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Le long chemin de croix de Soderling continue

Toujours incertain quant à son avenir au plus haut niveau, Robin Soderling a pourtant repris l'entraînement depuis quelques semaines. La fin de l'impasse pour l'ancien numéro 4 mondial ? Rien de moins sûr tant les rechutes sont fréquentes, comme il l'a confié à la chaîne d'informations sportives ESPN.
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Le tennisman suédois Robin Soderling

Où est donc passé Robin Soderling ? Si son absence n'est pas aussi spectaculaire que celle de Rafael Nadal, elle laisse elle aussi un vide sur le circuit ATP. Eloigné des courts depuis juillet 2011, Soderling a pourtant un CV assez épais pour ne pas être oublié d'un battement de cil : double finaliste en Grand Chelem à Roland-Garros, il est à ce jour le seul tombeur de Rafael Nadal à la Porte d'Auteuil (excusez du peu !). C'était en 2009, déjà. S'il est loin d'avoir la popularité ou le palmarès du Majorquin, son absence dans les tableaux finaux des Grand Chelem reste préjudiciable, tant ses coups ravageurs peuvent faire figure de détonateur. Seulement voilà, une mononucléose persistante l'empêche de retrouver la condition physique d'un sportif de haut niveau. Et sa rémission s'éternise, comme il le concédait dans un entretien à ESPN samedi dernier.

"L'espoir, le désespoir, l'espoir de nouveau, et le désespoir". C'est ainsi que Soderling résume sa lente guérison ces derniers mois, luttant contre la mononucléose, lui ôtant une grande partie de ses forces. "Je peux me sentir très bien pendant une période, partage-t-il, puis je commence à m'entraîner, et je commence vraiment à penser que je pourrais faire un retour dans quelques mois. Et puis j'en fais un peu trop et je me réveille un matin en me sentant de nouveau malade". Malgré son état de santé fluctuant, Soderling est conscient qu'il retrouve un peu de sa condition physique.

"Encore cinq ans de tennis en moi"

De quoi lui laisser une heure d'entraînement quotidienne. L'ancien vainqueur de Paris-Bercy en 2010 ne s'emballe pas pour autant. Il a appris la patience avec sa maladie : "Je ne m'attends plus à reprendre demain. J'essayerai, bien sûr, mais j'ai appris à me faire à l'idée que ce ne sera peut-être pas possible. Quoiqu'il arrive, j'aurais l'impression d'avoir fait tout ce que je pouvais."

Mais à 28 ans, l'ancien numéro 4 mondial (novembre 2010) sait qu'il n'a pas encore tout donné au tennis et qu'il a encore de belles années devant lui. "Je ne veux pas que ma carrière s'arrête. Je sens que j'ai encore au moins cinq ans de tennis en moi" concède-t-il. Mais quand pourra-t-il revenir ? Nul ne le sait. La mononucléose qui le touche est bien plus violente que celle qui avait diminué Roger Federer (2008) et Andy Roddick (2010). A l'image du mal qui avait poussé le Croate Mario Ancic vers une retraite anticipée.

"Je vomissais le matin et j'avais de la fièvre"

"La mononucléose peut affecter certains patients sur de très longues périodes, reconnait Paul Chatrath, médecin londonien contacté pour l'article d'ESPN. Certains s'en remettent beaucoup plus vite." Une chance dont n'a pas profité le protégé de Fredrik Rosengren. Même si l'horloge tourne, Soderling ne pense à précipiter son retour. Ses derniers mois sur le circuit à l'été 2011 - alors qu'il était déjà fortement diminué - l'ont marqué au fer blanc. Aurait-il dû s'arrêter avant Roland-Garros, où il avait été battu par Nadal en quart de finale, aurait-il dû déclarer forfait pour Wimbledon ? "Wimbledon était très mauvais. Je vomissais le matin et j'avais de la fièvre. Je ne sais pas pourquoi j'ai joué. Mais c'est Wimbledon, et tu veux jouer, parce que c'est ce que tu as fais toute ta vie."

Toute une vie dédiée au tennis, sa carrière avant sa santé, c'est en suivant ce fonctionnement que Soderling a évolué sur le circuit pendant des années. Mais la naissance récente de sa fille Olivia lui a permis de mettre les choses en perspective. Cette fois, il ne reviendra sur les courts que lorsqu'il sera prêt. Sa santé et sa famille passent désormais avant tout.

Lire l'article d'ESPN "Robin Soderling not giving in just yet" (en anglais)

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