce n'était pas évident à gérer. Mais on a confiance en notre capitaine."

Une Marseillaise pleine d'émotion

C'est peut-être là qu'est né un début de match extraordinaire des Français dans ce double. Là et aussi dans cette entrée sur le court, devant Jo-Wilfried Tsonga qui frappait dans ses mains, dans cette Marseillaise chantée à gorge déployée par Yannick Noah, et emplie d'émotion pour Herbert, dans ces étreintes entre les cinq hommes juste après l'hymne. 

Jamais associés avant cette rencontre, le Biterrois et l'Alsacien ont survolé le 1er set. "P2H" ressemblait au marsupilami, sautant en tout sens pour emporter Gasquet dans son entame exceptionnelle. Il le prenait même par la taille à chaque break, comme pour mieux se souder vers cet objectif de victoire. Et le public s'est mis au diapason. Peut-être piqué au vif par les critiques de Yannick Noah la veille, les supporters français ont clairement haussé le ton. Ce matin, Bernard Giudicelli, le président de la FFT souriait à cette évocation: "Yannick vous a bien utilisé pour faire passer le message. Mais l'ambiance, elle part du terrain. On ne peut pas attendre que le public supporte s'il n'y a pas d'impulsion sur le terrain." La preuve a été apportée quelques heures après. Un public chaud, très chaud même.

L'étreinte entre Her​bert et Mahut

Et les Français ont beaucoup insisté sur ce soutien. Après la perte du 2e set, et alors que son équipe menait (2-1), le capitaine se levait de sa chaise comme un pantin, agitant les bras de haut en bas comme pour s'envoler. Cette supplique à l'adresse du public, après un 3e set arraché in-extremis au jeu décisif, Pierre-Hugues Herbert l'employait aussi. Richard Gasquet préférait lancer son poing vers le sol, comme il en a l'habitude. Partis dès le 3e jeu du 1er set, Lucas Pouille et Jo-Wilfried Tsonga étaient revenus en bord de terrain au moment où les choses se compliquaient. L'esprit d'équipe.

Coupe Davis : les Bleus renversent la tendance et remportent le 3e set

Au moment de servir pour conclure la rencontre à (5-4) dans le 4e set, Herbert allait voir son habituel coéquipier, Nicolas Mahut, pour un petit échange. Et son jeu de service était impeccable, alors qu'il avait commis deux doubles fautes au précédant. L'étreinte des deux complices après la victoire était longue, émouvante, pleine de respect entre ceux qui rêvaient de faire équipe pour cette finale. Là aussi, les mots ont dû être importants. "Je lui ai dit que s'il n'était pas sur le court, il était avec moi", glissait Herbert. Et Yannick Noah résumait ainsi cette journée: "Personnellement, c'est vraiment bien qu'ils aient gagné, car sinon, ça aurait été chaud pour ma gueule (sic)."

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.