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Masters de Londres : refonte de l'ATP, dissensions sur le prize-money... la conclusion d'une année mouvementée

Le Masters ouvre ses portes ce dimanche à Londres avec son lot d'attentes sur le terrain. Mais aussi en dehors. Alors que Rafael Nadal fera son entrée en lice face à Andrey Rublev, l'Espagnol est aussi attendu en coulisses sur la refonte de l'ATP et la distribution du prize-money. Un point de discorde avec Novak Djokovic qui pourrait devenir majeur dans les semaines à venir.
Article rédigé par Emmanuel Rupied
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
  (GREG WOOD / AFP)

Qu'il semble loin le temps où Rafael Nadal, Novak Djokovic et Roger Federer avançaient ensemble dans le même sens pour aider les plus défavorisés par la crise du coronavirus. C'était pourtant en avril dernier. Six mois plus tard, et alors que le Masters s'apprête à ouvrir ses portes à des Maîtres un peu déboussolés par le contexte actuel, la cohésion de façade entre les trois légendes s'est prise un mur et a mis en exergue les dissensions qui règnent au sein du trio.

Djokovic ouvre la boîte de Pandore 

Le premier pas, c'est Novak Djokovic qui l'a fait en septembre dernier peu avant le début de l'US Open. Le Serbe annonce alors qu'il quitte le conseil des joueurs au sein de l'ATP pour rejoindre sa nouvelle association : la Pro Tennis Player Association (PTPA) au côté de Vasek Pospisil. Mécontent de l'attentisme autour de la question du prize-money et notamment au sujet de la redistribution de ce dernier en tournoi vis-à-vis des joueurs les moins bien classés, le Canadien déplorait alors le manque de protection et de soutien dont pouvaient bénéficier les joueurs au sein de l'institution créée en 1972.

Un pas de côté tout de suite condamné par Rafael Nadal et Roger Federer sur les réseaux sociaux. Les deux hommes avaient appelé en cœur à l'unité dans ces temps de crise. D'autant que si de nombreux tournois ont vu leur bourse baisser, ce sont surtout les dotations pour ceux qui allaient plus loin qui ont vu leur prix rabotés. Mais un tweet d'Elias Gastao, actuellement au 421e rang mondial, et rapidement supprimé,  a laissé entrevoir les directives de l'ATP pour 2021 à la demande des joueurs les mieux classés. Ainsi, si les "petits" ont été aidés en cette fin d'année 2020, c'est une redistribution plus inégalitaire au profit des meilleurs joueurs qui pourrait être mise en vigueur en 2021.

Discret sur le sujet pendant près d'un mois et notamment durant Roland-Garros, le Serbe a fait remonter la sauce à l'approche du Masters qui marquera ses retrouvailles avec le Majorquin après la finale de Roland-Garros. Forfait à Paris-Bercy, Novak Djokovic en a ainsi profité pour dévoiler les coulisses de l'organisation de la PTPA auprès de journaliste serbes. Il a notamment abordé la question de ses illustres rivaux et leur refus de rejoindre l'association. "Avant de fonder l’association, j’ai parlé à Nadal et Federer. ils ne voulaient pas en faire partie. Nous vivons dans une société démocratique, chacun a droit à son opinion. Nous allons aller de l’avant". Sans eux ?

Si Rafael Nadal a admis en conférence de presse qu'une réunion avec les joueurs avait eu lieu pendant le Masters de Paris-Bercy pour parler notamment de ce sujet, rien n'a filtré. Alors le "Djoker" a de nouveau dégainé en amont du Masters et précisé sa pensée, demandant des changements en profondeur. "L'objectif de PTPA sera d'essayer de travailler avec toutes les instances dirigeantes et les parties impliquées dans le tennis masculin et féminin pour comprendre comment les joueurs peuvent bénéficier davantage de ce système et avoir plus d'opportunités et d'emplois et d'étendre cette liste de joueurs qui vivent réellement du tennis, car à l'heure actuelle, nous n'avons qu'environ 200 joueurs qui peuvent réellement vivre du tennis".

Si Roger Federer ne sera pas là pour s'inviter dans la conversation, Rafael Nadal et Novak Djokovic auront de quoi faire à Londres pendant ces prochains jours à ce sujet. Car si, les papys font de la résistance, la nouvelle génération frappe depuis longtemps aux portes du gratin mondial et peut déjà penser à l'avenir. Stéfanos Tsitsipas, Dominic Thiem, Andrey Rublev, Daniil Medvedev ou encore Sasha Zverev sont en effet appelés à prendre les rênes du pouvoir dans les prochaines années. Si ce n'est dans les prochains mois.

Si Novak Djokovic rêve d'emmener une majorité de voix avec lui et notamment celles des moins bien classés, l'Espagnol va tenter de rallier à sa cause les nouveaux venus, car sans eux, il sera difficile de faire bouger les choses. Sur et en dehors du terrain, l'avenir de l'ATP et de la PTPA dépendra aussi de ce tournoi des Maîtres. A vos cartes. Prêts ? Distribuez.

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