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Avant Novak Djokovic, exclu de l'US Open pour un geste d'humeur, ces rares joueurs disqualifiés en Grand Chelem

C'est la première fois que "Djoko", disqualifié en 8e de finale de l'US Open, est sanctionné ainsi, mais il n'en est pas à sa première frasque. Et avant lui, d'autres joueurs ont du quitter un tournoi du Grand Chelem pour leur mauvais comportement.

Article rédigé par Emma Sarango - Edité par Pauline Pennanec'h
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Novak Djokovic vient en aide à la juge qu'il a involontairement heurté en frappant une balle à l'US Open, le 6 septembre 2020 à New York. (AL BELLO / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP)

Un coup de sang qui lui a valu une disqualification. Novak Djokovic a été mis hors course de l'US Open de tennis à New York, dimanche 6 septembre, en plein match contre son adversaire Pablo Carreno Busta, après avoir frappé une balle, de rage, sur le côté du cour... Balle qui finira malencontreusement en pleine gorge d'une juge de ligne. En une seconde et un coup de colère, le numéro un mondial, invaincu cette année, et grand favori du tournoi, a tout balayé d'un coup de raquette.

Une saison chaotique pour son image

On ne peut pas dire que le Serbe soit un "bad boy" du circuit, mais il lui arrive régulièrement de sortir de ses gonds. En 2016 par exemple, en quarts de finale de Roland-Garros, il balance sa raquette, qui atterrit juste à côté d'un juge de ligne. Quelques mois plus tard, aux Masters de Londres, il expédie une balle dans le public, sans toucher personne. Mais il a moins de chance en janvier 2017, en finale à Doha, alors qu'une spectatrice est heurtée. "J'ai de la chance de ne pas avoir été plus lourdement sanctionné", reconnaît-il à ce moment-là.

Depuis, les humeurs de Novak Djokovic étaient restées relativement maîtrisées. Mais dimanche, le Serbe a probablement été envahi par des émotions contenues depuis plusieurs mois. En juin dernier, son Adria Tour avait tourné au fiasco, lui-même et d'autres joueurs contractant le Covid-19. Il y a 15 jours, il lançait son association de joueurs (Professionnal Tennis Player Association) en la posant comme rivale de l'ATP, initiative très critiquée par ses rivaux Nadal et Federer. Et malgré son invincibilité en 2020, on peut aisément comprendre que son statut de grand favori pour ce Grand Chelem de la reprise n'a rien arrangé à sa nervosité. "Il faut que je fasse une introspection", a écrit le joueur, présentant ses excuses dans la nuit de dimanche à lundi sur Instagram.

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This whole situation has left me really sad and empty. I checked on the lines person and the tournament told me that thank God she is feeling ok. I‘m extremely sorry to have caused her such stress. So unintended. So wrong. I’m not disclosing her name to respect her privacy. As for the disqualification, I need to go back within and work on my disappointment and turn this all into a lesson for my growth and evolution as a player and human being. I apologize to the @usopen tournament and everyone associated for my behavior. I’m very grateful to my team and family for being my rock support, and my fans for always being there with me. Thank you and I’m so sorry. Cela ova situacija me čini zaista tužnim i praznim. Proverio sam kako se oseća linijski sudija, i prema informacijama koje sam dobio, oseća se dobro, hvala Bogu. Njeno ime ne mogu da otkrijem zbog očuvanja njene privatnosti. Jako mi je žao što sam joj naneo takav stres. Nije bilo namerno. Bilo je pogrešno. Želim da ovo neprijatno iskustvo, diskvalifikaciju sa turnira, pretvorim u važnu životnu lekciju, kako bih nastavio da rastem i razvijam se kao čovek, ali i teniser. Izvinjavam se organizatorima US Opena. Veoma sam zahvalan svom timu i porodici što mi pružaju snažnu podršku, kao i mojim navijačima jer su uvek uz mene. Hvala vam i žao mi je. Bio je ovo težak dan za sve.

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Sur les traces de McEnroe

C'est un club très fermé dont fait désormais partie Novak Djokovic, car les cas de disqualification en Grand Chelem sont très rares. Le plus célèbre (et le premier) est John McEnroe. En huitième de finale de l'Open d'Australie en 1990, l'Américain, qui avait déjà reçu deux avertissements en deux sets, en prend un troisième quand il insulte un superviseur. Il est alors contraint de quitter le court.

Cinq ans plus tard, à Roland-Garros, l'Allemand Carsten Arriens sorti des qualifications affronte le Néo-Zélandais Brett Steven au premier tour. Mais en jettant sa raquette sur un coup de sang, il blesse un juge de ligne à la jambe. La même année, à Wimbledon, l'Américain Jeff Tarango est sanctionné pour avoir demandé aux spectateurs de se taire. Il qualifie ensuite l'arbitre "d'homme le plus corrompu du circuit". Il reçoit un point de pénalité. Le joueur fulmine, prend ses affaires et quitte le court. Ce qui équivaut à sa disqualification. Quelques jours auparavant, toujours en 1995 à Wimbledon, mais cette fois en double, Tim Henman est lui aussi disqualifié (et son coéquipier Jeremy Bates avec lui) : de dépit, il avait tapé une balle qui avait percuté une ramasseuse de balle. 

En l'an 2000, c'est Stefan Koubek qui fait des siennes sur le tournoi de Roland-Garros. Après trois avertissements, il balance sa raquette qui vient percuter un ramasseur de balle. 

Le cas Djokovic n'est donc pas inédit, et le règlement est très clair. Mais le Serbe est de loin le joueur le mieux classé à avoir écopé d'une telle sanction, ce qui a peut-être, non pas motivé mais renforcé la conviction de l'arbitre : "Ce n'est pas parce que l'on est numéro 1 mondial qu'on échappe aux règles".

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