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Coupe Davis : Amélie Mauresmo, une ancienne reine pour guider les Bleus

Amélie Mauresmo s'est imposée à force de persévérance comme l'une des plus grandes sportives françaises, doublée d'une coach de renom. Sa nomination à la tête des Bleus en Coupe Davis, apparaît comme une évidence.
Article rédigé par franceinfo: sport avec AFP
France Télévisions - Rédaction Sport
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Amélie Mauresmo (LUCAS BARIOULET / AFP)

Mickaël Llodra ? Julien Benneteau ? Ce sera finalement une femme - la première dans l'histoire - qui dirigera l'équipe de France de Coupe Davis. Amélie Mauresmo a été désignée pour prendre la suite de Yannick Noah, alors que Julien Benneteau, pas encore retraité, aura la charge de l'équipe de Fed Cup. Un poste qu'a déjà occupé... Mauresmo. Un choix logique de la FFT ? Oui, certainement.

A bientôt 39 ans (le 5 juillet), l'ex-championne a pour premier atout son palmarès, le plus rutilant du tennis hexagonal depuis la saga des "Mousquetaires" et le règne de Suzanne Lenglen dans les années 20. Elle est la seule de son pays à être devenue N.1 mondiale en simple, une place occupée pendant 39 semaines (non consécutives) entre 2004 et 2006.

Parmi ses 25 titres WTA figurent deux trophées du Grand Chelem, l'Open d'Australie et Wimbledon, ainsi qu'un sacre au Masters (2005). A cela s'ajoutent une victoire en Fed Cup (2003) et une médaille d'argent aux jeux Olympiques (2004). 

Alors, qui dit mieux ?  Même Yannick Noah, l'un de ses modèles de jeunesse, auquel elle succédera l'an prochain sur le banc de l'équipe de France, n'a pas rencontré autant de succès comme joueur, malgré son titre en 1983 à Roland-Garros, le dernier pour un Français en Grand Chelem. Porte d'Auteuil, Mauresmo n'a elle jamais fait mieux que les quarts de finale en 14 participations, n'ayant pas su dompter la pression qui pèse lourd sur les épaules des Français pendant la quinzaine. 


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Cette fragilité psychologique dans les "Majors" lui a longtemps collé à la peau. Entre sa première finale en Grand Chelem, en 1999 à Melbourne et son premier sacre majeur, aussi aux Antipodes, la Picarde devra patienter sept ans.

L'année 2006 sera de loin sa meilleure. Cinq mois après l'Open d'Australie, où elle avait bénéficié des abandons des Belges Kim Clijsters et Justine Henin, respectivement en demi-finale et en finale, son tennis, varié, atteint son efficacité maximale à Wimbledon. 

Qualifiée de représentante du "beau jeu", à une époque où les "cogneuses" essaiment sur le circuit, Mauresmo dispose d'une large panoplie de coups et d'un volume athlétique qui lui permettront de briller sur le gazon anglais. Grâce à son sublime revers à une main et sa maîtrise du service-volée, elle atteint la finale et bat cette fois-ci à la régulière Henin. 

L'expérience auprès de Murray

Après sa carrière, achevée en décembre 2009, Mauresmo jouera la conseillère, d'abord pour la Bélarusse Victoria Azarenka, alors N.1 mondiale (2012) puis au bénéfice de sa compatriote Marion Bartoli, qu'elle verra remporter Wimbledon en 2013. Quand Andy Murray fait appel à elle en juin 2014, c'est pour conquérir une deuxième fois les "Championships" et s'emparer de la première place mondiale.

"Les gens pensaient qu'elle n'était pas forte mentalement, qu'elle ne gagnerait jamais un Grand Chelem. Il y a eu beaucoup de questionnements sur elle. Mais elle a réussi à trouver le moyen de dépasser ça. J'ai trouvé ça intéressant et j'ai pensé qu'un joueur devenu entraîneur avec ce vécu pouvait beaucoup m'aider", avait expliqué l'Ecossais pour justifier son choix.

Avec l'expertise de Mauresmo, il rejouera deux finales majeures, à l'Open d'Australie (2015, 2016) perdues face à Novak Djokovic. Mais leur collaboration s'arrêtera en mai 2016... deux mois avant un second sacre à Wimbledon, sous la houlette de son mentor Ivan Lendl, revenu à ses côtés.

De la 2e division à la finale en Fed Cup

Murray terminera l'année en trombe avec une nouvelle médaille d'or olympique autour du cou et le trône de l'ATP, chipé au dernier moment à son rival Djokovic. Mauresmo, elle, vivra d'autres grandes émotions en hissant l'équipe de France féminine en finale de la Fed Cup, après en avoir repris les commandes en 2012 lorsque celle-ci évoluait en deuxième division. 

Après un peu plus d'un an et demi de pause familiale, l'ancienne reine de la WTA revient dans le jeu, cette fois à tête de l'équipe de France masculine. "C'est encore une porte qui s'ouvre pour moi. Je ne sais pas si c'est comme de casser des barrières ou repousser des limites... Mais j'en suis très fière", a-t-elle dit.

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