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Lucas Pouille, la finale ou la porte

Encore sorti d'entrée face à Benoit Paire à Madrid lundi, Lucas Pouille souffre et subit une année en demi-teinte. Trois fois en finale (dont un titre à Montpellier), le Nordiste a réussi quelques coups d'éclat. Mais lorsqu'il se rate, il ne fait pas semblant. S'il ne va pas en finale, il ne passe jamais le deuxième tour. Une crise de confiance et un grand écart qui interrogent pour le 18e mondial, à seulement trois semaines de Roland-Garros, où il s'était incliné au troisième tour l'année dernière.
Article rédigé par Théo Gicquel
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
Lucas Pouille. (VALERY HACHE / AFP)

Lucas Pouille est un homme de contrastes. Vainqueur à Montpellier en février et finaliste coup sur coup à Marseille et Dubaï en mars, le leader de l'équipe de France a connu des moments fastes en début de saison. Mais comme chaque joueur du circuit ATP, il a également subi des contre-performances.

Et pour le natif de Grande-Synthe, elles l'ont été dans les grandes largeurs. La première est arrivée à l'Open d'Australie en janvier. A priori sans grande crainte au premier tour face à Ruben Bemelmans, modeste 108e mondial, Pouille cède en quatre sets et prend déjà la porte. 

Montpellier, la bouffée d'air frais

Trois semaines plus tard à Montpellier (ATP 250), c'est un autre Lucas Pouille qui se présente. Déterminé et agressif, il se défait de Paire (45e*), Tsonga (sur abandon) puis Gasquet (33e) pour remporter son premier tournoi de l'année. Les montagnes russes commencent. Trois jours après la finale, il chute d'entrée à Rotterdam (ATP 500) face à Andrey Rublev (34e), sans doute fatigué par sa victoire dans l'Hérault.

Une semaine après cet échec, Pouille se ressaisit : une finale à Marseille (ATP 250) perdue face à Karen Khachanov (47e), sans vrai adversaire du Top 15 sur sa route. Cette fois, il enchaîne. A Dubaï (ATP 500) quelques jours plus tard, il prend sa revanche contre Khachanov avant d'échouer à nouveau en finale face à Roberto Bautista Agut, 23e à l'ATP.
 

Bhambri, cuisante défaite

On croit alors Pouille lancé. Patatras. Début mars à Indiana Wells (Masters 1000), nouvelle sortie de route. Sans doute la plus improbable. Il s'incline au deuxième tour face à Yuki Bhambri, alors 110e mondial.  

Après une pause d'un mois, Lucas Pouille revient aux affaires en Coupe Davis début avril. Après s'être fait très peur sur la terre battue de Gênes face à Andreas Seppi (victoire en cinq sets), il enchaîne sans trembler face à Fabio Fognini pour apporter le point de la victoire à la France. De quoi le stimuler ? Encore raté.

Quel Pouille à Roland-Garros ?

Masters 1000 de Monte Carlo, premier tournoi de la campagne sur terre battue. Pour son entrée dans le tournoi, il affronte Mischa Zverev, 55e mondial et bien moins dangereux que son frère Alexander sur la papier. Pouille s'incline au tie-break lors du troisième set. 

"Dès le début, je n'ai pas bien senti mes coups. Désormais, il va me falloir tourner la page au plus vite. J'espère désormais enchaîner quelques bons matches et le plus de victoires possibles", racontait Lucas Pouille après son élimination. C'est pourtant l'inverse qui s'est produit.


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En panne de confiance, Pouille s'incline ensuite au deuxième tour à Budapest face à John Millman (94e) fin avril, avant donc de céder en deux sets face à Benoit Paire (50e) mardi. Inquiétant à seulement deux semaines de Roland-Garros. D'autant que son classement actuel (18e) pourrait lui amener un gros client dès le troisième tour.

Incapable d’enchaîner trois tournois à bon niveau, Pouille subit une statistique cinglante cette année : soit il va en finale (Montpellier, Marseille, Dubaï), soit il est éliminé après deux matchs maximum (Open d'Australie, Rotterdam, Indian Wells, Monte-Carlo, Budapest, Madrid). 

Une irrégularité chronique qui semble emboîter le pas à une fin de saison 2017 en dents de scie : 2e tour à Shanghai, victoire à Vienne, puis 3e tour à Paris. Ses deux défaites : Fognini et Sock. Des adversaires à priori à sa portée.

Est-on trop exigeant avec Lucas Pouille ? Peut-être. A 24 ans, le numéro un français a déjà remporté 5 titres et incarne le présent et l'avenir du tennis français. Figure de proue d'un tennis tricolore en phase de transition, Lucas Pouille subit encore plus que les autres ces "jours sans" qui jalonnent les carrières.

Pouille semble donc jouer à pile ou face sur ses tournois en 2018. Avec le seul tournoi de Rome avant Roland-Garros, le héros de la Coupe Davis 2017 doit absolument se rassurer dans la ville de la Louve. Si ce n'est pas le cas, il faudra espérer que la pièce tombe du bon côté Porte d'Auteuil, à partir du 27 mai.

(* : les chiffres entre parenthèses sont les classements au moment du tournoi)

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